Désiré Didry

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Né en 1899, Désiré Didry est incontestablement l’une des plus grandes figures de la Résistance audomaroise. Commerçant catholique, il refuse d’emblée la défaite car l’occupation de 1914-1918 passée à Tourcoing lui a inspiré de forts sentiments patriotiques et une constante germanophobie. Pour lui, l’Allemand reste le « boche ».

Il intervient fin mai 1940 en affrontant un officier allemand pour que soit donnée une sépulture décente à un groupe de prisonniers de guerre exécutés à Houlle par les Allemands. Durant l’été de 1940, soucieux de lutter contre les Allemands, il tente d’organiser les petits groupes qui naissent spontanément dans les marais de Saint-Omer pour venir en aide aux soldats britanniques restés sur le sol français. Il ne tarde pas à entrer en relation avec les groupes de la région de Lille et dès la fin du mois d’août, il est en mesure de pouvoir évacuer ses premiers Anglais vers la zone non occupée. En dépit des multiples dangers qu’il encourt, d’autant plus que les Allemands procèdent d’octobre 1940 à janvier 1941 à de nombreuses arrestations, il poursuit son action et s’intègre au printemps 1941 dans l’organisation d’évasion Pat O'Leary qui se met alors en place dans le Nord de la France.

Désiré Didry, aidé d’Alfred Lanselle sont les deux piliers du réseau dans l’Audomarois et leur tâche consiste à repérer les aviateurs britanniques abattus dans la région et de pourvoir à leur évacuation. Le réseau pousse ses linéaments dans tout l’Audomarois, vers Lumbres (groupe François Havet), Renty (groupe Norbert Fillerin), etc. De Saint-Omer, les aviateurs, vêtus en civil et dotés de faux papiers gagnent Lille où ils sont pris en charge par Harold Cole, leur convoyeur jusqu'à Marseille, en passant par Abbeville, chez l’abbé Carpentier, puis Paris et la ligne de démarcation. Ils réussiront une trentaine d’évacuation. Nos deux résistants audomarois fournissent également des renseignements aux Britanniques par le biais du réseau monté dans la région par Pierre de Froment, en juillet 1941.

La trahison d’Harold Cole qui survient début décembre 1941 entraîne l’arrestation le 8 de ce mois de Didry et de Lanselle. Incarcérés pendant quelques mois à la prison de Loos, dans des conditions pénibles, ils résisteront aux interrogatoires musclés de l’ennemi. En août 1942, Didry et ses compagnons, parmi lesquels se trouve l’abbé Carpentier, le passeur d’Abbeville, sont déportés à la prison de Bochum.

En mars 1943, il est condamné à mort par un tribunal nazi. Le 30 juin 1943, il sera décapité à la hache ainsi que de nombreux compagnons. Alfred Lanselle fut épargné et put rentrer à Saint-Omer en mai 1945 : ce fut pour apprendre que quatre de ses enfants avaient été tués, deux années auparavant, lors du terrible bombardement du 13 mai 1943.