Monument aux morts de Cuinchy

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Monument aux morts de Cuinchy
Cuinchy monument morts cpa.jpg
Localisation Cuinchy, place du village
Conflits commémorés 1914-1918, 1939-1945, Algérie
Marbrier Louis Poupart, de Béthune
Épitaphe À la mémoire glorieuse des enfants de Cuinchy
morts pour la France
1914-1918
La commune de Cuinchy
a supporté courageusement les bombardements
par canons et par avions sans avoir vu ébranler la foi
de sa vaillante population dans le triomphe final de la France
Aux héros de l’armée britannique et des 141e, 256e, 281e, 285e et 295e régiments français d’infanterie territoriale tombés pour la défense du droit et de la justice.

Descriptif

Le monument fut exécuté en pierre de Soignies, et ses statues en galvanobronze. Dominant l’ensemble, la Victoire ailée tend sa couronne de lauriers à ceux qui sont morts glorieusement pro patria. Mais, une jeune femme s’appuie douloureusement sur la tombe d’un poilu, évoquant la douleur. Elle aussi tend une couronne, mais celle-ci est mortuaire.

Historique

Le monument, dont les plans reçurent l'autorisation préfectorale le 14 juin 1924, a coûté 24.000 francs. Une souscription et le produit de spectacles a permis d’en financer les trois quart.

  • Le monument fut inauguré le 2 août 1924, un événement relaté dans le Journal de Lens du 7 septembre 1924 :

« Vers une heure, M. Quéva, maire de Cuinchy, entouré des membres du conseil municipal, reçoit à la mairie M. Stirn, sous-préfet de l’arrondissement, Maes, député du Pas-de-Calais, Achille Larue, conseiller général et leur souhaite la bienvenue.
À partir de trois heures, les sociétés arrivent à la mairie où leurs sont offerts les vins d’honneur ; elles sont au nombre d’une cinquantaine ; sociétés musicales, harmonies, fanfares et orphéons, sociétés de gymnastique, société de secours mutuels, subdivisions des sapeurs-pompiers, société d’anciens combattants.
Vers 4 heures, les sociétés se rassemblent et quand elles sont rangées, sont passées en revue par les autorités ; puis, elles défilent dans les rues du village magnifiquement pavoisées. Malheureusement, la pluie qui avait cessé depuis midi recommence à tomber. Néanmoins, vers 6 heures, une foule nombreuse se masse sur la place de Cuinchy autour de l’estrade où montent les autorités : MM. Stirn, sous-préfet ; Maes, député ; Achille Larue, conseiller général ; Beaumont, conseiller d’arrondissement ; Chonion, secrétaire général de la sous-préfecture ; deux officiers supérieurs de l’armée britannique ; Duin, capitaine de gendarmerie, commandant le secteur de Béthune ; Émile Quéva, maire de Cuinchy ; les membres du conseil municipal ; plusieurs maires des localités environnantes ; Georges Valembois, président du comité d’inauguration, etc.

Le monument, œuvre de la maison Poupart de Béthune, qui s’élève en face du pont est de belle tenue : sur le piédestal est représentée une femme, la France couronnant les poilus ; à ses pieds, une veuve qui pleure. Sur les côtés sont gravés les noms des 49 militaires de Cuinchy morts pour la France et des 6 victimes civiles. Sur la face arrière on lit : « Aux héros de l’armée britannique et des 141e, 256e, 281e, 285e et 295e régiments français d’infanterie territoriale tombés pour la défense du droit et de la justice ». De nombreuses couronnes et gerbes de fleurs sont déposées au pied du monument. Le voile qui couvre la statue est enlevé ; puis M. Georges Valembois, président du comité, dans une allocution de circonstance remet le monument à la commune.

