Abbaye Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer

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Abbaye Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer
Boulogne crypte .jpg
Informations
Commune Boulogne-sur-Mer
Dédicace Notre-Dame
Dates d'existence 1182 - 1792
Ordre religieux canonial séculier, puis ordre canonial régulier d’Arrouaise
État actuel reste la crypte
Classement  Classé MH
Accessibilité accès libre


Historique

Un chapitre de chanoines installé à Boulogne-sur-Mer fut érigé en abbaye en 1179, de l’ordre d’Arrouaise supprimé en 1567.

Descriptif

Il ne reste plus de l'abbaye que la crypte de son église située sous la cathédrale.

Pierre Héliot décrit ainsi l'ancienne église abbatiale en 1953 :

« La cathédrale Notre-Dame, simple abbatiale jusqu'en 1567, promue cette année-là à la dignité d’église épiscopale, siège d’un pèlerinage fort célèbre en Occident à la fin du Moyen-Âge, maintes fois éprouvée par le temps et les hommes, mutilée et tant bien que mal rapiécée, a presque complètement disparu. Vendue l’an 1798 à des spéculateurs qui s’y attaquèrent avec acharnement et réussirent péniblement à l’abattre, elle acheva de s’effacer de la surface du sol en 1827 ; il n’en reste que la crypte. Une basilique moderne occupe son emplacement.

Longue d’environ 95 mètres, elle comprenait une nef à bas-côtés et chapelles latérales, un transept, un chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes, la chapelle d’axe plus profonde que les autres ; une tour coiffait le carré du transept et deux tourelles en encorbellement flanquaient la façade principale. Une crypte au début du XIIe siècle s’étendait sous la partie droite du sanctuaire et fut doublée, vers la fin du XIIIe, par une crypte supplémentaire creusée au-delà de son flanc nord ; l’une et l’autre, dénaturées, sont comme noyées dans les constructions souterraines du siècle dernier.

L’édifice bâti au début du XIIe siècle sur l’ordre de sainte Ide, comtesse de Boulogne, appartenait dans son ensemble au style roman. On le remania durant le XIIIe siècle, notamment vers 1250, lorsqu'on refit et qu’on voûta l’étage supérieur du vaisseau central. En 1302 on se mit à prolonger le sanctuaire ; cette campagne donna naissance à l’abside, au déambulatoire et aux chapelles rayonnantes. Les travaux en étaient sans doute terminés quand un ouragan, survenu en 1367, renversa une importante fraction du clocher sur le sanctuaire : on répara les dégâts à la fin du siècle. Le portail majeur, adossé au bas-côté sud de la nef, fut exécuté entre 1389 et 1416 sur l’ordre du duc de Berry et démoli à la veille de la Révolution. Le bombardement de la ville lors du siège de 1544 provoqua l’écroulement du clocher restauré, après quoi les Anglais vainqueurs rasèrent avant 1550 la chapelle d’axe consacrée à la Vierge. En 1567 les huguenots incendièrent les combles et saccagèrent impitoyablement l’intérieur. On procéda enfin, durant les deux siècles suivants, à l’embellissement et réparation de la basilique ; reconstruction de la chapelle Notre-Dame de 1620 à 1624, addition des chapelles latérales de la nef de 1771 à 1784 etc. »

Sources

  • Michel Tillie, Commission diocésaine du Pas-de-Calais, Le Joyel d'Arras.
  • Pierre Héliot, Églises du Moyen-Age dans le Pas-de-Calais, Commission départementale des Monuments historiques du Pas-de-Calais, tome VII, fascicules 1 et 2, 1951-1953, « Arras » p.  364-365.
  • Dom Jean Becquet, Abbayes et prieurés de l’ancienne France province ecclésiastique de Cambrai, Diocèse d’Arras, Revue Mabillon, 1975.
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