Église Saint-Martin d'Hézecques

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Église Saint-Martin d'Hézecques
Hézecques église.jpg
Informations
Dédicace saint Martin
Dates de construction XIIe, XVIe, XVIIIe siècles
Particularités
Classement
Accessibilité fermée au public


D’origine romane, l’église d’Hézecques fait partie des rares édifices ruraux qui n’ont pas subi de reconstruction au XIXe siècle. Sa nef a été bâtie au XIIe siècle, son chœur et sa tour au XVIe.

Descriptif

La tour

La tour est bâtie en pierre de pays, réparée en brique par endroits, et assise sur un solin en grès appareillé sur sa face occidentale en damier de grès et silex. Celle-ci présente un portail sous arc cintré encadré de brique et auquel on accède par une maçonnerie à sept degrés.

Au-dessus du rez-de-chaussée s’élèvent quatre étages séparés par des cordons de pierre horizontaux, dont le premier présente juste au-dessus du portail une niche carrée sous arc cintré protégée d’un larmier en anse de panier. Roger Rodière y observe vers 1900 une statuette en bois de saint Martin (patron de la paroisse) à cheval coupant son manteau pour le donner à un pauvre couché à ses pieds. Il s’agit très probablement de celle qui figure aujourd'hui contre le garde-fou de la tribune intérieure. Quatre contreforts, dont les ressauts marquent les étages, appuient la tour sur toute sa hauteur, deux diagonaux en façade ouest et deux droits du côté de la nef. Au nord, la tour est flanquée d’une tourelle semi-octogone comprenant un escalier de pierre de 44 marches, éclairé par des meurtrières.

Le clair-étage est percé sur les faces est et nord de baies géminées en arc brisé, couvertes d’un larmier à retours horizontaux. La face ouest battue par les vents a été restaurée en brique et ses fenêtres géminées ont été restaurées en plein cintre et sans larmier. Du côté sud, il ne reste plus qu'une seule baie, également en plein cintre de brique et sans larmier. La tour est coiffée d’une flèche en charpente et ardoise, octogone sur embase carrée.

Le rez-de-chaussée de la tour est voûté en croix par des nervures prismatiques avec un trou central permettant le passage des cloches, il débouche sur la nef, sous la tribune, par une arcade en tiers-point.

La nef

Les murs élevés en pierre sur solin de grès de la nef, du XIIe siècle, sont étonnement bien conservés. La nef compte trois travées et est éclairée par six fenêtres larges sans ébrasures, dont 4 ont conservé leur larmier roman en plein cintre, à modillons en billettes profilées en talon. La première travée est percée de deux portails en vis-à-vis, en anse de panier, dont le larmier de même forme se prolonge en cordon horizontal sur la muraille.

La nef est couverte d’un plafond en berceau large et l’arc triomphal est en plein cintre, donnant sur un chœur du XVIe siècle.

Le chœur

Un peu plus bas et moins large que la nef, le chœur possède une travée et un chevet à trois pans. L’ensemble est éclairé de cinq fenêtres en arc brisé, protégées d’un larmier de même forme à retours horizontaux, et sans ébrasure. Contre sa première travée sud est adossée un bâtiment quadrangulaire bas servant de sacristie, également en pierre sur solin de grès, percé d’une fenêtre carrée à linteau droit. Il semble que l’église n’ait jamais été voûtée, le plafond du chœur imite une voûte d’ogives dont les nervures reposent sur des culs-de-lampe sculptés de motifs floraux. La partie inférieure des murs du chœur est lambrissée.

Le mobilier

Les autels en bois et le confessionnal sont de style néoclassique (1839-47), réalisés sous la cure de l’abbé Chevalier, en chêne du Hainaut. La chaire fut exécutée sous la cure de l’abbé Ringot. Les vitraux du chœur sont en grisaille sauf pour le chevet où ils représentent saint Martin, saint Nicolas et le sauveur du monde, avec les armes de Dion Wandonne et la devise « Dieu en aide » sous la couronne de marquis.Le pavé et les fonts baptismaux (1890) sont en pierre de Marquise.

Historique

La gouache des Albums du duc de Croÿ réalisée vers 1605-1610 montre une église en pierre couverte en ardoise, et enceinte d’une muraille en pierre. En 1765, l’un de ses contreforts s’écroule et l’abbé Desmons demande la réparation de l’église. Un acte notarié du 9 juin relate l’adjudication des travaux à deux maîtres maçons de Fruges : Jean Tellier et François Plice, qui refont à neuf le contrefort en briques « bien cuites », de même que l’arcade du portail, qui démontent et remontent les piliers, et réparent les faces nord et ouest de la tour. À la Révolution, le mobilier est caché chez des habitants chez qui on disait la messe. L’église ne fut pas vendue à la Révolution, toutefois elle servit à la fabrication du salpêtre : il existait encore une famille en 1903 qu'on appelait « les enfants du salpêtrier ». La plus petite cloche fut descendue et amenée à Montreuil pour y être fondue, elle disparut donc de l’église mais le mobilier reprit lui sa place une fois l’église rendue au culte à la Restauration. Les travaux du XIXe consistent en quelque embellissements : en 1854, on fait repeindre et dorer le maître-autel, les autels de la Vierge et de Jésus-Flagellé, en 1860, un nouveau chemin de croix est bénit par le doyen de Fruges, le troisième dimanche de septembre. Un chantier de rénovation court de 1914 à 1917, concernant le rejointoyage de la tour, la couverture de la tour et de la nef, les gouttières, abat-sons, zingage et faîtage. En 1923, 20 mètres carrés de pavés en céramiques sont remplacés par Paul Deschamps, marbrier de Fruges. En 1950, il fallut réparer le contrefort sud de l’église sur 10 à 18 mètres, un travail réalisé par un maçon d’Hézecques, Louis Legay, après 80 heures de démolition.

Sources

Bibliographie

  • Philippe May, « Notices descriptives sur quelques églises du Haut-Pays sous l’Ancien Régime », Bulletin historique du Haut-Pays n° 65-66, Comité d'histoire du Haut-Pays, 2003.
  • Sophie Léger, Hézecques, Lugy, Matringhem, Senlis : Patrimoine & mémoire, Catalogue d'exposition, Comité d'histoire du Haut-Pays, 2011.

Galerie

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