Des discours sont ensuite prononcés par MM. Émile Quéva, maire de Cuinchy, Maes, député et Achille Larue, conseiller général, et Stirn, sous-préfet, qui retracent la vaillance des poilus de la Grande Guerre. Les sociétés chorales d’Essars et de Beuvry se font entendre.
Après la cérémonie, des concerts ont été donnés par les sociétés musicales et des séances sportives par les sociétés de gymnastique.
La journée s’est terminée par le tirage au sort des primes attribuées aux sociétés qui eu lieu à 10 heures du soir à la mairie. »

  • Le journal l'Avenir de l'Artois du 4 septembre 1924 revient sur l'inauguration du monument et rapporte en particulier les discours prononcés :

« À partir de deux heures, l’animation est grande dans toutes les rues du village. Les sociétés arrivent de toutes les directions, les plus voisines, à pied, les autres en auto ou en chemin de fer. Les vins d’honneur leur sont offerts à la mairie, où M. Aimé Quéva a un mot aimable pour chacune et les remercie d’avoir bravé le temps détestable pour répondre à leur engagement. En effet, deux sociétés seulement s’abstinrent sur les cinquante engagées.

Les groupes furent bientôt rassemblés au complet sur l’ancienne place de Cuinchy, ayant chacun un commissaire pour les guider dans le parcours. M. Quivy, commissaire général, dirigea le déploiement de cet imposant cortège avec l’ardeur qu’on lui connaît et en sachant faire comprendre à tous, quelques fois avec une énergie toute militaire, qu’on ne badine pas avec le règlement. Le défilé commença à 16 heures. M. Quéva-Martin, lieutenant des pompiers, suivi de ses hommes, ouvrait la marche. Les personnages officiels venaient immédiatement après : MM. Stirn, sous-préfet de Béthune, Maës, député, Larue, conseiller général, Beaumont, conseiller d’arrondissement, le colonel Gell et le lieutenant Grinbram, de l’armée anglaise ; M. Chonion, secrétaire général de la sous-préfecture, Brame, percepteur ; Laur, ingénieur des travaux de l’État ; Fortin, adjoint technique principal des ponts et Chaussées ; Delforge, directeur de la maison Poupart, constructeur du monument, Georges Valembois, président du comité d’érection, M. Quéva, maire.
Les diverses sociétés se succédèrent après dans un ordre parfait et obtinrent le plus grand succès parmi le nombreux public qui était massé sur tout le parcours.
Le défilé se termina au pied du monument, où les sociétés vinrent se ranger avec leurs drapeaux. Une estrade avait été édifiée sur laquelle prirent place les autorités.
Sur un signe de M. le maire, le silence s’établit, le voile qui recouvre le monument tombe et laisse apparaître la magnifique œuvre d’art qui a été construite par une vieille et réputée maison de Béthune, l’ancienne firme Crasquin-Diéval, aujourd’hui la propriété de M. L. Poupart. L’ensemble est admirable de ligne et de proportion. À la base se trouve un tertre, dont la verdure merveilleuse de fraîcheur a été disposée par le service d’entretien des cimetières anglais. Au-dessus s’élève une stèle dominée par une statue de la Victoire, ayant en mains une couronne de lauriers. Plus bas, près du socle, une femme voilée de deuil pleure inclinée en faisant le geste de laisser tomber une couronne sur le tertre qui figure la tombe des soldats morts.
La Marseillaise et la God Save the King sont exécutés, et la foule écoute religieusement, chapeaux bas, puis M. le maire fait l’appel des morts et à chaque nom appelé, M. Vandrome, ancien combattant, répétait l’impressionnante formule : « Mort au champ d’honneur ».
M. Georges Valembois, qui a tant de titres pour parler au nom des anciens combattants, lui qui a fait toute la campagne dans l’infanterie de première ligne, prononça avec une mâle énergie le discours suivant :

