Ferme d'Hurtevent à Estrée

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Ferme d'Hurtevent à Estrée
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Références cadastrales 2008 B 72
Dates 1564 ; 1649 ; 1661 ; 1702
Statut privé

Ferme de plateau implantée à l'Est de la commune d'Estrée, desservie par le CD n° 149, relié à la RD 126.

Descriptif

Ensemble entouré d'arbres et quasiment invisible depuis la route. Les bâtiments sont implantés autour d'une cour rectangulaire à laquelle on accède par un portail aujourd'hui à demi écroulé en maçonnerie de brique sur un soubassement en grès et silex. Les encadrements de la porte piétonnière (seule restante) sont en grès. À l'Ouest se développe sur un plan rectangulaire un vaste hangar en tôles sur un soubassement de brique. Le côté Nord est constitué de plusieurs batiments en enfilade. À l'Ouest, la porcherie en brique percée de baies à linteaux cintrés supporte un toit à deux versants à égout retroussé couverts de pannes. À sa suite se trouve une maison comportant un étage dont la toiture a été surhaussée de manière à aménager les combles. Ce bâtiment est en briques sur un soubassement de craie et de silex à appareil en damier. La façade sur cour est percée de baies carrées et d'une porte à linteau cintré. Le manoir est une élévation à un étage sur un rez-de-chaussée surélevé auquel on accède par un perron de quelques marches. La façade en maçonnerie est enduite. L'enduit sur le soubassement forme un motif d'écailles et dessine sur le reste de l'élévation des chaînages d'angle harpés, des encadrements de baies à bandeaux plats et un bandeau divisant les niveaux. Les pignons découverts sont en brique. Le toit à deux versants est couvert de pannes. Les fenêtres sont de taille variées : petites et rectangulaires sur la partie Ouest et carrées sur la partie Est.

L'écurie termine l'aile Nord. Elle est en maçonnerie enduite de ciment. Le toit à deux versants à égout retroussé est couvert de pannes. Le côté Est comporte en son centre un passage entre les deux bâtiments qui le composent. Au Nord, un bâtiment en briques écroulé, qui suportait un toit à deux versants couverts de pannes. À l'arrière, en dehors de la cour et parallèle à ce bâtiment se situe un hangar en pan de fer et tôle ondulée de forme semi-cylindrique. Au Sud-Est, un petit bâtiment (grenier ?) en maçonnerie de silex et bandeaux de brique s'appuie sur la grande grange ancienne. Le toit est à deux versants couverts de pannes. Le côté Sud de la cour est occupé par deux très grandes granges mitoyennes. La grange Est, la plus ancienne, comporte un pignon de craie, dont les chaînages d'angle et les rampants sont en brique. Une date aujourd'hui disparue était inscrite dans une pierre sculptée encadrée de brique en haut du mur. Les gouttereaux en craie taillée sur un soubassement en appareil en damier de grès et de silex sont scandés de contrefors en brique. Un large passage charretier est pratiqué au centre de la façade sur cour : en arc surbaissé, elle est encadrée de briques. Ce bâtiment supporte un toit à deux versants à égout retroussé couvert de pannes. La grange mitoyenne se situant dans le prolongement est en brique sur un soubassement en grès et silex. Au centre de la façade sur cour est percée une large porte en arc surbaissé. Le pignon Ouest a été reconstruit en briques. La façade sur cour porte encore deux ancres métalliques formant les chiffres 1 et 7. Cette grange supporte un toit à deux versants à égout retroussé couverts de pannes. À l'arrière, contre la façade Sud, a été appuyé un hangar en tôle ondulée.

Au centre se trouve un pigeonnier circulaire en brique.

Bonne conservation des granges qui sont encore utilisées, tandis que les petites dépendances et les bâtiments d'habitation sont complètement à l'abandon. Le flot a disparu. Le pigeonnier est en bon état. Utilisation de matériaux locaux et mode de construction traditionnel.

Historique

Albert Leroy dans son ouvrage Les vieilles fermes du Pays de Montreuil donnait quelques éléments historiques en 1972 : « Hurtevent appartint de 1568 à 1584 à Jehan du Perrin, fils d'Adam sieur de Gourguechon et de Jehanne de Fromessent. Il était marié à Jossine Démarquais. Après leur fils Gilles cité en 1587 la terre passa en 1594 à Melchior du Perrin, frère de Jehan, puis à leur sœur Jacqueline, femme de Nicolas Bernard, résidant à Hilbert. La fille de Jacqueline du Perrin et de Nicolas Bernard épousa le 3 février 1596, Claude Heuzé, écuyer lieutenant particulier au baillage de Montreuil. Elle lui apporta la terre d'Hurtevent. Tous leurs descendants se qualifièrent de "sieurs d'Hurtevent" jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. [...] Marie-Anne-Henriette-Gabrielle Heuzé [...] épousa [...] le 7 juillet 1777 Georges Dumont de Courset, le célèbre botaniste agriculteur. Leur fille Pauline se maria en 1799 à Fortuné, Louis, Joseph, Valentin, Hubert, baron Malet de Coupigny, d'où une fille prénommée Pauline mariée en 1828 à Julien du Quesnes de Clocheville. Pauline de coupigny légua la terre d'Hurtevent aux Hospices de Tours qui la possédèrent jusqu'en 1956, époque à laquelle la ferme fut vendue pour la première fois. M. et Mme G. Pion-Bracquart de Mointreuil s'en rendirent acquéreurs. De nos jours Hurtevent est la propriété de M. Bernard Pion-Denoyelle, fils des précédents. M. Pâque-Dumoulin a exploité les 142 hectares de cette ferme ayant succédé à son beau-père M. Henri Dumoulin-Minet ».

Roger Rodière dans l'Épigraphie du Pas-de-Calais, donne les dates suivantes, relevées à la fin du XIXe siècle : « La porte des anciens appartements du seigneur est surmontée d'un fronton sculpté avec date en relief : 1564. Une pierre voisine portait deux écussons, l'un de forme héraldique, l'autre en losange, qui ont été grattés. Sur les murs de l'écurie, deux grandes pierres blanches. L'une portait des armes, effacées à la Révolution, et la date : 1661. L'autre est gravée d'un cadran solaire, au-dessus duquel, en place des sentences morales habituelles, une main révolutionnaire a écrit : AN VIII DE LA REPUBLIQUE VIVE LA REPUBLIQUE. L'une des granges date de : 1649 (pierre sculptée en relief au pignon). L'autre de : 1702 (ancres de fer) ». Roger Rodière signale que la date de 1564 ainsi que l'inscription révolutionnaire ont disparu après son passage en 1887.

Bibliographie

  • Albert Leroy, Les vieilles fermes du Pays de Montreuil, Montreuil-sur-Mer, éditions Henry, 1972, t. 1, p.  196-197.
  • Roger Rodière, Épigraphie du Pas-de-Calais, Commission départementale des Monuments Historiques, Arras, 1883, t. I, Canton d'Étaples, p.  24.
  • Roger Rodière, Notices archéologiques sur les Monuments religieux des environs de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais), 1884, t. I, p.  171, Arras, Archives départementales du Pas-de-Calais, cote 12 J 1.

Source