Église Saint-Omer de Matringhem

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Église Saint-Omer de Matringhem
Matringhem église 1.jpg
Informations
Dédicace saint Omer
Dates de construction XIIe, XVIIIe-XIXe, XXe siècles
Particularités
Classement
Accessibilité fermée au public


L’édifice dont la tour est érigée au XIe siècle a été largement remanié aux XVIIIe et XIXe siècles. Ses murailles épaisses, en grès brut maçonné sans ordre (en opus tumultuarium), remontent à l’époque romane.Des fondations insuffisantes sur un sol instable, l'ajout d'un étage au XVIIIe, et d'une flèche, la foudre de 1775 et du 23 mai 1843, ont fragilisé l'église et Clovis Normand faisant un état des lieux en 1898 annonce une démolition inévitable et urgente pour éviter tout accident. La tour est donc démolie en 1899 et reconstruite en 1901, en brique et mortier, couverte en ardoise.

Descriptif extérieur

La tour

Le clocher

Placée en avant-corps de l'église, de plan carré, la tour reconstruite en grès par Clovis Normand en 1901 s'élève sur trois étages séparés de cordons. Elle est appuyée de contreforts droits à léger ressauts. Un portail à deux vantaux perce sa face ouest : encadré de deux colonnes cylindriques à chapiteaux à crochets, son linteau droit se prolonge formant un entablement sur lequel s'appuie une archivolte en plein cintre sculptée. Le tympan est orné d'une croix en pierre fleuronnée, inscrite dans un cercle à denticules.Au-dessus, au premier étage, une baie rectangulaire est scindée par deux colonnes à chapiteaux à crochets. Elle est surmontée du millésime « 1899 », année de début de la reconstruction de la tour. Le deuxième étage n'est percé que de jours, tandis que la chambre campanaire présente sur chacune de ses faces deux baies en plein cintre accolées sous un larmier et munies d'abat-sons. Des modénatures en denticule soulignent le couronnement de la tour. Elle est coiffée d'une flèche en charpente et ardoise octogonale à embase carrée.

La cloche a été fondue en 1873 par Drouot.

La nef

La nef de deux travées possède d'épaisses murailles en grès brut maçonné sans ordre (en opus tumultuarium), qui remontent à l’époque romane. Elle est étayée de contreforts repris en brique qui ne s'élèvent qu'à mi-hauteur des murs. Deux fenêtres en plein cintre, à archivolte en pierre percent les faces nord et sud. Une modénature en denticules court sous la toiture. La première travée sud est percée d'un portail sous arc cintré. Le mur à cet endroit a été cimenté. La face sud de l'église comprend plusieurs inscriptions : un blason, une dalle funéraire coupée en deux et les initiales « E.L. ».

Le chœur

Moins élevé que la nef, le chœur dont les murs en grès ont été repris en brique, possède une travée et un chevet à trois pans appuyé de contreforts. Il est éclairé des mêmes baies que la nef, sauf sur le pan axial resté aveugle, et la travée sud flanquée d'une sacristie en brique de plan carré, couverte en bâtière.

Descriptif intérieur

La nef de dimensions modestes est couverte d'un plafonnage en berceau brisé, imitant les nervures d'une voûte à croisée d'ogives. Les nervures retombent sur des culs-de-lampe à cavets ou sculptés de feuillages.

Le mur diaphragme percé en plein cintre ouvre sur le chœur, voûté en cul-de-four par un plafonnage de lattis comme la nef. Ses murs sont en grande partie couverts de lambris et son abside occupée par un retable qui prolonge autour des baies ses boiseries ornées de volutes, têtes d'anges et colonnes à chapiteaux corinthiens.

Historique

L’édifice dont la tour est érigée au XIe siècle a été largement remanié. De forme rectangulaire, analogue à celle de Mencas, appuyée de contreforts, l'ancienne tour s'élevait sur trois étages aveugles, sans porte à l’origine, s’ouvrant seulement sur la nef.

D'après une pierre millésimée autrefois apparente sur ses murs, la tour est surélevée d’un étage en pierre blanche éclairé de deux baies en plein cintre, et d’une flèche en charpente et ardoise, en 1728. Mais ses fondations sont insuffisantes pour supporter le poids ajouté : la base de grès de la tour n’est pas assez profonde, et établie sur 8 mètres de roche en surplomb de la voie ; le sol d’assiette a glissé peu à peu dans le chemin, mouvement accentué par les vibrations dues à l’utilisation de la cloche.

En 1772, la nef est restaurée : les contreforts sont démontés et rétablis côté nord de la nef, en grès et brique, on répare d'autres piliers, le pavage est remplacé en pierre de Marquise, et en grès de Matringhem pour le fond de la tour. Peu après, en 1775, la « foudre a ébranlé et lézardé la tour et le pignon de l’église, a fracassé le lambris en place dans la chambre des cloches, découronné le sommet de la flèche et éventré une bonne partie de la toiture de la nef ».

Le 28 vendémiaire de l’An 8, l’église et sa chapelle attenante sont vendues pour 11.000 francs à M. Jacob d’Arras. Rendue au culte en 1803, elle a conservé tout son mobilier, excepté deux cloches et un ostensoir en argent.

Le clocher est restauré en briques en 1834-1837, mais subit une seconde fois la foudre et essuie un ouragan le 23 mai 1843. Ainsi, de nouvelles réparations sont à faire « par suite d’un coup de tonnerre qui avait fendu la tour et endommagé une autre partie de l’église ». Le chœur est reconstruit, 8 mètres carrés de toiture en pannes et ardoises sont remplacés en paille en attendant les réparations. La violence du vent a fait s’enfoncer les ancres du mur de 8 cm, et la charpente est cassée par endroits !

Une profonde lézarde oblige à démolir la tour en 1899, pour la reconstruire en 1901, chantier confié à Clovis Normand. Puis la nef subit une réfection totale de sa toiture en 1909.

Épigraphie

Galerie

Sources

Bibliographie

  • Roger Rodière, Épigraphie du Pas-de-Calais, tome IV, canton de Fruges, pages 73-79.
  • Sophie Léger, Hézecques, Lugy, Matringhem, Senlis : Patrimoine & mémoire, Catalogue d'exposition, Comité d'histoire du Haut-Pays, 2011.
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