Église Saint-Martin de Vaulx-Vraucourt

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Église Saint-Martin de Vaulx-Vraucourt
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Informations
Dédicace Saint-Martin
Dates de construction
Particularités
Classement
Accessibilité


Histoire

L’histoire de l’église Saint-Martin de Vaulx-Vraucourt commence au XVIe siècle dans le village alors nommé Vaulx-les-Bapaume. Le Pas-de-Calais est à l’époque sous domination bourguignonne. Les commanditaires et grands acteurs de l’histoire du village, le baron Jean III de Longueval et son épouse Jeanne de Rosimboz, font construire à Bapaume deux églises entre 1545 et 1553, détruites par les soldats du roi de France alors opposés à ceux du duc de Bourgogne. Le village se trouve en zone frontière et devient un territoire d’affrontement entre les deux royaumes.

La « petite cathédrale en campagne », construite au cours d’une troisième campagne de construction et achevée en 1564, survit jusqu’à la Première Guerre Mondiale. L’architecte en chef, Jacques le Caron, construit un édifice de style gothique flamboyant.

Commanditaires de l’église Saint-Martin, Jean III de Longueval et Jeanne de Rosimboz sont engagés dans la lutte contre le protestantisme, mouvement de réforme de l’église dont l’évènement fondateur est l’affichage des 95 thèses de Luther à Wittenberg en Allemagne. Cette nouvelle religion connait un fervent essor chez leurs voisins des républiques hollandaises.

Afin de défendre la foi catholique, les seigneurs de Bapaume ont créé une confrérie du Saint-Sacrement à l’église Saint-Martin. Constituée de fervents défenseurs des principes du culte chrétien catholique, ce type de confrérie affirme l’importance de l’eucharistie et le pose comme pilier de la théologie catholique.

Charles Quint, alors empereur du Saint Empire Germanique mais aussi duc de Bourgogne, défenseur de l’unité chrétienne, encourage la création des confréries pour lutter contre le protestantisme.

Ainsi le 27 août 1549, avec l’appui de l’évêque Robert de Cröy, ils obtiennent des mains du Pape Paul III la bulle papale leur octroyant l’autorisation de fonder une confrérie. L’église devient alors le siège de cet organisme dont l’existence vient appuyer son importance historique.

Zone d’affrontements violents pendant la Première Guerre Mondiale, le territoire du Pas-de-Calais est détruit à 70 %. Le village de Vaulx-Vraucourt n’échappe pas aux faits de guerre et son église est entièrement détruite.

Une reconstruction à l’identique est décidée par la population locale dans le but de garder leur histoire vivante et tangible. Reconstruite en 1934 par les architectes Paul Decaux et Étienne Crevel, ils utilisent les mêmes fondations et reproduisent les orientations et le style de l’édifice précédent. Seul changement invisible à l’œil mais qui témoigne des avancées techniques de l’entre-deux-guerres, le béton est utilisé comme matériau de construction.

L’église est classée à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques pour son exception historique à la fin des années 1990. Reproduction identique de l’ancien édifice, l’église actuelle est un témoignage de réhabilitation de l’histoire par sa population locale et elle représente un mouvement artistique spécifique à la période de la Grande Reconstruction.

Architecture

L’église de style gothique flamboyant, se caractérise par plusieurs éléments. Le style flamboyant succède au style rayonnant qui en reprend les techniques et les caractéristiques principales. Sur le plan technique, l’utilisation d’une armature de fer permet de renforcer les efforts de traction de la pierre et d’obtenir une structure architecturale légère. Ainsi, l’espace est percé de vastes baies afin d’inonder les édifices de lumière et d’accentuer un peu plus leur élévation. Les exemples les plus spectaculaires ont été développés pour l’architecture des cathédrales de Beauvais et d'Amiens et pour la Sainte-Chapelle de Paris.

Le style flamboyant se distingue par l’évolution de l’ornementation caractérisée par une grande virtuosité de la taille de la pierre. Les formes se distinguent par des motifs courbes, en forme de flamme que l’on retrouve sur les baies et les rosaces ou sur les gâbles par exemple.

L’église Saint-Martin de Vaulx-Vraucourt reprend les caractéristiques majeures du style gothique flamboyant et flamand. Le plan basilical s’organise autour d’un large vaisseau à trois nefs, chacune surmontée d’un toit pentu, tous d’égale hauteur. Les fenêtres sont hautes, vastes et ornées de décors de style flamboyant. Une haute tour, marque la façade occidentale tandis que le chevet se distingue par les chapelles qui prolongent les travées.

Images et vestiges de l'église

À l’intérieur de l’église, dans le bas-côté Nord le gisant du baron de Vaulx, Jean III de Longueval et celui de son épouse, Jeanne de Rosimbos, fondateurs de l’église sont intact. Le monument est surmonté de pierres armoriées représentant les alliances de la famille avec les armes de Robert de Croÿ, évêque de Cambrai, qui a soutenu le seigneur de Vaulx dans la constitution de la confrérie du Saint-Sacrement.

Superbe témoignage, le caveau qui abrite les tombeaux des seigneurs de Vaulx a échappé à la destruction de l’édifice. Voûté en plein cintre, il contient seize auges qui accueillaient les cercueils.

La chaire, en bois finement sculpté, refaite à l’identique, représente sur son assise les quatre évangélistes, symbolisant la présence de Dieu sur terre par sa parole.

Dans l’autel consacré à saint Martin repose une relique du célèbre saint Vaast, évangélisateur de la région de l’Artois au VIe siècle.

Les vitraux, au nombre de neuf, s’organisent en trois groupes correspondant chacun à un thème. Les trois vitraux de la chapelle de la Vierge dans le bas-côté nord représentent des scènes liées à sa vie. Ceux qui surplombent l’abside présentent des scènes croisés de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les vitraux de la chapelle Saint-Martin célèbrent les actes importants de la vie du saint.

Un hommage aux soldats de la Grande Guerre, élément fondamental de la Reconstruction, est visible sur les vitraux. Plusieurs scènes de combats ont été représentées aux pieds de la Vierge sur les vitraux qui lui ont été consacrés, symboles de la rédemption accordé à ces sacrifiés.

Bibliographie

  1. Christian Desongnis, église de Vaulx-Vraucourt (sources des archives diocésaines d’Arras : Journal Paroissial de Vaulx-Vraucourt ; Abbé Wacheux ; Abbé Canion), texte non publié, 2007.
  2. La Grande Reconstruction, reconstruire le Pas-de-Calais après la Grande Guerre, réunis présentés et publiés par Éric Bussière, Patrice Marcilloux, Denis Varaschin, archives départementales du Pas-de-Calais, 2002.
  3. Céline Frémaux, Églises du Nord et du Pas-de-Calais, 1945-2010, de la commande à la patrimonialisation, Presses universitaires de Rennes, 2011.
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