Ferme de l'Enclos de Bernieulles

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Ferme de l'Enclos de Bernieulles
Bernieulles Enclos.jpg
Références cadastrales 2008 A 18
Dates XVIe siècle ? ; XVIIIe siècle  ; 1ère moitié du XIXe siècle ; 1896 ; 2e moitié du XXe siècle
Statut privé

Ferme située rue de l'Enclos à Bernieulles.

Descriptif

Ferme située légèrement à l'écart du village, en haut de la rue de l'Enclos qui monte vers le plateau d'Enguinehaut. Ferme à cour fermée. L'aile Sud-Est est implantée parallèlement à la rue, en bordure d'alignement. Les bâtiments, de plain-pied, sont disposés autour d'une cour rectangulaire dont le centre est occupé par une large mare (flot). Le bâtiment d'habitation, dressé sur une terrasse en grès au Nord-Ouest de la cour, est construit en torchis. Il est percé de rares ouvertures, et d'une porte à laquelle on accède par un haut perron. Deux portes de caves apparaissent au bas des murs. Le corps de logis se poursuit au Nord-Est par l'écurie, construite en silex et située sous le même toit à deux versants couvert de pannes que l'habitation. Un petit commun en brique prolonge cet ensemble. À l'extrémité de l'aile Nord-Ouest, une porcherie fait saillie sur la cour. Elle est construite en brique et présente un toit à demi-croupe couvert de pannes qui retombe à l'Est par un long pan. Au Nord-Est de la cour, une vaste grange en craie se dresse sur un soubassement en grès. Un long bâtiment servant pour le stockage s'étend au Sud-Est de la cour. Il est recouvert de bardeaux qui surmontent un soubassement en damiers constitué de grès et de silex. Ces deux derniers édifices sont couverts de pannes, disposées sur un toit à deux versants.

Au Sud-Ouest, le bâtiment jouxtant l'entrée présente une façade sur cour en parpaings, un mur pignon oriental en brique, et une façade Sud construite en bardeaux sur un soubassement de silex. Une étable à vaches relie ce bâtiment au corps de logis. Construite en craie sur un soubassement de silex sur la façade Sud, elle présente côté cour une façade habillée de bardeaux qui repose sur un soubassement de silex et de grès. Son mur pignon oriental en craie porte une date : « 1896 ». À l'extrémité orientale de cette aile, un bâtiment rectangulaire s'avance vers le Sud-Ouest. Il présente des parois habillées de bardeaux qui reposent sur un soubassement en silex, ainsi qu'un toit à deux versants couvert de pannes, comme les autres bâtiments de l'aile Sud-Ouest.

Vaste ferme isolée à cour fermée. Ensemble complet n'ayant subi que peu de modifications visibles en façade. Utilisation de matériaux locaux et mode de construction traditionnel.

Historique

Primitivement fief féodal encore dénommé en 1466 l'Enclos-lez-Bernieulles. Le cartulaire de Saint-Saulve, en 1474, cite cet endroit comme le manage que l’on dit de l’Enclos dont l’origine est dérivée du latin populaire mansionaticus lui même dérivé de mansio signifiant maison, manoir, demeure un peu à l’écart. Son origine est très ancienne et ce fief noble fut possédé, au temps de la Ligue, par le célèbre Claude de Bécourt, baron de Liane et gouverneur de la forteresse du Mont-Hulin au XVIe siècle. Le domaine passa ensuite aux Du Blaisel, dont Claude de Bécourt avait épousé successivement deux représentantes. Louis du Blaisel, chevalier de Saint-Louis, possédait encore le domaine en 1756. Celui-ci passa par la suite aux Rosny qui le détenait encore quand Albert Leroy publia sa notice sur la ferme en 1972. Le terroir de la ferme de l’Enclos est de 108 hectares.

Les bâtiments datent d’une époque plus récente. Le corps de logis, très long, et à simple rez-de-chaussée, construit en torchis, occupe tout un côté ou presque, d’un vaste quadrilatère auquel on accède par un haut perron de 13 marches.

La ferme est représentée sur l'Atlas Trudaine (1745-1780), selon un plan assez semblable: six bâtiments s'organisaient autour d'une cour rectangulaire. Le cadastre ancien, daté du premier quart du XIXe siècle, présente un plan presque identique à celui existant aujourd'hui. Un puits existait encore devant le perron en 1972.

Le cadastre ancien montre une cour close à l'exception d'une ouverture dans l'angle Nord. Aucune route ne desservant cette entrée, un porche devait sans doute exister au niveau de l'entrée actuelle, ou plus haut sur l'aile Sud-Ouest. Deux routes menaient à la ferme au XVIIIe siècle, qui était alors cernée par les bois (Atlas Trudaine): l'actuelle rue de l'Enclos, déjà bordée de quelques habitations, et un chemin qui descendait à l'Est vers la route de Fernehem (existe toujours à l'orée du Bois de l'Orteil, passe par le réservoir puis rejoint le GR 121). Le soubassement en damier de l'étable à vache et du Nord de l'aile Sud-Ouest attestent probablement du fond le plus ancien de la ferme, dont témoigne sans doute également l'étonnant terrassement en grès du corps de logis (la maçonnerie en damier rencontrée jusqu'à présent remontait principalement, à l'exception des citations XIXe, au XVIe siècle : remparts de Montreuil, chœur de l'église de Wailly). La date de 1896 présente sur le pignon de l'étable à vache désigne vraisemblablement une rénovation (différence dans l'appareillage). Le corps de logis et les écuries attenantes remontent au moins au XVIIIe siècle. La ferme devait exister sous un état semblable dès la première moitié du XIXe s.

Sources

  • Communauté de communes du Montreuillois / GRAHAL (mission de recensement du patrimoine architectural, urbain, paysager) 2007-2009.
  • Roger Rodière, Dictionnaire historique et archéologique du département du Pas-de-Calais, Commission des Monuments Historiques, Arras, 1873-1884, 15 volumes. (Arrondissement de Montreuil), 1875, p.  78.
  • Albert Leroy, Les Vieilles Fermes du Pays de Montreuil, 1972, t.1, p.  173-174.
  • Roger Rodière, Notices archéologiques sur les Monuments religieux des Environs de Montreuil-sur-Mer, 1887, t.10, p.  53.
  • Trudaine et Perronnet (sous la direction de), Carte de la route d'Angleterre traversant la généralité de Picardie depuis Amiens passant par Abbeville, Montreuil, Boulogne, Calais et finissant aux limites de la Flandre peu en deçà de Gravelinnes (...), s.d. (1745-1780), Paris, Archives nationales, N.IV. Somme 12, pièce 49.