Jean Ducrot (1935-1956)

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  • Jean Ducrot est né le 27 janvier 1935 à Lambres, il était originaire du hameau de la Besvre.
  • Soldat au 1er régiment de tirailleurs algériens. Il appartenait à la même unité que Christian Dhondt qui tomba l'année suivante en Algérie.
  • Il meurt pour la France le 12 août 1956 à Oued Remada dans les massifs de Beni Slimane (environ 100 kilomètres au sud d'Alger), à l'âge de 21 ans. Son corps a été rapatrié en juin 1957 pour être transporté à son domicile avant inhumation. Ses funérailles ont été célébrées quelques jours plus tard.
  • A fait l'objet d'une citation à titre posthume, qui lui vaut l'attribution de la médaille militaire et de la croix de la valeur militaire avec palme :

« Jeune tirailleur du contingent, courageux et plein d'allant. Le 12 août 1956, au cours d'une opération e maintien de l'ordre dans la vallée de l'Oued Remada (région de Bouskène), sa compagnie s'étant heurtée à une forte bande rebelle puissamment armée, s'est porté résolument à l'attaque des hors-la-loi. A été mortellement blessé au cours de l'action. »

  • Discours de Julien Leu, président de la section des anciens combattants, adjoint au maire de Lambres, aux funérailles de Jean Ducrot :

« C'est le cœur plein de tristesse que je viens aujourd'hui, au nom de notre section locale d'anciens combattants, dont je me fais l’interprète, m'incliner devant la tombe de notre jeune et malheureux ami Jean Ducrot, pour lui adresser notre ultime adieu et présenter à sa pauvre et chère maman, à sa fiancée, aux membres de sa familles, nos condoléances les plus sincèrement émues.

Le devoir qui m'incombe en cette cruelle circonstance est certes très pénible, car il s'agit d'une mort survenue dans des conditions très particulières. Ce jeune homme est tombé pour la France, loin de son pays natal, sur le sol africain, en Algérie. La guerre qui s'y mène en ce moment n'est point comparable à celles que nous avons connues autrefois. Il s'agit ici d'une guerre d'embuscades et sournoise. Nos soldats sont attaqués aussi bien de dos que de face, sans que l'ennemi ne signale franchement sa présence.

Appartenant au 1er régiment de tirailleurs algériens, le 12 août 1956, au cours d'une opération du maintien de l'ordre dans la vallée de l'oued Remada, son détachement s'est heurté à une très forte bande rebelle. le combat fut acharné. les hors-la-loi étaient environ 200. Les pertes de notre côté devaient s'élever à deux officiers et dix-huit sous-officiers, caporaux et soldats. Jean Ducrot fut tué d'une balle, a signalé son commandant. Son souvenir sera pieusement gardé au 1er régiment de tirailleurs algériens où il s'était acquis de l'estime générale. Notre jeune ami a été décoré à titre posthume de la médaille militaire et de la croix de la valeur militaire avec palme.

Il nous quitte à l'âge où la vie a devant elle le vaste horizon de l'avenir, à l'âge où elle autorise et permet toutes les espérances. Il comptait revenir en permission et contracter mariage avec sa chère fiancée, afin de diriger la culture tenue par son père, décédé le 8 novembre 1954. Hélas ! Le sort ne l'a pas voulu. Mme Ducrot, vous avez tout perdu : votre mari et votre unique enfant. Nous prenons part à votre douleur que nous savons immense. Le malheur qui vous frappe est irréparable. car il vous prive à jamais de vos plus tendres affections. Votre vie est brisée. Mais nous espérons cependant que cette assistance nombreuse et recueillie sera pour vous un précieux réconfort, car elle témoigne de la haute estime dont vous jouissiez, vous et votre famille. Vous aurez en outre la fierté de pouvoir dire : mon cher fils est mort pour la défense de la bonne cause. »


Sources

  • Le PG-CATM, mensuel envoyé aux prisonniers de guerre et combattants d’Algérie, Tunisie, Maroc. Informations Bernard Chochoy, de Wavrans-sur-l’Aa.
  • L'Écho de la Lys, 21 juin 1957 (rapatriement du corps), 28 juin 1957 (funérailles).
  • Sa fiche Mémoire des hommes