Henri Joseph Aimé Gosse de Gorre

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Sa vie

Président du Conseil général du Pas-de-Calais en 1837. Officier de l'ordre royal de la Légion d'honneur à compter du 5 février 1844 (en qualité de président de chambre à la Cour de Douai ).

Henri Joseph Aimé Gosse de Gorre est né le 2 novembre 1760 à Arras, fils de Jean-Marie Gosse (avocat en parlement) et de Marie Catherine Joseph Lefebvre, il eut comme parrain Henry Gosse (échevin de Saint-Omer) et pour marraine sa tante Lefebvre de Lassus. Il demeure dans la paroisse Saint-Nicaise d'Arras en 1785. Il est mort le 26 novembre 1851.

Après de brillantes études, il est licencié en Droit et avocat au conseil provincial et supérieur d’Artois en 1789 , sa prestation de serment a lieu le 2 juillet 1789 à l’audience de Monsieur le Président Demadre étant présenté par Me Dourlens.

Juge au tribunal du district d’Artois en 1790, il devient un adversaire de Joseph Lebon et est emprisonné par ordre en tant que suspect durant la Terreur et transféré à Paris. Libéré le 27 thermidor an II à la chute de Maximilien de Robespierre, il est ensuite élu accusateur public près le tribunal criminel du Pas-de-Calais à Saint-Omer, période troublée au cours de laquelle il exprima toute son idée de la justice, particulièrement lors de l’affaire des « naufragés de Calais » . Il rend la justice, sans préjugé d’appartenance politique ou religieuse des suspects.

Il est destitué le 18 fructidor et désigné pour aller à Sinnamary. Presque aussitôt, le Consulat le nomme substitut du procureur-général (commissaire du gouvernement) près la cour d’appel de Douai lors de l’organisation de celle-ci.

Soutenant alors le général Bonaparte, il est élu député du Pas-de-Calais au Corps Législatif le 27 brumaire an XII où il siège jusque mai 1808. Colonel, chef de la 2e légion du Pas-de-Calais et colonel de la 4e légion active sous les ordres du général Rampon en 1807, il fut aussi président du 1er conseil de guerre permanent. Il participe à la campagne d’Espagne en 1809.

Procureur général près la cour de justice criminelle du Nord en mai 1808, il utilise ses talents d’orateur et sa facilité de parole pour rendre d’éminents services à la sécurité publique lorsque des bandes de chauffeurs infestent la région. Premier avocat général de la cour impériale de Douai de 1811 à 1816, il participe à la cérémonie du champ de Mai et est député de l’arrondissement de Béthune à la Chambre des Représentants le 10 mai 1815, pendant les Cent-Jours.

Il mena également une carrière politique bien remplie : il fut quatre fois député du Pas-de-Calais en 1803, 1815, 1830 et 1834. Il fut également conseiller municipal de Douai à compter de 1818. Cette même année, il entre au Conseil général du Pas-de-Calais. Il en devint président suite à un concours de circonstance : l’incendie de la préfecture qui imposa la réunion du Conseil général et le mauvais état de santé du président en exercice Fidèle Le Sergeant de Bayenghem, l’amena à être élu le 6 février 1837.

Lors de l’épuration qui suit la chute finale de l’Empire, on lui fait un crime d’avoir participé à cette cérémonie du Champ de Mai et il est rayé des contrôles de la magistrature, le duc de Choiseul alors devenu tout puissant laisse ingratement destituer celui à qui il doit la vie ! De 1814 à 1821, il siège au conseil municipal de Douai. Fervent libéral, il devient conseiller général du Pas-de-Calais à partir de 1818.

