Église Saint-Folquin de Cormette

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Église Saint-Folquin de Cormette
Zudausques-Cormettes église 01.jpg
Informations
Dédicace Saint-Folquin
Dates de construction XVIIe siècle
Particularités clocher-mur
Classement  Classé MH (24 mai 1934, église et cimetière)
Accessibilité fermée



Descriptif

L'église Saint-Folquin de Cormette a été rebâtie en pierre au XVIIesiècle.

Architecture extérieure

La façade occidentale et son clocher-mur

À l’ouest, l’église présente un clocher-mur en pierre de pays, engagé dans le pignon en brique de la nef, et appuyé de deux contreforts à ressauts. Son rez-de-chaussée est percé d’un grand portail en plein cintre, protégé d’un larmier. Le premier étage est éclairé d’une rosace ceinte dans un cordon de pierre en forme de trou de serrure. Les vestiges d'une ancienne rosace à remplages de pierre sont déposés dans la nef. Un cartouche surmonte la rosace qui a dû porter un millésime ou des armoiries. Au-dessus du pignon s’élève la loge de la cloche sous arcade en plein cintre, couverte d’une toiture en bâtière.

La « basse église »

L’église comprend trois nefs de trois travées, percées de baies simples de forme ogivale. Elle est percée au sud d’un petit portail que l’on ouvre à l’aide d’une énorme clef. Un transept peu saillant présente au nord et au sud des pignons en wambergue.

Un chœur étroit

Le chœur possède deux travées droites et un chevet à trois pans éclairé de baies géminées en tiers-point. Mais deux des baies très détériorées ont perdu leur vitrail et ont dû être murées.

Les graffitis

Un curieux graffiti gravé sur le contrefort à gauche du portail, représente une caraque, bateau de commerce à deux mâts avec un mât de beaupré à l'avant surmonté du millésime 1727. Ce graffiti a été inscrit au titre objet des Monuments historiques le 22 octobre 1980, avec un second de même type figurant à côté du portail sud de la nef.

D'autres graffitis jalonnent les murailles de l’édifice : « PPIM 1738 » et « LEFORTNDV Greffier de Cormette en 1744 » au contrefort sud, « jacque augustin decroix 16Z1 » au piédroit sud du portail, « Iacque de croix » au mur nord de la nef, « Nicolas Fontaine 1709 » au croisillon nord, « Philippe Bouclet 1751 » accompagné du dessin d’une guitare, et « G. J. Macrez 1767 » accompagné d’un étendard.

Architecture intérieure

Les trois nefs sont distinctes par deux rangées de piliers ronds en briques jaunes, de base et de chapiteaux octogones en pierre. Les murs sont en pierre blanche, y compris du côté occidental doublant le mur du pignon en brique. Les voûtes sont en berceau lambrissés à entrais. Le mur diaphragme qui sépare les nefs du chœur présentent deux ouvertures carrées de part et d’autre de la grande arcade ogivale irrégulière : ces hagioscopes visaient à ouvrir la vue sur le chœur et l’office aux fidèles assis dans les collatéraux ou croisillons.

Le chœur n’est pas voûté en pierre mais des culs-de-lampe semblent indiquer que ses voûtes se sont écroulées. Un plafond lambrissé couvre aujourd'hui le chœur. Sa piscine liturgique est identique à celle du croisillon nord, formant une archivolte à accolade. Un vitrail représentant l’apparition de la Vierge à Bernadette, a été offert par la famille Gruson-Decroix, un second figure l’apparition du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie.

Les beaux-arts de l’abbaye Saint-Paul de Wisques

L’église comprend à l’instar de ses voisines des œuvres des années 1950, peintures et céramiques produites par les moines de l’abbaye de Wisques.

Les fresques sur l’arc triomphal ainsi que celles qui ornent le chœur sont dues à François Mes (1892-1982), d’origine hollandaise et frère à l’abbaye de Wisques de 1923 à 1982. Les fonts baptismaux sont également issus des ateliers de céramique de Wisques.

Le mobilier

Trois pièces ont été classées le 19 février 1911 :

  • la pièce maîtresse des lieux, aujourd'hui placée en sécurité, reste ce fameux bras reliquaire de saint Lambert du XVe,
  • deux anges porte-cierge du XVIe.

