Église Saint-Pierre de Bourthes

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Église Saint-Pierre de Bourthes
Bourthes, église.jpg
Informations
Dédicace Saint-Pierre
Dates de construction XVIe-XVIIIe siècles
Particularités
Classement
Accessibilité


Descriptif et historique

L’église de Bourthes a connu une histoire mouvementée. Elle est partiellement reconstruite après un incendie vers 1725. À la fin du XVIIIe siècle, elle se compose d’une nef antérieure à 1622 (son mur nord portait le graffiti : « Pierre Fournier 1621 »), d’une tour centrale et d’un chœur flanqués tous deux d’une chapelle au sud. Seul le chœur dont les murs sont épais de plus d'un mètre était doté d’une voûte de pierre. Endommagé par l’effondrement de sa tour en 1804, l’édifice est radicalement transformé au milieu du XIXe siècle sous le sacerdoce de l’abbé Caboche. Les chapelles formant croisillons sont construites en 1846 et 1847. De nouvelles fenêtres sont percées, les murs redressés, le plafond vermoulu de la nef est abattu, et la charpente refaite. La sacristie élevée entre 1724 et 1778, attenante au chœur, et un porche en avant-corps de la chapelle, ont également disparu, après 1804 semble-t-il.

Le clocher d’origine se dressait entre le chœur et la nef. Il adoptait la forme d’une tour carrée surmontée d’un étage octogonal et couverte d’une flèche, à l’image des clochers d’Alette et de Frencq. Après l’effondrement, il est remplacé par une courte flèche dressée sur le pignon occidental. En 1868, la commune et la fabrique décident de faire construire un véritable clocher. Après de nombreux débats sur son emplacement, souhaité par beaucoup au centre de l’église, il est finalement décidé de le bâtir en façade. Les fondations sont démarrées sous la surveillance de Cordier, entrepreneur, et de Clovis Normand, désigné maître d’œuvre. Les travaux interrompus par la guerre de 1870 et ne reprennent qu’en 1873.

Dans l’incapacité d’assumer le coût de la construction estimé à plus de 12 000 francs, la fabrique est contrainte de demander le soutien de l’État. Le projet dressé par Clovis Normand est donc examiné par l’architecte diocésain et la commission des bâtiments civils. En juillet 1874, la commission l’approuve mais engage Clovis Normand à faire preuve à l’avenir de plus de soin et d’exactitude dans ses projets, dénonçant des « tracés aussi incorrects, qu’imparfaits et satisfaisants ». La demande de secours reçoit un avis défavorable du préfet qui dénonce des travaux entrepris sans approbation et sans mise en adjudication.

Alors qu’il est à peine achevé, le clocher est frappé par la foudre le 11 février 1881. Clovis Normand estime les réparations à 3 700 francs. Une quête permet de recueillir 2 500 francs et l’État apporte une aide de 1 000 francs. Les travaux sont attribués à Jules Poirier, couvreur à Fauquembergues.

Le clocher de forme carrée déploie sur trois niveaux une ornementation de style gothique « classique ». Le rez-de-chaussée est ouvert sur trois côtés, sur le modèle du clocher d’Estrée construit quelques années auparavant. Les quatre piliers sont cantonnés de cinq colonnettes, supportant quatre arcades et les nervures de la voûte d’ogives. Le premier étage est percé d’une fenêtre à deux formes surmontées d’une rose à huit lobes. Le second est éclairé sur les trois faces de trois fenêtres en arc brisé surmontées d’archivolte. La corniche à modillons soutient une flèche hexagonale ornée sur chaque pan de deux étages de lucarnes trilobées.

Le mobilier

En 1973, les fonts baptismaux en marbre rouge veiné furent inscrits au titre objet des Monuments historiques.

Le 22 mai 1978, une toile de la Sainte Famille du XVIIIe siècle fut classée au titre objet des Monuments historiques.

L'église compte trois autels à retable et un confessionnal, en chêne sculpté verni de style néogothique, réalisés dans la 2e moitié du XIXe siècle, par le sculpteur, Courquin de Le Wast. Ils ont été inscrits au titre objet des Monuments historiques le 3 avril 2006 :

  • maître-autel réalisé en 1855,
  • confessionnal daté de 1864,
  • autel de la Vierge au nord, exécuté en 1865,
  • autel de saint Pierre au sud, exécuté en 1895, qui présente les statuettes de saint Nicolas, saint Pierre et saint Éloi.

La chaire de même style fut réalisée en 1896 par la maison Lefebvre de Beuvry. Sa cuve est sculptée du Tétramorphe (les quatre évangélistes et leurs symboles), elle est surmontée d'un dosseret et d'un abat-voix dans le style « cathédrale ». Détail moins traditionnel, la tête de la rampe d'escalier est ornée d'un moine assis portant un écusson sur lequel est gravé la date de l'œuvre : « 1696 ».

Parmi les objets inscrits en 2006, figure également une chasuble du XIXe siècle en soie rouge, dont l'orfroi est brodé de l'Agnus Dei.

L'église possède deux cloches en bronze : l'une fut fondue en 1831 par le fondeur Garnier, l'autre en 1903 par la maison Daperon-Lecull d'Amiens.

Sources et bibliographie