Église Saint-Martin de Gouy-Saint-André

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Église Saint-Martin de Gouy-Saint-André
Gouy-Saint-André église.jpg
Informations
Dédicace Saint-Martin
Dates de construction XVe-XVIe, XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles
Particularités
Classement
Accessibilité


Descriptif et historique

L'église de Gouy-Saint-André est citée en 1123 dans une charte de l'évêque Enguerrand plaçant l'église sous le patronage de l'abbaye de Saint-Josse-sur-Mer.

L'église Saint-Martin est un édifice en pierre blanche du XVe ou XVIe siècle, qui se compose d'un chœur, d'une nef de deux travées, d'une tour en avant-corps portant une pierre millésimée 1673 sur sa face ouest, précédée d'un porche daté de 1775. Une sacristie en pierre est adossée au pan axial du chevet.

La nef pourrait constituer la partie la plus ancienne de l'édifice, on note sur chacune de ses faces nord et sud, une petite baie en plein cintre de style roman, aujourd'hui murée. Un baptistère a été ajouté dans l'angle nord-ouest de la nef au XIXe, et en 1860, le plafond lambrissé de la nef est remplacé par une fausse voûte sexpartite. Deux chapelles ont été créées pour former un transept, les baies rectangulaires et irrégulières ont été remplacées par des fenêtres en arc brisé.

Le chœur plus élevé que la nef, plus large aussi, possède un chevet à trois pans et deux travées. Un graffiti « 1587 » sur son mur nord le date comme antérieur à cette année. Le chœur bâti dans le style gothique flamboyant, présente des voûtes à liernes et tiercerons, aux clefs sculptées où s'observent un calice, les instruments de la Passion, un ange soufflant dans une trompe, et le tétramorphe, représentation symbolique des 4 évangélistes. Les voûtes retombent sur des culs-de-lampe à rinceaux de vigne, de lierre et de chêne. Le chœur est éclairé de sept baies flamboyantes. La piscine possède une voussure à trois rouleaux, de même style que le portail qui perce son mur sud, dont l'archivolte en anse de panier est surmontée d'une pierre sculptée où l'on devine encore une couronne de lauriers. Ce portail latéral ouvre sur un couloir donnant dans la sacristie construite a posteriori et couverte d'une voûte en ogives.

La tour remplaça en 1673 un ancien campenard. Elle s'élève sur 4 niveaux séparés de cordons de pierre. Son rez-de-chaussée présente une voûte en croisée d'ogives sexpartite, mais son étage supérieur en a été privé pour permettre le passage des cloches à la Révolution.

Le porche de style néoclassique fut créé en 1775. Sur son fronton mitré, durant la Terreur, une inscription révolutionnaire avait été gravée : « Le peuple français reconnaît l'Être suprême et l'immortalité ».

L'église a subit quelques restaurations au XIXe. De 1860 à 1863, des travaux de réfection de la nef (voûtes) sont confiés à l'architecte Émile Lavezzari, puis en 1862-1863, on refait les corniches, l'arc et la voûte de l'entrée, un gros contrefort du clocher, des baies et le carrelage sont restaurés, et une porte est percée entre la tribune et le clocher. En 1869-1870, c'est Clovis Normand qui mène un nouveau chantier de rénovation de l'église : les baies de la nef sont rétablies, les toitures du chœur et de la sacristie sont refaites.

L'église compte deux œuvres provenant de l'abbaye Saint-André-au-Bois fermée à la Révolution : une Vierge à l'Enfant en pierre, portant sur son socle un serpent enroulé mordant une pomme, et un grand Christ en croix en chêne portant au bas un cartouche de style rocaille inscrit : « PATER IN TE SPERO ». Cette œuvre est supposée due au sculpteur Simon Pfaff de Pfaffenhoffen (1715-1784) : la chronique de l'abbaye de Dommartin dont dépendait l'abbaye Saint-André-au-Bois, mentionne la bénédiction en 1776 d'un Christ financé par le fermier de l'abbaye, au hameau de Lambus, proche de Gouy-Saint-André.

Galerie

Sources et Bibliographie

  • Roger Rodière, Épigraphie du Pas-de-Calais, tome IV, Campagne-lès-Hesdin, p.  41.
  • Roger Rodière, La Picardie historique, Pays de Montreuil, 1933, p.  368.
  • Archives départementales du Pas-de-Calais 2O.
  • Jacques Foucart-Borville, La vie et l'œuvre du sculpteur Pfaff de Pfaffenhoffen (1715-1784), essai de catalogue, F. Paillard éditeur.
  • Bibliothèque municipale d'Abbeville, Chronique de Dommartin, ms 95.
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