Monument aux morts de Boulogne-sur-Mer : Différence entre versions
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'''La cérémonie de l’après-midi''' | '''La cérémonie de l’après-midi''' | ||
Après une très cordiale réception du maréchal à l’hôtel de ville, le cortège se met en marche, composé de l’harmonie du commerce et de deux détachements, l’un du {{110e}} {{RI}}, l’autre des fusiliers marins, après lesquels viennent les autorités civiles et militaires, ainsi que les présidents des sociétés patriotiques. | Après une très cordiale réception du maréchal à l’hôtel de ville, le cortège se met en marche, composé de l’harmonie du commerce et de deux détachements, l’un du {{110e}} {{RI}}, l’autre des fusiliers marins, après lesquels viennent les autorités civiles et militaires, ainsi que les présidents des sociétés patriotiques. | ||
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On descend la Grande Rue et l’on parcourt les boulevards du Prince-Albert et Eurvin, pour gagner l’emplacement où s’élève le monument. Au moment où s’avance le maréchal Foch, la musique du 110e joue la Marseillaise et les têtes se découvrent. M. Farjon parle le premier pour rendre hommage aux morts de la guerre, aux Boulonnais qui ont voulu, par leurs offrandes, perpétuer leur mémoire, aux artistes qui ont exécuté ce monument, au gouvernement britannique qui prend part à notre cérémonie et enfin au grand chef qui a bien voulu la présider. | On descend la Grande Rue et l’on parcourt les boulevards du Prince-Albert et Eurvin, pour gagner l’emplacement où s’élève le monument. Au moment où s’avance le maréchal Foch, la musique du 110e joue la Marseillaise et les têtes se découvrent. M. Farjon parle le premier pour rendre hommage aux morts de la guerre, aux Boulonnais qui ont voulu, par leurs offrandes, perpétuer leur mémoire, aux artistes qui ont exécuté ce monument, au gouvernement britannique qui prend part à notre cérémonie et enfin au grand chef qui a bien voulu la présider. | ||
− | Après les discours de M. Duvet, au nom des réformés et anciens combattants du Pas-de-Calais, et de M. Druesne, président des anciens combattants catholiques ; M. Abrami, député, apporte avec émotion et respect le salut de la représentation nationale. Enfin, le maréchal Foch, qui rappelle l’histoire de l’agression allemande et de la victoire de la Marne et la place qu’a tenue Boulogne pendant la guerre, termine en s’écriant : « si aujourd’hui des incertitudes ou des inquiétudes nous assaillaient devant les lenteurs du rétablissement de la paix, reportons nous par le passé à ces temps de l’action. Ecoutons pour nous fixer le dernier écho de la bataille. Car le champ de l’honneur est ce théâtre où, loin des grandes cités, le feu de la rampe, par sa nature rigoureuse, perce bien des obscurités et où le regard s’élève au dessus des intérêts mesquins. Nos morts alliés se redressent pour nous redire le devoir : sauvegarder, maintenir par l’union franche et résolue qui fit leur force, la paix de justice et de liberté qui fut leur but et qui consacra le triomphe des principes pour lesquels ils sont tombés. » | + | |
+ | Après les discours de M. Duvet, au nom des réformés et anciens combattants du Pas-de-Calais, et de M. Druesne, président des anciens combattants catholiques ; M. [[Léon Abrami (1879-1939)|Abrami]], député, apporte avec émotion et respect le salut de la représentation nationale. Enfin, le maréchal Foch, qui rappelle l’histoire de l’agression allemande et de la victoire de la Marne et la place qu’a tenue Boulogne pendant la guerre, termine en s’écriant : « si aujourd’hui des incertitudes ou des inquiétudes nous assaillaient devant les lenteurs du rétablissement de la paix, reportons nous par le passé à ces temps de l’action. Ecoutons pour nous fixer le dernier écho de la bataille. Car le champ de l’honneur est ce théâtre où, loin des grandes cités, le feu de la rampe, par sa nature rigoureuse, perce bien des obscurités et où le regard s’élève au dessus des intérêts mesquins. Nos morts alliés se redressent pour nous redire le devoir : sauvegarder, maintenir par l’union franche et résolue qui fit leur force, la paix de justice et de liberté qui fut leur but et qui consacra le triomphe des principes pour lesquels ils sont tombés. » | ||
La journée s’est terminée par une visite au cimetière aux tombes des 6000 morts britanniques qui dorment leur dernier sommeil côte à côte avec leurs camarades polonais et un certain nombre de soldats belges et où les enfants des écoles ont jeté des fleurs.<ref>La Croix du Pas-de-Calais, 20 juillet 1924</ref>}} | La journée s’est terminée par une visite au cimetière aux tombes des 6000 morts britanniques qui dorment leur dernier sommeil côte à côte avec leurs camarades polonais et un certain nombre de soldats belges et où les enfants des écoles ont jeté des fleurs.<ref>La Croix du Pas-de-Calais, 20 juillet 1924</ref>}} | ||
Version du 4 novembre 2015 à 12:23
Monument aux morts de Boulogne-sur-Mer | |
Localisation | Boulogne-sur-Mer - Monument adossé aux remparts de la vieille ville, au Fer à Cheval (Boulevard Eurvin), il occupe une surface totale de 700 m2 |
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Conflits commémorés | 1914-1918, 1939-1945, Indochine |
Épitaphe | IL NOUS SIED DE MONTRER NOTRE RESPECT DES MORTS QUI SE SONT IMMOLÉS EN GARDANT LA CONTRÉE, AUX LIEUX OÙ LEUR MÉMOIRE AUGUSTE EST CONSACRÉE ! ET PORTER SUR LA STELE OÙ DES NOMS DE SOLDATS SONT INSCRITS DANS LE BRONZE ET QU'UNE PALME HONORE, QUELQUES UNES DES FLEURS QUI LEUR DOIVENT D'ÉCLORE ! Aux Boulonnais morts pour la France 1914-1918 |
Sommaire
Descriptif
Architectes : Albert Bonne (originaire de Boulogne) et Adolphe Thiers
Le massif principal, en marbre du pays, a une hauteur de 7 mètres sur une largeur de 12 mètres. Il est encadré d'un entourage de maçonnerie sur lequel sont gravés les noms des morts, d'une longueur totale de 24 mètres sur 12 de profondeur. Le monument aura coûté près de 300 000 francs, dont la moitié est couvert par souscription publique.
