Église Saint-Omer de Beussent : Différence entre versions

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L’église Saint-Omer de [[Beussent]] remplace un édifice plus ancien. Ce premier sanctuaire présentait quelques éléments romans. Au début du {{XIXe}} siècle, l’église initiale se composait de deux nefs séparées par trois piliers octogonaux. La suppression de deux de ces supports qui gênaient la vue vers le chœur entraîne l’effondrement de la toiture le 12 mai 1873. Sollicité dès le lendemain par le conseil de fabrique, [[Clovis Normand]] ne trouve plus que quelques pans de murs dressés lorsqu'il visite les décombres le 23 mai.
  
L’église actuelle succède à un édifice qui s’est effondré le 12 mai 1873. Ce premier sanctuaire présentait quelques éléments romans. La première pierre de la nouvelle église est posée le 22 août 1875. Cette construction de style néogothique est une réalisation de [[Clovis Normand]].
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Les registres de la paroisse apportent de nombreuses informations sur le déroulement du chantier. La mise en adjudication attribue les travaux à Jean-Baptiste Baillet-Justin, fabriquant de tuiles à [[Samer]], et Jules Duhamel, charpentier d’[[Hubersent]]. La première pierre de l’édifice est posée le 22 août 1875. Après la liquidation de l’usine de Baillet-Justin l’année suivante, ils sont confiés à différents entrepreneurs, sous la conduite de l’abbé Telliez, curé de la paroisse. La difficulté à coordonner les différentes opérations retarde l’exécution du chantier. C’est un édifice inachevé qui est inauguré le 2 juin 1878, non voûté et dépourvu de vitraux. Le clocher est terminé l’année suivante. Les travaux de sculpture, notamment les chapiteaux et la construction de la voûte, sont réalisés à la fin des années 1880 par Élie Gourdain. Afin de faire face à la dépense estimée à 35 893 francs, l’abbé Telliez entreprend une quête qui lui permet de réunir plus de 23 000 francs en trois années. La commune obtient un secours de l’État de 7 000 francs mais une seconde demande, justifiée par l’augmentation des dépenses, n’aboutit pas.
  
Les vitraux représentent dans les chapelles sainte Anne et la Vierge, et saint Joseph. Dans le chœur, de gauche à droite sont représentés : saint Jean-Baptiste (1878), sainte Catherine, le Sacré-Cœur, la Vierge, une sainte, et saint Éloi (1878).
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Bâtie en craie locale et pierre de Creil, l’église Saint-Omer combine des formules chères à [[Clovis Normand]]. Une corniche à modillons supporte la toiture comme à [[Estrée]] et [[Neuville-sous-Montreuil]]. Comme souvent, la tour précède la nef mais elle est ici peu élevée. L’étage supérieur éclairé sur chaque face par une fenêtre géminée supporte directement la flèche octogonale. Le larmier qui court sur les murs extérieurs est également utilisé à [[Airon-Saint-Vaast]], réalisation contemporaine. L’église de [[Beussent]] présente toutefois quelques spécificités. Les baies à deux ou trois formes surmontées d’un oculus polylobé font plutôt référence au {{XIIe}} siècle. C’est aussi l’une des rares églises du secteur pourvue d’un transept.
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L’église de [[Beussent]] conserve un bel ensemble de verrières provenant de l’atelier Latteux-Bazin, en activité de 1845 à 1906 à Mesnil-Saint-Firmin dans l’Oise. Les productions de cette manufacture qui comptera jusqu'à 60 salariés sont nombreuses dans les églises du Montreuillois. Les vitraux, en grisaille pour la nef, et à sujets pour le reste de l’édifice portent le nom de leur donateur. Ils représentent, dans les chapelles, sainte Anne et la Vierge, et saint Joseph. Dans le chœur, de gauche à droite sont représentés : saint Jean-Baptiste (1878), sainte Catherine, le Sacré-Cœur, la Vierge, sainte Austreberthe (dont l’église possédait des reliques), et saint Éloi (1878).  
  
 
== Le mobilier ==
 
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La cloche de 1738 porte l'inscription suivante : « L'an 1371 j'ai été faite pour Beussent des aumones des bons paroissiens et refondu aux dépens des dits paroissiens en l'an 1738 j'ai été béni par Mr François Mille praitre curé et nommé Marie Jeanne Antoinette par Antoine Delobel parrain et Marie Jeanne Larnel marraine tous les deux propriétaires de ce lieu fait par Pierre Guillemin ». Elle a été classée au titre objet des Monuments historiques le 20 septembre 1943.
 
La cloche de 1738 porte l'inscription suivante : « L'an 1371 j'ai été faite pour Beussent des aumones des bons paroissiens et refondu aux dépens des dits paroissiens en l'an 1738 j'ai été béni par Mr François Mille praitre curé et nommé Marie Jeanne Antoinette par Antoine Delobel parrain et Marie Jeanne Larnel marraine tous les deux propriétaires de ce lieu fait par Pierre Guillemin ». Elle a été classée au titre objet des Monuments historiques le 20 septembre 1943.
  
