Rampe de lancement V1 à Fresnoy

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Les plots de soutènement de la rampe de lancement de V1 de Fresnoy

Les restes du site de lancement de V1 de Fresnoy se situent près d'un calvaire, à la croisée des routes Fresnoy-Incourt et Hérauville-Vallières.

Le site de Fresnoy dépendait du II. Abteilung (2ème bataillon) du Flak Regiment 155, dont le territoire s'étendait sur le sud-ouest du Pas-de-Calais et la Somme.

D'après ce qu'on sait, les travaux auraient débuté fin 1943, soit quelques mois après le début du programme de construction de sites de V1, lancé en juin 1943 par l'Allemagne nazie pour viser l'Angleterre et espérer retourner ainsi le cours de la guerre.

Le site était entouré de filets de camouflage, ce qui empêchait de voir ce qu'il s'y passait. Il était interdit pour la population de s'approcher du site, sauf, selon certains témoignages, pour les agriculteurs qui devaient rejoindre leurs champs et peut-être les personnes des environs réquisitionnées, en plus des travailleurs de toute sorte qui bâtissaient le site.

Il s'agit là du second type de site de lancement de V1, ce qu'on appelle un "site modifié", moins visible des airs, contrairement aux sites de première génération ou a fortiori aux Wasserwerk (Siracourt). En effet, les sites trop visibles étaient vite repérés par l'aviation alliée et étaient systématiquement pilonnés, ce qui les a empêché d'envoyer des V1.

Les sites modifiés, comme à Fresnoy, possédaient deux fois moins de bâtiments et privilégiaient de plus en plus le remplacement de certains bâtiments par de simples dalles camouflées dans la végétation. Aussi, avec les sites modifiés, les murs de protection de la catapulte, trop repérables eux aussi, disparaissaient.

Et la technique a été payante à Fresnoy. En effet, cette rampe de lancement a été opérationnelle dès la mi-juin 1944, c'est-à-dire depuis les débuts des catapultages de V1. D'après les documents, ce n'est que le 6 juillet 1944 que la première attaque aérienne alliée sur le site a lieu, ce qui montre que le site devait être bien camouflé. Deux autres attaques ont suivi, dont la dernière datée du 28 août, soit une semaine avant la Libération.

On ne sait pas bien dans quelle mesure les attaques ont causé des dégâts sur le site. Toutefois, le village a été sinistré car 3 maisons ont été démolies et de nombreuses vitres ainsi que les vitraux de l'église, ont été brisées. D'ailleurs, par peur d'attaques aériennes, la population avait déjà en grande partie fui le village pour se réfugier aux alentours.

Parmi les V1 envoyés, certains ont atteint leur cible à Londres, tandis que d'autres, mal réglés, sont accidentellement tombés aux alentours, comme celui qui s'est écrasé au hameau de Saint-Quentin à Vieil-Hesdin.

Il reste quelques vestiges du site, visibles depuis la voie publique.

  • Les quatre plots de soutènement en béton de la catapulte qui se situent sur la pente et qui sont de plus en plus hauts pour épouser la déclivité de la pâture. Ils étaient surmontés d'une charpente métallique qui soutenait la catapulte en tant que telle, où était envoyé le V1.
  • Le bunker de tir, octogonal, situé à proximité de la catapulte, semi-enterré. C'était la salle de commande pour les tirs.
  • Le long de la petite route de Vallières se situent les ruines d'un blockhaus ainsi que des dalles de béton, dont l'une d'elles devait être la dalle amagnétique sur laquelle on réglait les giroscopes qui guidaient le V1 à bon port.

Le site se trouve dans une pâture privée.