Discours de M. Georges Valembois, président des anciens combattants.
Mesdames, messieurs, mes chers concitoyens, voici venu le jour où réunis dans une même pensée, nous venons rendre l’hommage que nous devons à nos chers disparus. Ces vies retranchées en plein cours, contre tous les désirs, contre tous les espoirs, appellent dans le cœur des vivants l’infinie reconnaissance et le souvenir éternel. Ce monument élevé en leur honneur dira aux générations futures qu’elles doivent se souvenir et vénérer la mémoire de ces hommes jeunes, au cœur généreux, qui se sont sacrifiés et qui sont morts, pour qu’elles ne connaissent pas la servitude, pour qu’ici bas règne encore la justice, le respect de son prochain. Pour nous qui avons connu leurs souffrances, nous ne saurions les oublier, leur souvenir nous suivra jusqu'au jour où nous les rejoindrons dans cette terre, qu’ils ont vaillamment défendue et arrosée de leur sang. En remettant le monument à la municipalité, je la remercie, au nom du comité, de sa subvention importante et de l’aide qu’elle nous a donnée pour la réussite de cette cérémonie. Je remercie les membres du comité qui se sont dévoués, les souscripteurs qui nous ont permis d’élever un monument digne de nos grands morts. Nos remerciements vont aux personnalités présentes et à vous tous, venus nombreux témoigner toute votre sympathie et montrer aux familles de nos morts et à leurs amis, que vous n’oubliez pas le sacrifice des êtres qu’ils ont aimés.
En nous retournant vers ce passé encore tout proche, nous revoyons les étapes parcourues par ceux qui ne sont pas revenus.
Nous revivons cette fin de juillet 1914, où chacun sentait venir l’irréparable malheur. Par la faute d’une Allemagne humiliante, méprisante, orgueilleuse, guidée par des maîtres assoiffés de conquête, le monde allait connaître la guerre et son cortège de misères. Qui pourra jamais définir les sentiments profonds des êtres qui s’en allèrent vers ce qu’ils savaient ne pouvoir apporter que la souffrance et le déchaînement des passions humaines. En cachant l’angoisse de leurs cœurs, ils partirent dignement, parce qu’ils ne sentaient pas peser sur leurs têtes la responsabilité de ce qui sera la honte de notre siècle. Des garnisons l’on vit partir les longs convois qui emportaient les hommes vers leurs destinées – loin d’eux était la gloire – leurs pensées allaient toutes vers le coin qui les avait vu naître, vers leurs parents, leurs épouses, leurs enfants, leurs amis. Pour sauver leur pays, ils allaient accomplir une besogne qui répugnait à leur cœur. Après les sombres jours de la Belgique, la France les revit, déjà marqués par la souffrance, suant, peinant, pliant sous des lourds fardeaux, obligés de se retirer devant la plus formidable avalanche d’hommes et d’engins qu’on ait vus.
