Église Notre-Dame de Senlis

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Église Notre-Dame de Senlis
Senlis église 1.jpg
Informations
Dédicace Notre-Dame
Dates de construction XIIIe, XVe, XVIe, XVIIe, XIXe siècles
Particularités
Classement  Inscrit MH (10 juin 1926)
Accessibilité fermée au public


Descriptif

L’église de Senlis fut bâtie en pierre blanche sur un solin de grès local venant probablement de Matringhem, s’élevant de 1,50 à 2,50 mètres. Les diverses réparations subies ont été faites en brique.

La nef, pignon ouest

La nef présente trois travées appuyées de larges contreforts, dont le premier au nord porte un graffite : 1656. Sa face ouest encadrée de contreforts perpendiculaires est percée de deux fenêtres étroites couvertes d’un unique larmier épousant la forme en tiers-point de leur arcade. Elles rompent dans le tiers inférieur un cordon de pierre qui court sur les contreforts et se poursuit sur le mur sud. Il est probable qu'on ait abaissé l’appui de ces deux fenêtres qui devait se situer à hauteur du cordon. Ce mur est couvert d’une toiture en croupe portant un clocheton carré en charpente et ardoise s’achevant en une courte flèche octogone à embase carrée. La toiture reposant sur une corniche à talon, descend en appentis sur la première travée sud de la nef, couvrant le porche d’entrée de l’église.

Le porche

Le porche a été ajouté au début du XVe siècle, et relié à la façade ouest de même époque. Son arcade en plein cintre date du XVIIe siècle et ses piédroits aux fines colonnettes ont été refaits au XIXe siècle. Sa voûte en pierre à formerets toriques parcourue par deux ogives prismatiques, repose sur des culots en pyramide renversée raccordés à des colonnettes cylindriques simples, une à chaque angle, dont les chapiteaux sculptés de feuillages ont été refaits fin XIXe. Le portail s’ouvre sous une arcade en tiers-point à trois fortes voussures à gros tore entre deux boudins, à gorges peu profondes, qui retombent sur les piédroits sur lesquels se logent autant de colonnettes à chapiteaux aux corbeilles rondes sous tailloirs carrés. Le tympan est resté nu.

La nef, faces nord et sud

Les murs de la nef sont très épais, larges d’1,50 mètre. La corniche courant sous la toiture est dégradée mais laisse deviner, au mur sud et à la deuxième travée nord, des modillons plats soutenant des arcades en plein cintre trilobé avec à leur base des motifs géométriques, des roses, et des visages grimaçants. Chaque travée est séparée d’un contrefort, restauré en brique, ou en pierre en 1879. Seule la troisième travée nord est percée d’une fenêtre.

À l'intérieur, la nef est voûtée en ogives, en pierre de pays, et son sol est pavé de pierre de Marquise. Son mobilier est tout à la fois de pierre (fonts baptismaux, chaire) et de bois (autels, confessionnaux). Le badigeon qui recouvrait la voûte fut gratté fin XIXe pour faire ressortir le relief des moulures simples, et les clefs à rosaces. Si le portail a été largement repris, l’intérieur a été très peu retouché. Les piles se composent d’un gros pilastre auquel vient s’accoler une forte colonne cylindrique portant des chapiteaux à crochets, sauf deux ou trois ornés de feuilles de choux. Le mur diaphragme est ouvert sur le chœur par un arc brisé à tores sur arêtes, surmonté d’un larmier de même forme à retours horizontaux. Au-dessus, des dessins de feuillages en volutes encadrent un médaillon portant les lettres M et A surmontées d’une croix. L’ensemble est dominé par l’inscription qui s’étend sur toute la largeur de l’arc.

La tourelle

Contre la deuxième travée du mur nord de la nef est adossée une tourelle d’escalier cylindrique, appareillée en rouge barre, coiffée d’une charpente en ardoise. La tourelle comprend un escalier de 42 marches en grès de Matringhem (qui évite l’érosion de la pierre) ouvrant sur la nef. Elle a probablement été ajoutée au XVIIe siècle, et permet d’accéder au comble de la nef.

À l'intérieur, une petite porte dans la deuxième travée nord de la nef ouvre sur l'escalier à vis aux 42 marches de grès, qui débouchent dans le comble de l'édifice. Il faut enjamber la charpente entièrement chevillée pour atteindre une double échelle de bois aboutissant à la cloche.

Le chœur

Le chœur, plus étroit et plus bas que la nef, présente un chevet à cinq pans comme à Maintenay et Noyelles, fréquent au XIIIe siècle dans la région. Ses fenêtres ogivales, moins hautes que celles de la nef, percent les cinq pans du chevet.

Contemporain de la nef, le chœur qui comporte une travée et un chevet à cinq pans, est plus petit et moins solidement construit : ses murs peu épais s’étaient écartés et avaient entraîné la voûte dans leur chute. Réparée en lambris, elle fut rétablie en pierre à la fin du XIXe s. sur le modèle de celle de la nef. Les fenêtres sont presque accolées, uniquement séparées par chaque retombée de la voûte qui repose sur une colonnette adossée, dont les chapiteaux sont sculptés de crochets ou feuillages. Les vitraux du chœur portent des motifs floraux, excepté le vitrail axial représentant Le rédempteur en croix, exécuté par Lorin en 1881. Le sol est pavé en marbre de Belgique.

Historique

L’église de Senlis est un monument d’architecture remarquable de la première moitié du XIIIe siècle, qui fut commencé par le chœur, mais la nef ne lui est guère postérieure. L’exiguïté de ses dimensions est un véritable type du gothique primitif dans nos églises rurales. Son chevet à cinq pans est typique du XIIIe siècle dans la région ; à partir du XIVe siècle le chevet à trois pans se généralise. Un porche latéral voûté fut ajouté à sa nef au XVe siècle. L’église a conservé du XVIe siècle quatre statues polychromes en bois, classées au titre objet des monuments historiques. Son clocher primitif en pierre fut détruit au XVIIe siècle et le clocheton actuel probablement construit vers 1676, date de restauration du contrefort nord. Son chœur fut restauré un siècle plus tard, en 1777, par un menuisier de Fruges, Pierre Joseph Demonchaux. À l’occasion, le mobilier de l’église est renouvelé : le maître-autel en chêne du Hainaut, les autels de la nef sont redorés, un dais en chêne semblable à celui de Fruges lui est commandé, les fonts baptismaux sont enchâssés dans la muraille.

De 1877 à 1880, des réparations sont confiées à l’architecte Decaux, les colonnes intérieures menaçant de s’écrouler. La maçonnerie disloquée est réparée, les murs badigeonnés, les chapiteaux de la nef sont rétablis, les colonnes refaites en pierre blanche d’Ouve, liée à du sable de Laires et de la chaux de Beaurainville, les encadrements des baies sont restaurés et de nouveaux vitraux y prennent place. La voûte en bois dégradée du chœur qui avait remplacé en 1777 celle originelle en pierre, est restaurée en pierre. Le mobilier est aussi renouvelé, avec les fonts baptismaux et la chaire en pierre sculptée, un nouvel autel donné par l’abbé Hélin et un chemin de croix offert par les frères Rolin. Contreforts et murs autrefois réparés en brique sont restaurés en pierre. Les toitures seront rétablies en 1932.


Sources et bibliographie

Galerie

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