Musée d'art et d'histoire Bruno-Danvin de Saint-Pol-sur-Ternoise

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Sommaire 1-Histoire de la chapelle des Sœurs Noires 2-Portrait du fondateur du musée, Bruno DANVIN 3-Fondation du musée 4-Collections du musée et accueil d’artistes 5-Bibliographie 6-Liens externes


1-Histoire de la chapelle des Sœurs Noires Le musée actuel est installé pour partie dans la chapelle des « Religieuses Noires » construite entre 1751 et 1767. Ce bâtiment, encore élégant dan son habillage de pierres, de briques et de grès, dissimule sous sa haute couverture d’ardoises agrémentée d’un clocheton, une belle et lumineuse élévation. Cet édifice a été inscrit sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Son emplacement a été le témoin, du XV° siècle à nos jours, de l’histoire agitée de la cité. C’est en 1430, venant de Saint-Omer, que s’établissent les Sœurs Noires, du Tiers Ordre de Saint François, dont la statue ornait la niche au-dessus de l’entrée. Elles assurent les soins aux malades. La première mention connue de l’existence d’une chapelle est de 1551, date de la bénédiction de l’édifice religieux reconstruit après l’anéantissement de 1537. Un plan de la deuxième moitié du XVI° siècle, et une gouache des Albums du duc de Croÿ, indiquent que cette chapelle se trouvait sensiblement à l’emplacement de l’église Saint Paul actuelle, et qu’à la place du musée, s’élevait le couvent, et des maisons attenantes descendant, le long de la rue Vascongne (Ricque), jusqu’à la Ternoise coulant alors à ciel ouvert (rue de la Mairie). Des fouilles archéologiques, réalisées en 1987, ont confirmé des implantations (mobiliers présentés en vitrine). En 1635, un incendie déclenché par l’insouciance d’un boulanger de la porte d’Arras, détruisit les lieux de vie et de prière de la communauté. Sur le plan de 1667 (exposé au musée), 8 ans après que notre province, l’Artois, soit devenue française, une église nouvelle apparaît, cette fois à l’emplacement du musée. Son chœur est au nord, aucun bâtiment ne le sépare de la Ternoise. Le bâtiment, sans transept est moins élevé que celui actuel. Ce dernier, lieu du musée, est édifié sur les fondations de la chapelle du XVIII° siècle, entre 1751 et 1767, époque de riches constructions civiles en ville. Une rénovation extérieure permettra d’admirer ses appareillages de pierres et de briques appuyés sur le soubassement parementé en grès et, son porche d’entrée surmonté d’un fronton soutenu par 2 pilastres d’ordre dorique. La visite intérieure permet toutefois de voir combien cette chapelle est remarquable par ses dimensions et par l’élévation, pourtant diminuée par l’étage du musée, et la clarté de la nef.

2-Portrait du fondateur du musée, Bruno DANVIN Bruno Danvin naît à Saint-Pol le 18 janvier 1808. Son père était maître en chirurgie et chirurgien de l’hôpital de la ville. Après des études à la Faculté de Paris, il prend le grade de docteur le 30 avril 1831. Au décès de son père, il s’établit à Saint-Pol où il devient médecin des hospices et du bureau de bienfaisance. En 1843, il est appelé au conseil départemental de salubrité, attaché au service des enfants trouvés et nommé médecin des hospices de Paris pour la circonscription de Saint-Pol. Suite au congrès médical de Paris en décembre 1845, Bruno Danvin publie le Programme ou avant-projet d’une organisation de la Médecine en France, comportant la création d’un ministère de la Santé publique. Il va attirer l’attention du monde médical cependant, le pays connaît beaucoup d’agitations. Le projet reste alors sans suite. En 1852, le docteur Danvin présente à l’académie scientifique d’Arras un mémoire traitant de l’insuffisance du secours médical à domicile et de la nécessité d’hôpitaux cantonaux. Ce mémoire a attiré l’attention générale et en 1856, le préfet du Pas de Calais organise le service médical en faveur des indigents. La même année, il accepte le poste de médecin des bureaux de bienfaisance de Saint-Michel, Roëllecourt, Maisnil, Neuville-au-Cornet, Buneville, Ricametz et Ternas. En 1862, Bruno Danvin fait revenir les Sœurs Franciscaines pour s’occuper des malades et des orphelines. Ce sont des sœurs gardes-malades. L’orphelinat accueille 10 religieuses et 40 orphelines. Passionné d’histoire, il fonde en faisant appel aux travailleurs de Saint-Pol et des environs le Puits Artésien. Cette revue scientifique, historique et littéraire, complètement indépendante, s’interdit les questions politiques et religieuses. Elle paraît de 1837 à 1842. Attiré par la ville de Vieil-Hesdin, Bruno Danvin publie en 1866 la monographie la plus complète qui existe sur la cité médiévale : Vicissitudes, heurs et malheurs du Vieil-Hesdin. Il ne publie pas moins de 59 écrits qui concernent les sciences, les lettres, la médecine, l’archéologie, l’hygiène, etc. Bruno Danvin collabore à des nombreux journaux, tels que le Journal de Médecine et de Chirurgie Pratiques, le Journal de l’Union médicale. Mais aussi une multitude d’articles pour le Puits Artésien, le Bulletin de la Commission des Monuments historiques, les Archives historiques et littéraires du Nord de la France. Il est aussi l’auteur de poésies diverses. Il a composé par exemple la Chanson du Carnaval de Saint-Pol ou de la Sainte Barbe de Saint-Pol. Bruno Danvin prend une part active à la fondation de la Société d’agriculture de l’arrondissement de Saint-Pol. Il devient secrétaire de la Société après sa constitution et sa reconnaissance officielle en 1842. Il est membre du Conseil municipal de Saint-Pol de 1834 à 1850. B. Danvin accepte le poste de maire quelques mois de septembre à décembre 1849. Membre de nombreuses sociétés savantes, honoré de plusieurs médailles du ministère pour services rendus comme médecin des épidémies, il est fait chevalier de la Légion d’honneur le 14 août 1861. Bruno Danvin décède à Saint-Pol le 17 février 1868. 3-Fondation du musée Le musée est ouvert au public en vertu d’un arrêté de M. BORNAY, Maire de Saint-Pol-sur-Ternoise, en date du 30 mai 1838, et la séance d’ouverture eut lieu le 03 juin suivant…Il est de nouveau inauguré le 14 juillet 1907 et se trouvait à l’époque à la mairie.