Et elle les vit aussi sur la Marne avec un courage immense, émouvant, incompréhensible. N’ayant d’autres abris que les chemins creux, les fossés, sans autre soutien qu’une faible artillerie, sans autre réconfort qu’un ravitaillement précaire, s’avancer à nouveau devant les envahisseurs et les refouler au moment où ceux-ci pensaient déjà pouvoir incendier Paris et asservir notre pays. Des trains lugubres emportant les blessés, souillés de poussière et de sang, apportèrent au pays l’écho du grand drame. D'un bout à l’autre de la France, les pensées des vivants allèrent vers nos vaillants soldats. Après ces rudes efforts, sur un front immensément étendu, une autre lutte commença, sournoise, affreuse. Pendant des jours, pendant des mois, la plaine où nul n’osait se risquer le jour, vit la nuit les longues files d’hommes armés de pioches et de pelles, se défendant contre les éléments, se bâtissant de misérables abris. Elle vit des veilleurs aux créneaux, attentifs au moindre bruit pouvant venir de cette immensité interdite à la vie. Et chaque jour, chaque nuit, des hommes mouraient là, d’autres prenaient leur place et finissaient leur tâche sans éclat. Pareilles souffrances semblaient ne pouvoir être dépassée, mais la puissance du mal n’avait pas encore fait connaître tous les maux qu’elle pouvait apporter. Par intervalles, la guerre se réveilla furieuse, nos soldats connurent les grands charniers : Lorette, la Champagne, Verdun, la Somme, l’Aisne, les Flandres. En énonçant ces noms, c’est tout le long calvaire de nos morts que nous retraçons. Nous les voyons les veilles d’attaque, dans une atmosphère de fièvre, montant en ligne, au milieu du vacarme des canons. Nous les voyons dans les parallèles de départ, mêlant leurs peines et leurs misères, s’élancer dans les plaines couvertes de fumée et de feu. Broyés par l’obus homicide, frappés par la balle traîtresse, ils se sont écroulés sur ces terres de désolation. C’est au milieu de ces enfers, qu’ils nous sont apparus ce qu’ils doivent être, les maîtres des vivants. En pays ennemi, après avoir connu la dure servitude, combien de prisonniers ont caressé vainement le doux espoir de revoir le pays, où ils vivaient heureux, ils sont morts sans avoir pu contempler une dernière fois les visages aimés.
Notre hommage de reconnaissance va vers nos alliés, morts comme ceux de chez nous, en faisant simplement leur tâche, pour nous aider à tuer la guerre. Que la terre de France soit douce à ces combattants qui n’ont pas eu la chance d’aller dormir dans le pays qu’ils chérissaient.
Avec quelle amertume nous voyons des Guillaume, encore repus du sang des martyrs qu’ils ont fait immoler, vivre leur vie, comme si rien ne s’était passé. Était-ce cela mes chers amis, que nous avions rêvé, pour des monstres qui allument des guerres ? Sans exciter les passions et les haines, créatrices de misères humaines, espérons qu’une justice souveraine saura réveiller les remords et châtier.
Héritiers de nos amis perdus, restons imprégnés de leurs forces dernières. Souvenons-nous des beaux rêves de paix et de fraternité que nous faisions là-haut.
Unis dans les mêmes souffrances, écoutons l’esprit de nos morts qui nous dit : « Aimez-vous ».

