Abbaye des Dames d'Étrun

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Abbaye des Dames d'Étrun
Etrun église de l'abbaye.jpg
Informations
Commune Étrun
Dédicace
Dates d'existence XIe - 1792
Ordre religieux bénédictin (femmes)
État actuel maison du portier, enceinte
Classement
Accessibilité privé, accès sur demande


Historique

Un monastère féminin fut fondé à Étrun, sur le site d'un ancien oppidum (ville fortifiée celtique), par Gérard II, évêque de Cambrai, à la fin du XIe siècle. Les religieuses furent réformées au XVIe siècle. L’église abbatiale fut consacrée en 1632. L’église de la paroisse fut construite à la demande de l’abbesse, dans le clos de l’abbaye. Les moniales, qui devaient être de familles nobles, étaient au nombre de 21 à la fin du XVIIIe. Vers 1815-1816, l'évêque d'Arras, Monseigneur de La Tour d’Auvergne, se fait bâtir une résidence d'été sur les ruines de l’abbaye, aujourd'hui appelée le château d'Étrun. L'abbaye était implantée dans un parc alimenté de sources fournissant une eau très pure au vivier de l'abbaye.

Descriptif

Les bâtiments de l'abbaye furent rasés à la Révolution, vers 1794. Il n'en reste plus que quelques vestiges : la maison du portier, une partie du mur d’enceinte, des ruines et le sol de l’ancienne abbaye.

Le plan de l'abbaye sur le cadastre de 1830

Une pierre funéraire du XVe siècle

Le musée du Louvre-Lens conserve une pierre funéraire (81 cm x 78 cm), de deux sœurs de l'abbaye, Jeanne, prieure de l'abbaye, et Mahaut, vraisemblablement une parente. La pierre datée de 1425 à 1450, représente une scène du Jugement dernier : saint Jean-Baptiste présente Jeanne agenouillée à son juge, lequel est assis sur un arc-en-ciel, les pieds sur un globe terrestre, encadré de deux anges de l’Apocalypse.

Comme nombre de ses consœurs, l'abbaye d'Étrun vit ses pierres dispersées dans les environs après la Révolution, reconverties notamment dans les maisons bâties alentour. En 1922, la pierre tombale de l'ancienne église abbatiale est découverte dans le mur d'une maison du village. Passée dans les mains de marchands d’art, elle voyage d’Arras à Paris, avant d'être acquise pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1941, par le musée des Beaux-Arts de Düsseldorf. La vente sera annulée en 1948, et la pierre restituée au Louvre en 1951. La pierre fut présentée en 2000, pour l'exposition « Fragments d’une splendeur, Arras à la fin du Moyen Âge » au musée des Beaux-Arts d'Arras, et en 2012 pour l'exposition « Le temps à l'œuvre » au Louvre-Lens.

Sources

  • Michel Tillie, Commission diocésaine du Pas-de-Calais, Le Joyel d'Arras.
  • Dom Jean Becquet, Abbayes et prieurés de l’ancienne France province ecclésiastique de Cambrai, Diocèse d’Arras, Revue Mabillon, 1975.
  • Collectif, Villes et villages du Pas-de-Calais en 1790, Mémoires de la Commission Départementale d'Histoire et d'Archéologie, Tomes 1-2-3, 1990.
  • Benoît Fauconnier, article de La Voix du Nord du 22 décembre 2012.

Bibliographie

  • Achmet d'Héricourt, Histoire de l'abbaye d'Étrun, Saint-Pol-sur-Ternoise, extrait du Puits Artésien, 1839, 27 pages.
  • Charles d'Héricourt, Note sur quelques pierres tombales provenant de l'abbaye d'Étrun, Arras, de Sède, 1881, 7 pages.
  • B. Lesueur de Moriamé, Histoire d'Étrun. L'abbaye, la commune, Arras, Impr. Répessé-Crépel, 1899, 416 pages.
  • Charles de Linas, La crosse abbatiale d'Étrun, Impr. A. Tierny, 12 pages (Extrait du Bulletin de la commission des antiquités départementales, tome II).
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