La ville a cédé un local pour le musée mais faute de place, il n’a pas pu se développer. Il est installé, tout comme la bibliothèque, dans deux des salles du collège des Carmes. Les objets d’art et les ouvrages s’accumulant, il a fallu trouver un autre endroit. Tout est alors transféré dans une salle de l’ancien hôtel de ville, place Leclerc : la salle dite du Juge de Paix. En 1841, le baron de FOURMENT offre au musée un tombeau gallo-romain découvert lors de fouilles à Boubers-sur-Canche. Ce tombeau est déposé provisoirement au rez-de-chaussée de l’ancien hôtel de ville, place Leclerc. En 1887, lorsque la ville démolit l’édifice, il a été brisé et a certainement été jeté dans les décombres qui ont servi à relever la partie basse de la rue du Pont-Simon. La Révolution devait chasser à jamais les Sœurs Noires, et interrompre la destination sacrée de la chapelle. Depuis, les utilisations furent des plus variées : salle de réunion, magasin à fourrage, grenier à blé, entrepôt des Tabacs de 1820 à 1842 : installation dévastatrice responsable des 2 niveaux actuels et du percement des ouvertures au rez de chaussée. Bruno Danvin intervient en 1842, sans succès. Après sa mort, il y a eu plusieurs déménagements, des dilapidations. Le 23 juillet 1887, une partie des œuvres du musée est vendue à l’encan ! Il s’agit d’objets d’histoire naturelle et de quelques pièces d’archéologie. Ce n’est qu’à partir de 1904 qu’Edmond EDMONT réussit à sauvegarder une partie du patrimoine en l’installant dans la mairie. Dans la chapelle des Sœurs Noires, on préfère installer une salle de concerts ou de spectacles divers (théâtre, boxe, distributions des prix, etc.), sauf entre 1872 et 1881, période pendant laquelle l’étage est rendu au culte. L’escalier est construit en 1897/1898. Le rez de chaussée est dépôt de pompes à incendie, puis salle de bal, et plus tard devient, de 1972 à 1982, salle de judo avant d’accueillir le cinéma actuel. La partie supérieure de la chapelle est aménagée en musée (peintures, céramiques diverses) en 1967. La section archéologique est inaugurée le 13 octobre 1991.

4-Collections du musée et accueil d’artistes Il regroupe des tableaux, des sculptures, des faïences ainsi qu’une section consacrée à l’archéologie installée depuis 1991. Divers tableaux furent déposés par l’État. Plusieurs lithographies proviennent des legs du baron Alphonse de ROTHSCHILD en novembre 1899.

Le musée possède aussi des bronzes d’art moderne. Il existe une section consacrée au lapidaire: statue de Saint-Jean provenant du site du Château Neuf de Saint-Pol, statues et pierres sculptées de l’ancienne église détruite en 1944, pierres sculptées de grès des XVII° et XVIII°siècles. La collection d’archéologie présente des objets retrouvés entre autres sur le site de la nécropole de Magnicourt-en-Comté: hache à dos, scramasaxes, fers de lance, plaques boucles en fer damasquiné, fibules rondes estampées, céramiques...

Dernièrement une nouvelle section s’est créée sur les Arts et Traditions Populaires. Vous verrez des objets de notre patrimoine local du XIX° siècle et du début du XX° siècle.

Le service Patrimoine du musée organise chaque année entre quatre à six expositions d’artistes et d’associations locales.

5-Bibliographie Le Puits Artésien, Revue du Pas-de-Calais, 1832 à 1837 (création par Bruno DANVIN)

Registre des délibérations du Conseil d’administration de la bibliothèque et du musée de Saint-Pol (1837 à 1906)

Compte-rendu de la séance annuelle de la Société fondatrice, le 12 septembre 1841.

Registre de comptabilité du Conseil d’administration de la bibliothèque et du musée de Saint-Pol (1837 à 1891)

La Notice nécrologique sur M. le docteur Danvin, M. le comte d’Héricourt, Arras, 1871.

Dictionnaire biographique du département du Pas de Calais, Adolphe de CARDEVACQUE, 1879

Galerie ternésienne, Edmond EDMONT, 1896

Petite notice sur le musée de Saint-Pol, Edmond EDMONT, 1907

Journal de La Voix du Nord, articles de Marcel BAYART « Le musée de Saint-Pol », octobre et novembre 1991.


6-Liens externes www.ville-saintpolsurternoise.fr http://www.ternois-tourisme.com/index.php?option=com_content&task=view&id=92&Itemid=182