M. Quéva, maire, s’avança à son tour à la barre de la tribune et parla en ces termes :

Discours de M. Quéva, maire
Mesdames, messieurs, chers concitoyens, au nom de la municipalité de Cuinchy, j’adresse d’abord tous mes meilleurs remerciements à M. Stirn, notre éminent sous-préfet, à notre vaillant député le citoyen Maës, à notre dévoué conseiller général M. Larue, à notre aimable conseiller d’arrondissement M. Beaumont, à M. le capitaine de gendarmerie et tous nos invités qui ont bien voulu par leur présence rehausser l’éclat de notre fête. Mes plus chaleureux remerciements iront particulièrement au colonel Goodland pour le très grand honneur qu’il nous fait aujourd’hui en déléguant M. le colonel Gell pour le représenter, nous sommes charmés du choix excellent qu’il a fait pour le suppléer. Merci aussi à M. le lieutenant Grinham, ils ont bien voulu tous deux se déplacer pour représenter l’armée britannique. Je ne saurais oublier dans mes remerciements tous les membres du comité, en particulier M. la président Valembois et MM. les secrétaires Quéva-Martin et Darras qui n’ont pas marchandé leurs efforts pour mener à bien notre lourde tâche. Il est vrai que ceux qui ont contribué à l’érection de ce monument n’attendent de nous ni félicitations, ni compliments, ils sont simplement heureux d’avoir pu remplir un devoir de piété patriotique. Merci aux nombreuses sociétés qui ont répondu à notre appel et ont malgré le mauvais temps, participé au succès de notre cérémonie. Merci à vous, femmes éplorées, veuves, orphelins et ascendants, d’être venus au pied de ce monument qui vous rappelle tant de mauvais jours. Merci enfin à vous tous, habitants de la commune et généreux donateurs pour l’empressement que vous avez apporté à la réussite de notre projet.
La commune de Cuinchy durement éprouvée a voulu dresser une pierre durable et éloquente pour transmettre aux générations de demain, le culte sacré de ses enfants tombés pour la salut commun et dans une pensée toute paternelle, elle a tenu à ce que ce monument leur rappelle aussi que les héros britanniques et de la 58e division française ont mêlé leurs sang sur le sol de la commune pour le même idéal.
La population a gardé au cœur tous les souvenirs et toutes les douleurs de l’épopée et de l’holocauste, et elle a voulu dans un élan d’unanime reconnaissance assurer aux héros la considération de leur mémoire. Devant ce monument qui symbolise l’héroïsme des morts de la Grande Guerre, où les noms de ces martyrs sont gravés pour perpétuer à jamais leur souvenir, engageons-nous à être dignes de leur héroïque sacrifice, à rester forts par notre union et à travailler dans la concorde et la justice. D'ailleurs, pourquoi sont-ils morts ces braves. Ils sont morts pour défendre nos foyers et pour tuer la guerre, la guerre qui, dans un fracas de tonnerre vint les arracher à la tendresse de leurs compagnes et aux caresses de leurs enfants. Le fléau destructeur passait ; il les a pris et roulés dans un linceul. Et maintenant nous leur rendons hommage : nous leur tressons des couronnes de lauriers, nous trouvons que leur sacrifice fut grand. Sans doute, puisqu'ils devaient sauver le monde de la folie impérialiste. Nous ne dirons jamais assez et jamais assez haut combien nous leur sommes reconnaissants de cet héroïque sacrifice. Honorons donc nos morts et la meilleure façon de les honorer c’est aussi et surtout de conserver jalousement la paix qu’ils ont gagné au prix de leur sang. N’est-ce point cela que vous désirez par dessus tout, vous qui m’écoutez. Vous les femmes, les mères et les enfants qui pleurez un époux, un fils, un père. Vous tous, hommes, combattants, blessés, mutilés, que la mort a frôlés de son aile et qui devez n’avoir au cœur que l’ardent amour de la paix reconquise, de la paix qu’il ne faut plus jamais perdre. Non, chers morts, votre sacrifice n’aura pas été vain. Non, vous n’aurez pas à sortir de vos tombeaux pour jeter la malédiction à ceux qui seraient assez coupables pour vouer les jeunes générations au même cataclysme qui vous a ravis à vos familles et qui a ensanglanté le monde. Dormez en paix nobles martyrs ! Nous tâcherons que le Droit et la Liberté, pour lesquels vous êtes tombés, fassent de vos cadets des hommes libres dans une humanité meilleure. Je ne saurais terminer, sans saluer respectueusement les familles si cruellement éprouvées, les veuves, les enfants, qu’ils reçoivent ici l’expression émue des sympathies unanimes de toute la population. Les enfants particulièrement doivent être l’objet de notre sollicitude, à leur égard la dette du pays est sacrée, car celui qui devait être leur guide et leur soutien s’est sacrifié pour la collectivité. Je suis heureux d’adresser à M. Poupart et à son aimable directeur, au nom du conseil municipal, du comité et de la population toutes mes félicitations et nos remerciements pour le talent avec lequel ils ont exécuté ce beau monument.
Permettez-moi de renouveler nos chaleureux remerciements à M. le colonel Gell, et à M. le lieutenant Grucham pour le concours désintéressé qu’ils nous ont apporté en décorant d’une façon artistique l’embase de notre monument et en manifestant aujourd'hui leur reconnaissance pour ceux des nôtres qui sont tombés aux côtés des vaillants soldats de l’armée britannique.

