Monument aux morts de Ligny-Thilloy

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Monument aux morts de Ligny-Thilloy
Ligny-thilloy monument aux morts.jpg
Localisation Ligny-Thilloy, rue de Miraumont, face à la mairie
Conflits commémorés 1914-1918, 1939-1945
Épitaphe Ligny-Thilloy

A ses enfants morts pour la France

1914-1918

Patrie-Yser-Verdun-Champagne-Somme

Le monument de Ligny-Thilloy a été détruit par les allemands en 1940 (le motif principal représentait un Poilu debout sur un aigle). Il a été restauré en septembre 1951, mais sans la statue de Poilu.

Inauguration

Le monument a été inauguré une première fois le dimanche 10 août 1924 et après sa restauration en septembre 1951.

Le journal Le Pas-de-Calais Hebdomadaire rapporte l'inauguration du monument aux morts dans son édition du 17 août 1924 :

« Sous la présidence de M. Aimé Goubet , conseiller général du canton, spécialement délégué par M. le préfet du Pas-de-Calais, la gentille commune de Ligny-Thilloy-Lebarque, voulant perpétuer le souvenir des grands morts de la guerre, a inauguré dimanche le monument qu’elle a fait élever à la mémoire de ses glorieux enfants tombés en héros au champ d’honneur, et de ses victimes civiles, disparues pendant la tourment qui secoua le monde de 1914 à 1918.

A cette occasion, tous les habitants de ce coquet village avaient réalisé de zèle et les maisons ou baraquements disparaissaient sous la verdure et les fleurs, les drapeaux et les oriflammes. Dans les rues s‘élevaient de nombreux et magnifiques arcs de triomphe, tous surmontés de touchantes inscriptions.

Le matin, à 10 heures, dans l’église provisoire ornée de tentures tricolores et de draperies mortuaires, une grand’messe solennelle, à laquelle se pressait une assistance des plus nombreuses, avait été célébrée par M. l’abbé Delegrange, curé de Martinpuich, desservant de la paroisse de Ligny, à la mémoire des nombreuses victimes et au cours de laquelle M. l’abbé Bizart, originaire de Bapaume, actuellement professeur au grand séminaire d’Albi, prononça une magistrale allocution, toute de circonstance. Pendant la cérémonie avait également eu lieu la bénédiction du drapeau et de la section des anciens combattants de Ligny-Thilloy. A l’issue du service funèbre, un cortège imposant s’était rendu au pied du monument pour assister à sa bénédiction, cérémonie qui fut accomplie, avec le rite habituel, par M. le curé de la paroisse, après quoi eut lieu une pieuse visite au cimetière. Un banquet réunit ensuite les autorités officielles sous la présidence de M. Aimé Goubet. Au dessert, MM. Gaston Stenne, Bachelet et Goubet prononcèrent des discours. A 2 heures commencent alors à arriver les diverses sociétés venant des communes environnantes et à qui, aimablement, les vins d’honneur sont offerts à la mairie.

Après ces réceptions un cortège se forme, il comprend les enfants des écoles, garçons et filles, tous porteurs de gerbes ou de bouquets, la musique municipale de Bapaume, la compagnie de sapeurs-pompiers de Bapaume, une quinzaine de sociétés d’anciens combattants, les autorités municipales et officielles. Le défilé traverses les rues de la localité pour se rendre au monument pour la cérémonie officielle d’inauguration. Un capitaine du 3e Génie, représentant l’armée, remet d’abord officiellement et avec le cérémonial accoutumé, le drapeau aux anciens combattants de la section de Ligny-Tilloy. Sur l’estrade officielle, dressée près du monument, nous remarquons MM. Bachelet, sénateur ; Aimé Goubet, représentant du préfet ; Gaston Stenne, conseiller d’arrondissement, maire de Bapaume ; Demory, maire de Ligny-Thilloy et son conseil municipal ; M. le capitaine du 3e Génie, représentant l’armée ; le chanoine Vitel, aumônier militaire ; le chanoine Ledoux, doyen de Bapaume ; l’abbé Delegrange, curé de Ligny-Thilloy ; F. Delcroix, président des anciens combattants de Bapaume ; Cuvillier, président des anciens combattants de Ligny-Thilloy, etc. Le voile qui recouvre le monument enlevé, celui-ci apparaît et sur le socle de granit, surmonté d’une croix de guerre, surgit l’image symbolique du poilu en armes, de chaque côté duquel sont inscrits, sur le marbre et en lettres d’or, les noms des 25 enfants de Ligny-Thilloy-Lebarque, morts pour la patrie et de deux victimes civiles. Après un chant patriotique exécuté par les enfants des écoles et la remise du monument, M. Aimé Goubert fait l’appel, toujours impressionnant, des glorieux disparus. Après chaque nom, un ancien combattant répond : Mort aux champ d’honneur. Puis la série des discours commence et MM. Demory, le chanoine Vitel, Cuvillier, Delcroix, Stenne, Bachelet et Goubet prennent successivement le parole et prononcent des allocutions empreintes de patriotisme et de reconnaissance magnifiant l’héroïsme de ceux qui sont morts pour que la France vive.

La Marseillaise clôture cette belle fête du souvenir. La musique municipale de Bapaume, sous l’experte direction de son chef, M. Potier, se fait ensuite applaudir dans un concert des plus goûtés, en exécutant les plus beaux morceaux de son répertoire. Et la foule se disperse, enfin, lentement, emportant de cette belle manifestation un ineffaçable souvenir. »

Le journal Nord-Matin rapporte l'inauguration après restauration du monument aux morts dans son édition du 19 septembre 1951 :

« La charmante commune de Ligny-Thilloy, à quelques kilomètres de Bapaume, a vu se dérouler dimanche une belle cérémonie du souvenir et de la reconnaissance à l’occasion de la restauration de son monument aux morts de la guerre, profané par les Allemands en mai 1940. Le monument, dont subsiste l’essentiel, comportait un poilu terrassant l’aigle allemand. On comprendra aisément que cette évocation n’eut pas l’heur de plaire aux envahisseurs et dès leur arrivée dans la commune n’eurent-ils rien de plus pressé que de briser en partie le personnage symbolique. Le 1er septembre 1944, à peine le premier char anglais avait-il libéré la commune que les anciens de 14-18, la population et la municipalité se rassemblaient, remettaient les débris du soldat précieusement conservés à la place qu’il occupait et prenaient l’engagement de restaurer le monument du souvenir. C’est chose faite maintenant et ce fut l’occasion d’une grandiose manifestation à laquelle une foule immense assista. A ces cérémonies assistait la fanfare du 16e bataillon de chasseurs à pied et un détachement en armes qui furent accueillis avec enthousiasme (…)

Le maire remercia tous ceux qui participèrent au succès de la journée, Lucien Langlet, l’artiste bapalmois qui conçut le projet de la nouvelle stèle, réalisée par M. Ben, artisan consciencieux et qualifié. (…) »

Liste des noms inscrits sur le monument aux morts

Victimes militaires

Henri Boulan Léopold Demory
Maurice Goulet Louis Gabry
Richard Boniface Clovis Leclercq
Félix Dufourmentelle Joseph Poret
Octave Duprez Lucien Prage
Albéric Gabry Jules Talandier
Abel Hubert Alphonse Couvreur
Lucien Lequette Henri Driancourt
Paul Saudemond Camille Weil
Albert Talandier Léandre Roussel
Jean-Baptiste Benoît Jean-Baptiste Defrenne
Clovis Boniface Marcel Duprez
Hector Carlier

Victimes civiles

Eugène Bretez (1918)

Hélène Roussel (1918)

Lien externe