Église Saint-Martin d'Attin

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Église Saint-Martin d'Attin
Attin église5.jpg
Informations
Dédicace saint Martin
Dates de construction XVIe-XIXe siècles
Particularités des fondations du XIe
Classement  Classé MH (1976, Fonts baptismaux)
Accessibilité


Descriptif et historique

Placée sous le vocable de saint Martin, l’église d'Attin se compose d’une nef et d’un chœur d’architecture flamboyante des XVIe et XVIIe siècles. Un cul-de-lampe représentant le martyr de sainte Godeleine permet de dater la construction du chœur au XVIe siècle : la seigneurie d’Attin appartient alors aux Le Taintelier qui possèdent aussi la terre de Londefort, berceau de la sainte. Le chœur est peut-être financé par Godeliefve mariée en 1535 à Valentin de Halluin. Très ornementée, la voûte du chœur est sillonnée de nervures de forme prismatique. L’une des clefs représente saint Martin donnant la moitié de son manteau à un pauvre. Le chœur a été saccagé par les troupes espagnoles en 1674 et la voûte de la première travée du chœur a été reconstruite en 1697, comme l'indique une inscription sur une pierre de la voûte :

IAY ESTE POSE PAR MONSr GIRARD CHANOINE ET SECRETAIRE DE MON SEIGNEUr LESVEQUES DE BOULOGNE 1697

Une seconde pierre mentionne le nom du curé de l’époque qui a peut-être participé financièrement à cette réalisation : MONSr GOSSE CURE DE LA PAROISSE.

Les culs-de-lampe qui reçoivent les ogives représentent trois anges aux ailes éployées tenant un écusson, deux personnages grotesques coiffés d’une toque et un troisième portant un turban et tenant un phylactère. L’évocation du martyr de sainte Godeleine sur l’un des supports témoigne de la dévotion vouée à la sainte boulonnaise à Attin. Godeleine en prière est étranglée par deux personnages à face de démon. Le vitrail axial du chœur représente sainte Madeleine et Jésus. Les autres vitraux sont à l’effigie des quatre évangélistes. Deux belles grisailles du XIXe siècle complètent cet ensemble restauré en 2003 et 2005 par le maître-verrier Luc Benoît Brouard.

Par ailleurs, l’édifice était à l’origine doté d’un transept. La première travée du chœur ouvrait sur au moins un croisillon sud détruit lors d’un incendie au XVIe ou au XVIIe siècle. La fenêtre ronde et la petite porte placée sous un fronton ont été percées dans le mur de remplissage élevé après la disparition de ce bras de transept.

Le pignon occidental est percé d’un portail couvert d’un arc en plein-cintre surbaissé qui donne accès à la nef. Celle-ci est couverte d’une voûte en bois. L’arc triomphal en arc brisé supporte un clocher-mur à double arcade accueillant chacune une cloche.

De 1988 à 2006, l’église a fait l’objet d’une restauration sous la maîtrise d’ouvrage de la Commune avec le soutien de l’État et du Département. Les travaux programmés en trois tranches ont coûté près d'un million de francs, ils ont été réalisés par l'entreprise Chevalier[1]. Ces travaux ont permis de retracer les grandes étapes de construction de l’édifice. Ils ont notamment mis en évidence la nef d’origine aux fenêtres romanes et au-dessous de celles-ci, une nef plus ancienne qui pourrait remonter à l’an 1000, construite en silex et en grès, appareillage visible sur le mur sud de la nef et le pignon occidental. La nef a été restaurée en 1899, et à cette occasion les murs ont été rehaussés en pierre blanche en même temps que l'on remaniait les fenêtres.

Commentaire technique et observations[2]

L'église, de plan oblong, est entourée par le cimetière. Elle est orientée selon les équinoxes de printemps et d'automne. Le chevet possède un soubassement important en raison de la déclivité du terrain. Le chœur est plus élevé que la nef. La toiture, divisée en deux parties, est à deux versants couverts d'ardoises. Le pignon du chœur est prolongé par un clocher-mur. Le chevet est polygonal et flanqué de contreforts. Les baies sont en lancettes. Le mur est en craie sur un soubassement de grès. Il comprend des reprises en briques. La maçonnerie de la nef témoigne de nombreuses reprises. La porte située sur le mur sud de l'église est surmontée d'un fronton triangulaire portant la date de 1989.

Très ancienne construction plusieurs fois remaniée, mise en valeur par la déclivité du terrain et le chœur surhaussé. Belle qualité des matériaux mis en œuvre.

Pierre Héliot décrit ainsi l'édifice en 1953 :

« Petite église composée d’un chœur et d’une nef. Celle-ci, qui appartient à l’art flamboyant et fut restaurée en 1899, ne présente aucun intérêt ; le portail ouest en est moderne. Le chœur, œuvre probable de la première moitié du XVIe siècle, saccagé par les Espagnols en 1674, est couvert de voûtes dont la première travée, nous apprend une inscription, fut reconstruite en 1697 ; la porte sud du sanctuaire dut être renouvelée en même temps. L’arc triomphal, bâti en pierre au XVIe siècle, fut épaissi en brique du côté de la nef, sans doute au XVIIIe pour porter un clocher-mur de cette époque. »

Galerie

Les Vitraux

Les vitraux sont situés dans le chœur. Ils datent des XIXe et XXe siècles.

Fonts baptismaux

Les fonts baptismaux en marbre datés de 1690 ont été classés au titre objet des Monuments Historiques en 1976. La cuve est ornée d’un blason aux armes de Jacques Moullart de Vismarest, mort en 1712, et de son épouse Marie Héron morte en 1723. Les Moullart n’avaient aucun fief à Attin mais leur terre de Vismarest se situait dans le village de La Calotterie. On peut supposer que les fonds baptismaux proviennent de cette paroisse voisine.

Sources et bibliographie

Notes

  1. L'Écho rural du Pas-de-Calais, 30 février 1989.
  2. Source : Communauté de communes du Montreuillois / GRAHAL (mission de recensement du patrimoine architectural, urbain, paysager) 2007-2009.
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