Inauguration
Pose de la première pierre du monument le 11 novembre 1923. Inauguré en juillet 1924.
« C’est dimanche qu’a eu lieu, au milieu d’un grand concours de peuple, l’inauguration du monument aux enfants de Boulogne morts pour la patrie.
Des fleurs sur la mer à la mémoire des marins disparus Avant l’inauguration, le matin à 8 heures, avait eu lieu en mer une impressionnante manifestation à la mémoire des marins boulonnais engloutis avec des chalutiers dragueurs coulés par l’ennemi. Une flotte, en ligne de file, ayant à sa tête les croiseurs français Oise et Aisne, le premier battant pavillon de l’amiral Barthes, commandant de la défense de la Manche et la Mer du Nord, et composée d’une douzaine d’unités du port de commerce : cargos, chalutiers, remorqueurs, prit la mer pour aller jeter dans les flots des fleurs et des couronnes. Des couronnes et des gerbes magnifiques furent lancées par-dessus bord, mélangées aux humbles bouquets et aux simples fleurs que des mères et des enfants abandonnaient au gré des flots en pleurant silencieusement.
L’arrivée du maréchal A onze heures, une foule nombreuse attendait à la gare centrale l’arrivée du maréchal Foch. A sa descente du train, le maréchal fut reçu par les autorités. Après s’être arrêté devant la plaque de bronze qui porte le nom des cheminots boulonnais morts pour la France et y avoir déposé une magnifique gerbe de fleurs, il gagne la basilique Notre-Dame où l’accueil Mgr Lejeune, archiprêtre, qui lui dit sa joie et sa fierté de le recevoir. Les autorités pénètrent dans l’église où les avaient précédés les membres du conseil municipal et les personnalités du monde maritime commercial et industriel de Boulogne pendant que les orgues, tenues par M. Buciali, jouent la marche funèbre de Chopin. Autour du catafalque recouvert du drapeau tricolore viennent s’aligner les drapeaux des combattants catholiques, des médaillés militaires et des sous-officiers. Des sociétés militaires avaient envoyé des délégations qui se placèrent derrière le maréchal Foch. Mgr Lejeune, prélat de sa Sainteté, préside au chœur ; M. l’abbé Lambry, vicaire à Notre-Dame, célèbre la messe. A l’offertoire, Mgr Lejeune monte en chaire et dit la dette morale qu’à contractée la France envers ceux qui l’ont aidée dans sa victoire, ses alliés d’abord et ses gouvernants qui n’ont jamais désespéré du pays, envers le grand chef aussi, dont le nom restera inscrit dans les annales du pays et acclamé avec un enthousiasme reconnaissant. C’est pour Mgr Lejeune l’occasion de rappeler que, sous la porte des Dunes, construite par les Césars, d’autres chefs, depuis Godefroy de Bouillon jusqu’à Louis XIV et Napoléon passèrent eux aussi. Le prélat associe leur souvenir à celui du maréchal, à qui il rend hommage. Il rappelle ensuite la dette contractée par la France envers les héros disparus. Après avoir félicité la ville de Boulogne d’avoir inscrit ce service funèbre dans le programme d’inauguration du monument, Mgr Lejeune dit qu’il ne suffit pas d’élever un magnifique monument, mais il faut ajouter à ces hommages terrestres celui de la prière et du sacrifice de la messe. Se tournant vers l’autel, le prélat souhaite que la générosité du sacrifice de la guerre apporte enfin à la France la paix que chacun désire. Ce sermon produit une profonde émotion sur l’assistance. Les chanteurs de Notre-Dame exécutèrent alors l’Ave Maria de M. l’abbé Cazin et M. l’abbé Catoire la partie de solo. M. Tiesset chanta avec toute son âme le Pie Jesu de Franck et les chanteurs de Notre-Dame le De Profundis en faux bourdon. A l’issue de la cérémonie, le prélat reconduisit les autorités au bas du perron de la cathédrale où le maréchal le remercia cordialement de son aimable accueil. Dans toutes les églises et temples de la ville, les offices de 11h30 furent présidés par MM. les doyens, curés et pasteurs et partout un hommage émouvant fut rendu aux morts de la grande guerre. Par une délicate intention, le commandant Thomas avait envoyé des détachements de 50 hommes dans chaque église, temple ou synagogue pour y représenter l’armée, plus un officier, un adjudant et un sergent.