Après la Révolution de 1830 qu’il salue heureusement, il est à nouveau élu député de Béthune le 5 juillet 1831 et réélu en 1834. Son opposition au régime le fait jouer un rôle de « muet » au sein de l’assemblée, siégeant parmi les conservateurs mais sans critiquer le pouvoir, orientant ses votes en fonction de ses intérêts comme le note l’article suivant  :

« Nous ne retrouverons plus le patriote enthousiaste de 1789, le fervent libéral qui de 1815 à 1830 combattit les abus de la restauration. Plus d’un vote peut lui être reproché et l’intérêt personnel et de famille influença en plus d’une occasion sa conduite politique. Il fut constamment un être serviable, tolérant, sans fiel. Il appartenait à l’école des gentilshommes de la fin du XVIIIe siècle. L’élégance toute attique de ses manières, sa causerie toujours intéressante, et qui parfois s’élevait aux hauteurs de l’éloquence faisaient oublier ses faiblesses de cœur ».

Comme le montre le courrier suivant, il se présente comme le dernier « Messager d’Etat » en 1831, alors que cette fonction est supprimée !

Lettre datée de 1831 écrite à Paris à un correspondant non identifié :

« Monsieur, la place de Messager d’Etat n’est pas vacante. Les Messagers d’Etat de la chambre sont supprimés. Celui qui reste en exercice ne doit cette faveur qu’à son grand âge et au long espace de tems (sic) qu’il remplit cette fonction ; après lui, il n’y aura plus de Messagers d’Etat, les rapports de la chambre avec les autres pouvoirs de l’Etat n’exigeant plus leur intermédiaire. Je regrête (sic) que cette circonstance contrarie vos désirs. J’ai l’honneur d’être avec considération, Monsieur, votre très humble serviteur, GOSSE DE GORRE, député. »

Il revient dans la vie judiciaire en 1831 comme premier avocat général, puis comme Président de chambre à la cour d’appel de Douai de 1833 à octobre 1849, date où ses infirmités lui commandent impérieusement la retraite. Il est alors nommé Président honoraire.

Il était membre de plusieurs sociétés savantes et du Conseil supérieur d’agriculture.

Nommé officier de la Légion d’Honneur le 23 août 1814 par le Roi Louis XVIII, cette nomination est réitérée le 09 juin 1815 par l’Empereur, alors que les événements emmènent celui-ci à Waterloo. Cette deuxième nomination est à nouveau confirmée par le roi Louis XVIII le 9 juin 1816.

A l’occasion de la vente par adjudication des biens nationaux , il achète le prieuré de Gorre à Beuvry.

Tout en maintenant les moines dans l’abbaye « aussi longtemps qu’ils le voulurent » et les logeant pendant encore plus d’un an à ses frais, il transforme progressivement le prieuré en château de famille. En 1845, il vend à l’abbé Jousselin , curé de Sainte-Elisabeth à Paris, des panneaux en bois sculptés illustrant des scènes de l’Ancien et du Nouveau testament provenant de l’abbaye Saint-Vaast d'Arras à la ville de Paris, ces panneaux sont aujourd’hui présentés dans le déambulatoire de l’église Sainte-Elisabeth à Paris .

Il fait ériger à environ 500 mètres du château au Quesnoy à Beuvry sur un terrain dépendant de sa propriété de Gorre, une chapelle dans laquelle il demanda à être inhumé, auprès de ses deux épouses et de son gendre Auguste Ignace Hu. Ses enfants ont utilisé l’adjonction systématique du lieu-dit à leur patronyme lors de leurs mariages, usage qui fut confirmé dans les dernières années de la longue vie de notre personnage qui traversa bon gré mal gré une période historique pour le moins troublée et agitée.

Ses armes étaient : « d’azur à la croix de Malte d’argent, accompagnée de quatre étoiles de même, ledit écu timbré d’un casque de profil orné de ses lambrequins d’azur et d’argent ».

Mariages

Il se maria 3 fois.

Premier mariage

Le 10 août 1785 à Pecquencourt, dans le Nord, avec Marie-Catherine Deniez (née le 7 février 1767 à Landrecies, dans le Nord et décédée le 4 juillet 1817 à Douai rue du Palais), cultivatrice, propriétaire, fille de Henry Deniez (décédé après 1817) propriétaire et receveur de la Régie Générale et de Jeanne Françoise Joseph Dupont (décédée avant 1817).