Bras-reliquaire portant la relique avec son authentique : « C’est l’oisselement du brach saint Lambert ».

D'autres ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des Monuments historiques, depuis le 22 octobre 1980.

  • au-dessus de l’arc triomphal, un médaillon représentant Dieu le Père, haut relief en bois polychrome du XVIIe siècle,
  • une statue de saint Lambert en bois du XVIe siècle repeint au XIXe,
  • dans les collatéraux, les frontons des autels en bois sculpté et peint, datés de la deuxième moitié du XVIIe siècle.
  • Plusieurs dalles funéraires en marbre blanc font face au chœur dans le transept ; ce sont celles de : Thomas Decroix, mort le 6 septembre 1727 et sa famille, et de Louis Decroix, bailli de Cormette mort le 18 mars 1737.

Historique

Une église du XVIIe siècle

On ne sait quand fut fondée l’église de Cormette, mais les archives font mention de son existence dès 1349. Sa dédicace à saint Folquin, évêque de Thérouanne en 857, suggère un lieu de culte plus ancien. À l’instar de ses voisines, elle subit les effets des guerres du XVIe siècle. Par deux fois les Flamands l’incendièrent, mais ce sont finalement les troupes du maréchal d’Humières qui la détruisirent en 1595.

L’église actuelle qui se présente au promeneur date de cette époque où les paroissiens firent relever leur église de ses ruines. En 1605, le chœur et le pignon portant le clocher étaient reconstruits. Mais il fallut attendre la deuxième moitié du XVIIe siècle pour que la nef soit agrandie de deux collatéraux et que soient ajoutés les croisillons formant transept. La sacristie fut bâtie beaucoup plus tard, en 1762.

En 1822, Cormette est érigé en hameau de Zudausques et son église - jusqu'alors paroissiale - devient annexe de l’église Saint-Omer de Zudausques. À partir de 1852, la célébration d’une messe le dimanche est établie à Cormette, et en 1856, une cloche baptisée Augustine Julie prend place dans le clocher, fondue par René Ducrocq de Tournehem dont les œuvres sont identifiables à leur galbe particulier. Cette cloche fut inscrite en 1980.

Entre 1949 et 1951, l’abbé Delpierre, curé de Cormette et Zudausques, fit faire quelques embellissements dans ces deux églises.

Saint Lambert

L’église était réputée pour son pèlerinage à saint Lambert. Né en 635, cet évêque de Maastricht fut assassiné en 708. Suite à de nombreux miracles observés au contact de son tombeau, une église fut élevée sur le lieu de son décès. Le saint est invoqué contre les rhumatismes.

Parmi les fondations pieuses et donations faites en 1453 par Catherine de Lens (morte le 2 juillet), et son époux Jehan le May, seigneur de Cormette, figure un bras-reliquaire de saint Lambert, comprenant un morceau d’os du bras du saint. L'objet qui a probablement été exécuté par un orfèvre de Saint-Omer, porte les armoiries des époux. Le pèlerinage à saint Lambert perdura à Cormette du XVe siècle jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Une messe a encore lieu chaque année le 17 septembre, pour la vénération de la relique du saint.

La proximité du cimetière mérovingien de Cormette

Jean-Claude Routier et Freddy Thuilliez ont effectué un diagnostic archéologique dans le cimetière de Cormette à la fin du XXe siècle. Une tranchée de 10 mètres sur 1,50 mètres derrière le chœur permit de mettre au jour plusieurs sépultures.

Un cimetière mérovingien des VIe-VIIe siècles était déjà connu depuis le XIXe, occupant le coteau au pied duquel se situe l’église, un site fouillé pour la première fois en 1898 par l’abbé Collet. Derrière l’église, une dizaine de sépultures du XVIe siècle furent identifiées, ainsi qu’une tombe du XIe ou XIIe siècle, datée par la position du crâne en une alvéole de craie l’isolant de la terre, mais pas de sépultures mérovingiennes. Un vase funéraire mérovingien avait été trouvé devant le grand portail en 1990, qui laissait espérer que le cimetière avait pu s'étendre jusqu'à l'église.

Galerie

Sources et bibliographie