La cérémonie de l’après-midi Après une très cordiale réception du maréchal à l’hôtel de ville, le cortège se met en marche, composé de l’harmonie du commerce et de deux détachements, l’un du 110e RI, l’autre des fusiliers marins, après lesquels viennent les autorités civiles et militaires, ainsi que les présidents des sociétés patriotiques.
On descend la Grande Rue et l’on parcourt les boulevards du Prince-Albert et Eurvin, pour gagner l’emplacement où s’élève le monument. Au moment où s’avance le maréchal Foch, la musique du 110e joue la Marseillaise et les têtes se découvrent. M. Farjon parle le premier pour rendre hommage aux morts de la guerre, aux Boulonnais qui ont voulu, par leurs offrandes, perpétuer leur mémoire, aux artistes qui ont exécuté ce monument, au gouvernement britannique qui prend part à notre cérémonie et enfin au grand chef qui a bien voulu la présider.
Après les discours de M. Duvet, au nom des réformés et anciens combattants du Pas-de-Calais, et de M. Druesne, président des anciens combattants catholiques ; M. Abrami, député, apporte avec émotion et respect le salut de la représentation nationale. Enfin, le maréchal Foch, qui rappelle l’histoire de l’agression allemande et de la victoire de la Marne et la place qu’a tenue Boulogne pendant la guerre, termine en s’écriant : « si aujourd’hui des incertitudes ou des inquiétudes nous assaillaient devant les lenteurs du rétablissement de la paix, reportons nous par le passé à ces temps de l’action. Ecoutons pour nous fixer le dernier écho de la bataille. Car le champ de l’honneur est ce théâtre où, loin des grandes cités, le feu de la rampe, par sa nature rigoureuse, perce bien des obscurités et où le regard s’élève au dessus des intérêts mesquins. Nos morts alliés se redressent pour nous redire le devoir : sauvegarder, maintenir par l’union franche et résolue qui fit leur force, la paix de justice et de liberté qui fut leur but et qui consacra le triomphe des principes pour lesquels ils sont tombés. » La journée s’est terminée par une visite au cimetière aux tombes des 6000 morts britanniques qui dorment leur dernier sommeil côte à côte avec leurs camarades polonais et un certain nombre de soldats belges et où les enfants des écoles ont jeté des fleurs.[1] »
Liste des noms inscrits[2]
1914-1918 Victimes militaires
Plus de 1 600 noms inscrits :
- Lettre A-B
- Lettre C
- Lettre D
- Lettre E-G
- Lettre H-K
- Lettre L
- Lettre M-O
- Lettre P-Q
- Lettre R-T
- Lettre V-Y
1914-1918 Victimes civiles
Auguste Alloucherie | Marguerite Die | Charles Fontaine | Marguerite Guiselin | Madame Mc Donald-Fourcroix |
Lucienne Brefort | Pierre Dubois | Madame Goudal-Pajot | Fernand Hanquier | Albert Maningue |
Marguerite Corbec | Fidéline Ducrocq | Madame Guerin-Coignot | Madame Hermant-Hanquez | Madame Miaux-Playout |
Clarisse Corion | Albert Duhautoy | Aug. Guiselin | Jules Hue | Madame Oudart-Gilbert |
Rose Couvreur | Madame Ferraton-Coutiez | Ernest Guiselin | Marie Hue | Marie Poure |
Maria Delannoye | Denise Ferraton | Ernest-François Guiselin | Madame Lefevre-Ringot | Madame Renaut-Hue |
Albert Deguine | Georges Ferraton | Georges Guiselin | Roger Lefevre | Germaine Renaut |
Louise Deguine | Georgette Ferraton | Madame Guiselin-Gressier | Lucienne Lefevre | Madame Thery-Delcloy |
Henri Desassy | Raymonde Ferraton | Jean Guiselin | Alphonse Leroy | Madame Vandamme-Six |
Madame Descamps-Fourcroy | André Fluet | Jeanne Guiselin | Madame Leroy-Marcourt | Madame Warnier-Devillier |
1939-1945 Victimes militaires
1939-1945 Victimes civiles
Déportés
Résistance - FFI
Indochine 1947-1952 - TOE
Afrique du Nord 1952-1962
Guy Couvois |
Émile Defiez |
Gérard Dilleman |
Henri Dollet |
Pierre Dubois |
René Ehrhard |
Gaston Fosseux |
Gérard Fourcroy |
Marcel Grignion |
André Halle |
Marcel Level |
Francis Picard |