Jules Lallau

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État civil et profession

Jules Lallau est né le 2 Mars 1914 à Sains-en-Gohelle ; il s'est marié le 22 mai 1937 à Hélène Czwojda (d’origine suédo/polonaise) à Sains-en-Gohelle. Trois enfants naquirent de ce mariage : Max né le 21 septembre 1938 à Nœux-les-Mines, Juliana née le 10 mars 1940 à Nœux-les-Mines, Daniel né le 27 Mai 1943 à Acq.

Jules exerçait le métier de mécanicien aux fours à coke de Nœux-les-Mines et avait emménagé à Acq courant 1942.

La Résistance

C’est vers la fin de cette même année 1942 qu’il entra dans la Résistance et devint agent de renseignement. Il appartenait au réseau SAMSON, lui-même rattaché au BCRA à Londres (Bureau Central de Renseignement et d’Action) et il était également en liaison avec une filière d’évasion vers l’Espagne des aviateurs alliés abattus par l’ennemi.

Les principales actions qui sont à mettre à son actif sont les suivantes :

  • Localisation et renseignements sur l’existence d’une base de lancement de V1 à Siracourt, laquelle fut détruite peu après par des bombardiers de la Royal Air Force.
  • Sauvetage de trois aviateurs alliés dont les avions avaient été abattus par l’ennemi :
    • 29-12-1943 Richard Harrys (originaire de Baltimore, État du Maryland (U.S.A.)
    • 06-06-1944 Reuben H. Echard (originaire de Fredericksburg, État du Texas (U.S.A.)
    • 16-06-1944 Charles STtewart (originaire de Killam, Province d’Alberta (Canada)

Ces aviateurs rejoignirent l’Angleterre via une filière dont la tête se trouvait à Sains-en-Gohelle.

L'arrestation

Jules Laullau fut arrêté par les Allemands à Mazingarbe le 22 Juillet 1944 pour avoir secouru et tenté de cacher un pilote britannique blessé après la chute de son Lancaster; il fut interné à la Centrale de Loos-lez-Lille.

Le 1er Septembre 1944, face à l’avance de l’armée britannique, (Lille fut libérée le 3 Septembre), les Allemands évacuèrent la Centrale de Loos-lez-Lille et constituèrent un convoi de wagons de marchandises emmenant depuis la gare de Tourcoing environ 870 déportés vers le camp de concentration de Sachsenhausen. Le voyage dura une semaine et de nombreux déportés décédèrent dans des conditions effroyables de faim et de soif. Au printemps 1945 survint la débâcle et, l’Armée Rouge faisant route vers Berlin, les survivants (nombre d’entre eux étant déjà morts, suite aux atrocités subies de la part de leurs geôliers nazis) furent dispersés vers d’autres camps ou massacrés par les S.S. ; seuls environ 275 des malheureux déportés de Loos revinrent des camps dans un piteux état physique et souvent psychique.

Il ne revint pas des camps de concentration et fut porté Disparu puis déclaré en 1947, Mort pour la France, en date du 8 Mai 1945 et promu Sous-Lieutenant. Ses enfants devinrent pupilles de la Nation le 26 Mars 1947.

Les hommages

Cinq témoignages officiels de reconnaissance furent adressés à sa veuve Hélène, après la fin de la guerre ; ils portent la signature de :

  • B.L. MONTGOMERY Field Marshal Commander in Chief 21st Army Group
  • Dwight EISENHOWER General of fhe Army Commanding General United States Forces European Theater
  • Secretary of State for Air – His Majesty’s Governments – Royal Canadian Air Force
  • Air Chief Marshal Deputy Supreme Commander Allied Expeditionary Force
  • Gouvernement de la République Française

Titulaire à titre posthume de la Légion d'Honneur ; Croix de Guerre 1939-45 avec palme ; Médaille de la Résistance, décorations qui furent remises par le Colonel Pages à son fils aîné lors d'une prise d'armes qui se déroula sur la Place des Héros, à Arras, le 11 Novembre 1955, sous le parrainage de Guy Mollet.

Anecdotes

En 1953 la Royal Air Force Escaping Society (Société des Evadés de la R.A .F.) invita deux de ses enfants, Max et Juliana, à séjourner à Lichfield, près de Birmingham, durant les grandes vacances, dans des familles d’aviateurs anglais secourus, témoignant ainsi leur reconnaissance et leur gratitude. En 1960, l’aviateur Reuben H. Echard, originaire du Texas, revint à Acq pour « revoir son sauveur » ; il ne put rencontrer que son frère Raymond, car Hélène, sa veuve, était décédée en 1954, son fils aîné était à Madagascar, et ses deux autres enfants étaient scolarisés à Arras et à Tourcoing.

On peut relever cette coïncidence : L’un des trois avions (un Lancaster) dans lequel se trouvait l’aviateur Richard Harrys « récupéré » par Jules Lallau entre Estrée-Cauchy et Verdrel, s’écrasa à quelques centaines de mètres d’Olhain, petit village où habitait une petite fille qui allait devenir plus tard l’épouse de son fils aîné.

Lien interne

Inscrit sur le monument aux morts d'Acq

Sources

  • Notice rédigée par les enfants de Jules Lallau. Les renseignements relatifs aux réseaux de Résistance cités ainsi que l’identité des aviateurs sauvés proviennent de manuscrits laissés par leur maman, Hélène Lallau. Les renseignements relatant les circonstances de l’arrestation, l’internement à Loos-lez-Lille, puis la déportation en Allemagne sont tirés du livre Le Train de Loos de M. Yves Le Maner)