Ferme du bois rigault (mines de Lens)

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La compagnie des mines de Lens possédait une importante ferme, dite du bois rigault, à Vendin-le-Vieil. Une présentation de cette ferme avait été proposée aux lecteurs du journal Le Grand Écho du Nord de la France dans son édition du 29 juillet 1932 :

« La société des mines de Lens a, depuis la guerre, reconstituer entièrement son important domaine agricole ; le travail accompli a été considérable, si l'on songe qu'immédiatement après l'armistice, toutes les terres de ce domaine avaient été classées Zone rouge, dénomination qui désignait tous les terrains pour lesquels il fallait envisager l'abandon de la culture et le boisement. Nous avons déjà eu l'occasion d'entretenir nos lecteurs sur l'effort agricole réalisé par les mines de Lens dans la plaine lensoise. Instruite des leçons du passé, la société des mines de Lens devait chercher à rendre à la culture les terres de cette malheureuse région lensoise qui avait tant souffert des dévastations de la guerre.

La reconstitution

Cette reconstitution agricole qui fut confiée à M. Schmit, l'actuelle ingénieur des services agricoles de la société, a représenté un travail considérable qui devait faire dès 1926 l'admiration des techniciens eux-mêmes, si l'on en juge par le rapport que la commission de la prime d'honneur présidé par M. Leroux, inspecteur général de l'agriculture devait faire à la suite de la visite effectuée à cette époque aux exploitations agricoles de la société des mines de Lens, rapport dont nous sommes heureux de publier un extrait : « dans cette organisation toute spéciale, préoccupé avant tout de l'utilisation d'un machinisme perfectionné la société n'a pas oublié d'adapter à ses besoins un système cultural rationnel. Elle a compris qu'il ne pouvait y avoir ni reconstitution, ni même production économique sans l'apport régulier de fumures organiques, et l'attention apportée à la production des fumiers en est une preuve. »

La commission a été émerveillée de l'effort prodigieux développé par la société des mines de Lens, pour remettre en culture des sols totalement bouleversés. Le travail de reconstitution est actuellement terminé. Toutes les terres, à part quelques îlots dans la région des cratères de Loos, sont maintenant cultivées.

Le domaine, comprenant actuellement 435 hectares, est exploité par les fermes de la Perche à Lens et celle du Bois-Rigault sur Vendin, complétée par l'annexe du Bois-Rigault sur Loos-en-Gohelle.

Le centre de ravitaillement qui est en quelque sorte le grenier des fermes avec ses hangars à récolte et ses silos, complètent très heureusement l'ensemble des fermes de la société.

Indépendamment de cette revalorisation de terrain ou tout ce que la technique moderne permet d'utiliser, fut mis en oeuvre, M. Schmit devait aiguiller ses recherches sur certaines spéculations animales et végétales susceptibles d'intéresser, non seulement les exploitations agricoles des mines, mais également les agriculteurs du pays.

Nous ne citerons que pour mémoire l'installation à Lens de vacheries modèles abritant un troupeau sélectionné de vaches flamandes et hollandaises dont les reproducteurs ont été mis à la disposition des cultivateurs. Un laboratoire spécialisé dans les questions laitières est annexé à la ferme.

La station expérimentale

C'est à la ferme du Bois-Rigault, véritable station expérimentale que se trouvent les champs d'expérience s'étendant sur 20 hectares où M. Schmit poursuit actuellement ses études. Nous sommes heureux de pouvoir présenter à nos lecteurs une photographie aérienne due à l'obligeance de M. Fernand Haccour, le spécialiste de la photographie aérienne qui montre l'ensemble de la ferme et des champs d'essais.

Le but poursuivi par la société des mines de Lens a été en premier lieu l'étude de la résistance aux maladies et l'adaptation en sol calcaire des principales variétés de céréales.

Les différentes variétés de blé, notamment qui durant ces dernières années ont été lancé dans le commerce sont multipliés en petites parcelles. L'examen de leur végétation au cours de l'année permet d'effectuer un classement dans lequel il est tenu compte de l'allure végétative de la céréale considérée, de la pureté de la variété, de la fixation de ces caractères héréditaires, de sa résistance aux maladies (rouille, piétin, charbon, etc.) ; les variétés jugées intéressantes sont ensuite multipliées (deuxième année), en parcelles plus grandes. Elles font, non seulement l'objet d'observations identiques à celles de la première année, mais il est possible de se rendre compte à la récolte du rendement. En troisième année, la multiplication des variétés choisies est faite sur de grandes surfaces ; le résultat doit sanctionner les observations faites les années précédentes. Indépendamment de cet question extrêmement intéressant, les services agricoles s'occupent de sélections individuelles ; les sujets choisis comme élites et qui possède tous les caractères inhérents à la variété observée, sont multipliés et étudier sur trois années avant d'être livré à la culture. Il convient de noter que dans le seul but de rendre service aux cultivateurs du pays, la société livre ses semences triées à des prix extrêmement bas en quantité évidemment restreinte.

Indépendamment de ces questions de sélection, la société des mines s'est intéressée depuis de nombreuses années à l'étude de la fertilisation des sols par l'emploi des engrais chimiques.

Auparavant M.Schmit devait se livrer à de nombreuses études en collaboration avec M. Lefort, sur l'emploi des mélanges d'engrais et leur épandage. La ferme du Bois-Rigault dispose à cet effet, d'un atelier de mélange d'engrais.

Le résultat de ces travaux a été consigné dans un recueil, qui présenté par M. Lefort, directeur de la station agronomique du Pas-de-Calais, à l'institut des recherches agronomiques devait, par la suite, faire l'objet d'une communication de M. Roux, directeur de l'institut à l'académie d'agriculture de France.

La fertilisation

Ces travaux se poursuivent encore actuellement, au point de vue fertilisation ; les essais ont pour objet :

L'étude comparative de la valeur fertilisante des engrais du commerce.

La recherche de la quantité optima de potasse à faire entrer dans les formules de fumures pour betteraves et blé.

La recherche de la quantité optima d'acide phosphorique à faire entrer dans la fumures destiné aux mêmes spéculations.

Ces essais se poursuivent également sur plantes fourragères. La société des mines de Lens a tenu que toute nouvelle fabrication d'engrais qui seraient susceptibles d'intéresser l'agriculture ne soit lancé dans le commerce qu'après avoir reçu la sanction de la pratique agricole.

Tous ces essais et ses différentes études ont fait l'objet de communication de M. Schmit dans les différentes sociétés et syndicats agricoles du Nord et du Pas-de-Calais. Il convient de féliciter la société des mines de Lens et M Schmit, de l'effort accompli. »

Sources

  • Le Grand Écho du Nord de la France, 2 nous9 juillet 1932