L'église compte un groupe sculpté de Sainte Anne et la Vierge, en pierre polychromée, du {{XIXe}} siècle, inscrite au titre objet des Monuments historiques.
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L'église compte un groupe sculpté de Sainte Anne et la Vierge, en pierre polychromée, du {{XIXe}} siècle, inscrit au titre objet des Monuments historiques.
  
 
==Galerie==
 
==Galerie==

Version actuelle en date du 19 septembre 2016 à 17:40

Église Saint-Omer de Beussent
Beussent, église 1.jpg
Informations
Dédicace Saint-Omer
Dates de construction XIXe siècle
Particularités
Classement  Classé MH (Fonts, bénitier, 1908)

 Classé MH (Cloche, 1943)

Accessibilité


Historique

L’église Saint-Omer de Beussent remplace un édifice plus ancien. Ce premier sanctuaire présentait quelques éléments romans. Au début du XIXe siècle, l’église initiale se composait de deux nefs séparées par trois piliers octogonaux. La suppression de deux de ces supports qui gênaient la vue vers le chœur entraîne l’effondrement de la toiture le 12 mai 1873. Sollicité dès le lendemain par le conseil de fabrique, Clovis Normand ne trouve plus que quelques pans de murs dressés lorsqu'il visite les décombres le 23 mai.

Les registres de la paroisse apportent de nombreuses informations sur le déroulement du chantier. La mise en adjudication attribue les travaux à Jean-Baptiste Baillet-Justin, fabriquant de tuiles à Samer, et Jules Duhamel, charpentier d’Hubersent. La première pierre de l’édifice est posée le 22 août 1875. Après la liquidation de l’usine de Baillet-Justin l’année suivante, ils sont confiés à différents entrepreneurs, sous la conduite de l’abbé Telliez, curé de la paroisse. La difficulté à coordonner les différentes opérations retarde l’exécution du chantier. C’est un édifice inachevé qui est inauguré le 2 juin 1878, non voûté et dépourvu de vitraux. Le clocher est terminé l’année suivante. Les travaux de sculpture, notamment les chapiteaux et la construction de la voûte, sont réalisés à la fin des années 1880 par Élie Gourdain. Afin de faire face à la dépense estimée à 35 893 francs, l’abbé Telliez entreprend une quête qui lui permet de réunir plus de 23 000 francs en trois années. La commune obtient un secours de l’État de 7 000 francs mais une seconde demande, justifiée par l’augmentation des dépenses, n’aboutit pas.

Descriptif

Bâtie en craie locale et pierre de Creil, l’église Saint-Omer combine des formules chères à Clovis Normand. Une corniche à modillons supporte la toiture comme à Estrée et Neuville-sous-Montreuil. Comme souvent, la tour précède la nef mais elle est ici peu élevée. L’étage supérieur éclairé sur chaque face par une fenêtre géminée supporte directement la flèche octogonale. Le larmier qui court sur les murs extérieurs est également utilisé à Airon-Saint-Vaast, réalisation contemporaine. L’église de Beussent présente toutefois quelques spécificités. Les baies à deux ou trois formes surmontées d’un oculus polylobé font plutôt référence au XIIe siècle. C’est aussi l’une des rares églises du secteur pourvue d’un transept.

Les verrières

L’église de Beussent conserve un bel ensemble de verrières provenant de l’atelier Latteux-Bazin, en activité de 1845 à 1906 à Mesnil-Saint-Firmin dans l’Oise. Les productions de cette manufacture qui comptera jusqu'à 60 salariés sont nombreuses dans les églises du Montreuillois. Les vitraux, en grisaille pour la nef, et à sujets pour le reste de l’édifice portent le nom de leur donateur. Ils représentent, dans les chapelles, sainte Anne et la Vierge, et saint Joseph. Dans le chœur, de gauche à droite sont représentés : saint Jean-Baptiste (1878), sainte Catherine, le Sacré-Cœur, la Vierge, sainte Austreberthe (dont l’église possédait des reliques), et saint Éloi (1878).

Le mobilier

Les fonts baptismaux et le bénitier, tous deux en grès du XIIe siècle, ont été classés le 1er mai 1908.

La cloche de 1738 porte l'inscription suivante : « L'an 1371 j'ai été faite pour Beussent des aumones des bons paroissiens et refondu aux dépens des dits paroissiens en l'an 1738 j'ai été béni par Mr François Mille praitre curé et nommé Marie Jeanne Antoinette par Antoine Delobel parrain et Marie Jeanne Larnel marraine tous les deux propriétaires de ce lieu fait par Pierre Guillemin ». Elle a été classée au titre objet des Monuments historiques le 20 septembre 1943.

L'église compte un groupe sculpté de Sainte Anne et la Vierge, en pierre polychromée, du XIXe siècle, inscrit au titre objet des Monuments historiques.

Galerie

Sources et bibliographie

Lien externe