Faubourg d’Amiens Cemetery (Arras)

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Cimetière militaire britannique du Faubourg d'Amiens à Arras

Le cimetière militaire

Faubourg d’Amiens Cemetery est un cimetière militaire britannique à Arras, situé Boulevard du Général de Gaulle, près de la citadelle Vauban. Il a une superficie d'un hectares 49 ares 32 centiares et contient 2.689 tombes (1914-1918 : 2.681 tombes dont 2.398 britanniques, 153 canadiens, 60 sud-africains, 28 allemands ; 1939-1945 : 8 tombes).


Par ailleurs, un mémorial porte les noms de 35.928 disparus du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud.


Ce cimetière a été inauguré en juillet 1932.

Quelques repères historiques

Les allemands attaquent Arras en août 1914, et occupent très brièvement la ville à la fin du mois de septembre. Par la suite, malgré les attaques répétées, la ville restera dans les mains des Alliés. Au printemps 1916, les troupes britanniques y remplacent les troupes françaises. Arras a donné son nom aux batailles d’avril-mai 1917 alors que les lignes allemandes de Vimy et sur la Scarpe sont brisées. Le 28 mars 1918, les allemands attaquent la 3e armée britannique sans succès ; en août et septembre 1918, la 3ème armée brise la ligne Hindenburgh.


Le cimetière d'Arras, situé à l'Est de la ville, restera sous le feu des combats durant toute la guerre. On enterre alors des civils dans le cimetière militaire français ouvert dans le faubourg ouest (770 soldats y étaient enterrés, aujourd'hui déplacés). À proximité, on ouvrit un cimetière anglais utilisé de mars 1916 à novembre 1918 par les ambulances de campagne et les unités combattantes. Il sera agrandi après l'Armistice, par le regroupement de tombes provenant des champs de bataille d'Arras et de deux petits cimetières.


Le cimetière après la guerre

L'inauguration du mémorial

Le réveil du Nord rapporte l’inauguration du mémorial britannique d’Arras dans son édition du lundi 1er août 1932 :

« Le mémorial britannique a été inauguré hier, dimanche, à Arras, au cours d’une émouvante manifestation d’amitié entre les deux peuples.

Dimanche à Arras s’est déroulée dans la capitale de l’Artois, la cérémonie d’inauguration du mémorial érigé par la commission impériale des sépultures militaires britanniques, en l’honneur des 34.921 soldats de l’empire britannique qui sont tombés dans la région d’Arras, de 1916 à 1918, et des 1.021 officiers, sous-officiers et soldats de l’aviation britannique, qui ont péri sur le front de l’ouest, et qui n’ont pas de sépulture connue. Cette cérémonie, selon l’ordonnance anglaise, fut empreinte d’une gravité profonde et du recueillement le plus ému. Le matin, sous un ciel couvert, M D. Delansorne, maire d’Arras, les adjoints Dozias, Monory, et le conseil municipal, reçurent Lord Trenchard, maréchal de l’aviation royale anglaise.

Les personnalités Parmi les personnalités qui se trouvaient groupées dans l’enceinte du monument aux morts érigé place Foch, nous avons noté du côté britannique : M. le colonel Vanier, représentant le Canada ; Trumble, représentant l’Australie ; le colonel Lascelle, représentant la Nouvelle-Zélande ; Klerck, représentant le Sud-Africain ; Davies, représentant Terre-Neuve ; le major général Sir Fabian Ware, vice-président de la compagnie ISM ; l’amiral sir Morgan ; Rudyard Kipling, romancier, etc. Du côté français, MM. Peytral, préfet du Pas-de-Calais ; le général de Castelnau, vice-président du comité franco-britannique ; l’intendant Vincensini, représentant le ministre des Pensions ; Pelletier, sous-préfet de Montreuil ; Veveaud, secrétaire général du cabinet du préfet ; le colonel Herbillon du 3e génie ; le capitaine de gendarmerie Valogne ; Pottier, président de l’union des anciens combattants ; le député de Diesbach ; Auléry, chef de zone du ministère des Pensions ; Lefebvre, chef de secteur de l’état civil ; Rossé, commissaire spécial ; Mortaux, commissaire de police, etc.

La musique anglaise de l’aviation, dont la tenue fut impeccable, assistait à cette imposante cérémonie.

Le carillon du beffroi égrena des notes harmonieuses, puis M. Delansorne, maire, prononça une émouvante allocution et termina ainsi : Le monument que vous allez inaugurer symbolisera l’association et l’amitié étroite qui unissent la France et l’Angleterre, association et amitié sans lesquelles la paix, objet de nos aspirations communes, ne peut être réalisée dans le monde.