M. le colonel Gell, de l’armée anglaise, prit la parole au nom de ses camarades pour exprimer toute son admiration pour la sacrifice de ses frères d’armes de France. Il conta ensuite avec un humour tout britannique maintes anecdotes héroïques dont il fut le témoin où le héros sur les lieux mêmes où s’élève le monument. M. Larue, conseiller général, rappela les horreurs de la guerre dont le pays fut le théâtre pendant plus de 50 mois, et termina en disant que tous les peuples avaient le devoir de conjurer le retour d’un pareil fléau en s’unissant avec le devoir loyal d’éviter tout conflit. M. le sous-préfet, qui représentait le gouvernement à cette fête, félicita avec beaucoup d’à-propos et de tact les organisateurs de l’inauguration du monument. Il salua ensuite les élus présents sur l’estrade. Puis se tournant vers le colonel Gell, il dit combien il est heureux de voir à cette fête un officier de l’armée anglaise à laquelle nous unit une amitié scellée dans les tranchées. »

Le monument a été rénové à l'occasion du 90e anniversaire de l'Armistice et inauguré pour l'occasion le 11 novembre 2008.

Liste des noms inscrits

1914-1918

  • Victimes militaires
1914 1915 1916 1917 1918 1919 1921
Jules Cresson (1882-1914) André Broutin (1894-1915) Félicien Boddaert (1892-1914) Géréon Blondel (1888-1915) Ernest Broutin François Dupuis Marcel Creton
Louis Jongleur (1886-1914) Paul Coupet (1895-1915) Henri Broutin (1881-1916) Achille Blois Gaston Creton (1898-1919)
François Loison (1892-1914) Éloi Croisille (1882-1915) Jean-Baptiste Defrance (1883-1915) Théodule Caron (1895-1917) Germain Deroubaix (1885-1918)
Augustin Mortreux (1893-1914) Maurice Clément (1894-1915) Eugène Gatteaux (1890-1916) Emmanuel Courchel (1889-1917) Maurice Faucœur
Jules Parent Paul Denoyelle (1894-1915) Marcel Macquart (1893-1916) Jules Couvreur Pierre Faucœur
César Quien (1882-1914) Arthur Delobel Jean-Baptiste Pottier (1895-1916) Jules Dhaine Henri Houyez
Augustin Somon Louis Dubois (1891-1915) Étienne Valembois (1885-1914) Augustin Petillon (1878-1917) Léon Jongleur
Jules Veraeghe (1893-1914) Louis Dupayage (1894-1915) Paul Verdin (1880-1916) Arnaud Quillet Norbert Loock (1893-1918)
Louis Weppe Paul Duriez (1896-1915) Émile Somon (1890-1917) Aimé Leclercq
Anacharsis Faucœur Albert Roelandt (1885-1918)
Théodore Guilly
Jules Weppe (1882-1915)
  • Victimes civiles
1914 1915 1916 1917 1919
Alfred Dubolpaire Aurélie Molin Augustine Branquart Jean-Baptiste Duquesnoy Louis Loison
Albert Richon Léandre Mortreux

1939-1945

Militaires Fusillés Déportés Victimes civiles 1947
Norbert Denis Oscar Boutry Louis Cresson Adrienne Becu Rémy Davrainche Raymond Dassonville
Alfred Hanscotte Oswald Chavatte Louis Bommart Marguerite Berthe Olive Dupont Michel Defrance
Alfred Mortaigne Eugène Fouquet Fleury Pouille Charles Broutin Élise Huclier
Lucien Potier Charles Legrand Gérard Delfrance Arthur Burbure Marie Pottier
Armand Duriez Gustave Caudron Paul Roussel
Jean Thielemans

Sources

  • Bénédicte Grailles, Mémoire de pierre : les monuments aux morts de la première guerre mondiale dans le Pas-de-Calais, Archives départementales du Pas-de-Calais, 1992.
  • la Voix du Nord (édition du Bas-Pays) du 13 novembre 2008.
  • Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 W 49531, 49533, 49549.
  • Mémoire des Hommes
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