Bien qu’ils aient divorcé en 1795, les époux eurent encore deux autres enfants, et bien qu’en 1817 quatre enfants étaient déjà nés de sa future seconde épouse, Henri Gosse confirma être l’époux de Marie Catherine Deniez lors de la déclaration du décès de cette dernière.

Il demanda au maire de Beuvry la possibilité de l’enterrer sur sa propriété comme le montrent les échanges de courriers suivants  :

Lettre du sous-préfet de Béthune le 7 juillet 1817 au préfet :

« il désirerait la faire enterrer dans sa propriété particulière [qui] est assez éloignée de la masse de la commune, il n’y a qu’une trentaine d’habitations autour d’elle. M. Le Maire de Beuvry m’a écrit pour me demander s’il pouvait permettre d’enterrer le corps là où M. GOSSE le désire. L’article 14 du décret du 23 Prairial an XII dit bien « que toute personne pourra être enterrée sur sa propriété » mais il ne dit pas que cet enterrement aura nécessairement lieu toutes les fois que la permission en sera demandée. […] Je pense que le gouvernement seul peut accorder à M. GOSSE l’autorisation qu’il demande. […] Je vous prie de me faire connaître si je suis ou non dans l’erreur. »

A quoi le préfet répond qu’il n’est « pas de nécessité de l’autorisation du gouvernement dès lors que la propriété est hors de la distance présente de l’enceinte des villes et bourgs. Mais pour le côté religieux, je pense que l’inhumation ne peut se faire dans un local non consacré à cela qui est de l’agrément de l’évêque diocésain. C’est donc devant l’évêque d’Arras que doit être portée la demande dont il s’agit ». Le 15 juillet 1817, le grand doyen de Béthune, Monsieur Legrand, écrit à nouveau au sous-préfet « au sujet d’une inhumation qui lui a paru irrégulière. »

Deuxième mariage

Le 4 mai 1826 à Beuvry avec Marie Joséphine Amélie Hu (née le 13 avril 1781 à Festubert et décédée le 5 mars 1832 à Beuvry), cultivatrice, fille de Antoine François Hu (né le 8 décembre 1742 à Festubert et décédé le 20 décembre 1794 à Beuvry), cultivateur et boucher, et de Marie Augustine Duplouich (décédée après 1820), domestique, puis propriétaire.

Joséphine Hu était la servante, la domestique, puis la gouvernante de Henri Joseph Aîmé Gosse qui légitima les enfants nés auparavant.

Au recensement de 1820 à Beuvry, le foyer n° 434 comprenait Henri Gosse, propriétaire, veuf âgé de 63 ans, Joséphine Hu, propriétaire, célibataire âgée de 40 ans, Henri Hu, célibataire âgé de 15 ans, Joséphine Hu, célibataire âgée de 9 ans, Clara Hu, célibataire âgée de 6 ans, Évelina Hu, célibataire âgée de 4 ans, Félicia Hu, célibataire âgée de 2 ans, Augustine Duplouy, domestique, veuve, âgée de 70 ans, Augustin Hu, domestique, célibataire âgé de 34 ans et Édouard Lefebvre, rentier, célibataire âgé de 66 ans.

Joséphine Hu est décédée au château de Gorre.

Troisième mariage

Le 13 juin 1837 paroisse Saint-Lukes, comté de Middlesex, avec Marie Henriette Amélie Cappel (née vers 1788 et décédée après 1851), veuve du général anglais Maurice dont elle avait trois enfants : un fils capitaine au 22e de ligne, une première fille épouse Hu et une seconde fille épouse Valle.

Leur acte de mariage a été transcrit sur les registres de Douai le 10 août 1838. Après le décès de Henri Gosse, elle épousa en troisièmes noces Monsieur de la Forest Divonne.

Bibliographie

Sources

Liens externes