Lord Trenchard répondit en anglais au maire et l’assura de toute sa reconnaissance, puis il alla déposer une superbe couronne au pied du monument aux morts d’Arras. La musique britannique exécuta la Marseillaise, écoutée, chapeau bas par la foule immense entourant le monument. M. Roy, ambassadeur du Canada à Paris, descendit du rapide de Paris aussitôt après la cérémonie.

La cérémonie officielle Le mémorial britannique du faubourg d’Amiens reçut vers 14 heures les personnalités auxquelles il faut ajouter MM. Le général Barrés, de l’état-major général de l’Air ; Verrier, inspecteur général des Beaux-Arts ; délégué du ministre de l’Education Nationale ; Mgr Dutoit, évêque d’Arras ; le vicaire général Maréchal ; le général Faucheux, réprésentant le général Pétain ; Deeble, consul anglais à Lille ; Dejean de la Batie, procureur de la République ; le docteur Brassart, de Paris ; conseillers généraux, etc.

Autour du mémorial avait pris place les diverses associations d’anciens combattants. A l’éclatante blancheur du monument se mêlait la forêt multicolore des emblèmes des drapeaux tricolores des associations d’anciens combattants français, ceux de la British Légion et des Polonais.

Les clairons du 3e génie sonnent Aux Champs, les drapeaux s’inclinent, le général Trenchard passe en revue la compagnie du 3e génie. Il est suivi de M. le préfet du Pas-de-Calais. Il salue le drapeau du régiment et prend place au milieu des officiels. A 15 heures exactement, la cérémonie commence. Le révérend J.R. Walkey, chapelain du Royal Air Force prononce l’invocation, puis la musique exécute un hymne que la foule chante en chœur. L’instant est émouvant. Le général Sir Fabian Ware, vice-président de la commission impériale prononça une magnifique allocution, dont nous extrayons ce passage : avant d’inviter M. le maréchal à dévoiler ce monument, je tiens à dire quelques mots à nos amis français, qui sont venus en si grand nombre témoigner encore une fois leur sympathie et leur affection à nos morts. Je veux simplement leur exposer le but que nous nous sommes fixé en élevant ce monument commémoratif à ceux des nôtres qui sont tombés aux environs d’Arras. Ce monument est un des dix-sept qui jalonnent notre ancien front, de la mer du Nord jusqu’à la Marne, et que nous avons construit pour commémorer les noms de nos disparus et pour immortaliser le nom des batailles que nos armes ont livrées sur ce front ». Puis il termina : « au nom de la commission impériale des tombes britanniques qui représente tous les gouvernements et les peuples de l’empire britannique, et qui ont érigé ce monument, je vous prie M. le maréchal de le dévoiler.


Pour le règne de la paix M. le préfet du Pas-de-Calais prit ensuite la parole, au nom du gouvernement et du département, et rendit un suprême hommage aux 40.000 soldats anonymes de la vaillante armée anglaise. Il associa aux 165.000 britanniques qui reposent dans 295 cimetières, les 200.000 français de Lorette, la Targette, unis avec eux dans la mort comme dans la gloire. Puis dans une généreuse pensée, M. Peytral conclut en ces termes : la fraternité de nos armes pour défendre la liberté et le droit devenu la fraternité de nos deuils, ne comporte-t-elle pas une féconde leçon, dans l’apaisement général, que nos hommes d’État nous préparent, cette fraternité doit s’étendre à tous les peuples. Rien ne peut plus efficacement contribuer à établir le règne de la paix que l’accord de nos deux grandes nations, dont l’amitié trouve sa force toujours plus vivifiante sur ce sol imprégné de votre sang, couvert de vos tombes et de vos monuments témoins de vos sacrifices.

Les clairons sonnèrent le Last Post, puis trois écossais tirèrent de leurs cornemuses des airs de lamentation. Une escadrille militaire survola le monument à cet instant vraiment émouvant.

Ce fut ensuite le dépôt des couronnes et des gerbes (...). À 17 heures, la musique anglaise donna concert aux kiosques des Allées et obtint un succès enthousiaste. M. Delansorne, maire, au nom de la ville, remit une gerbe au chef de cette excellente phalange d’artistes. Puis la musique fut reçue à l’hôtel de ville. Le général de Castelnau a quitté Arras pour se rendre au cimetière de Marœuil où repose l’un de ses fils. La cérémonie britannique a causé une impression de grandeur dont on conservera longtemps le souvenir dans la belle ville d’Arras. »

Classement UNESCO

Site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des Sites funéraires et mémoriels de la Première guerre mondiale Front Ouest (Belgique et France) (inscription lors de la 45e session du comité du patrimoine mondial à Riyad en Arabie Saoudite, le mercredi 20 septembre 2023).

Protection

Le monument a été inscrit au titre des Monuments historiques dans le cadre de la thématique Grande Guerre (septembre 2017).

Sources

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