Église Saint-Vaast de Lebiez

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Église Saint-Vaast de Lebiez
Lebiez église.jpg
Informations
Dédicace saint Vaast
Dates de construction XVIe-XIXe siècles
Particularités
Classement
Accessibilité


Descriptif

L'église Saint-Vaast de Lebiez a été bâtie en pierre dans le style gothique flamboyant au XVIe siècle, et relevée aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Description extérieure

La nef et le clocher

La nef bâtie en pierre blanche présente un pignon occidental sur lequel est assis un clocher en charpente et ardoise de plan carré, à abat-sons, surmonté d'une fine flèche octogonale. Au début du XXe siècle, il était encore couvert d'essangles, des ardoises de bois. Le pignon est élevé en pierre blanche, sur une base en silex noyée de mortier d'environ deux mètres de haut. Les rampants ont été repris en brique.

L'ensemble a subi une récente réfection aidée par la Fondation du Patrimoine. Le pignon est percé d'un portail en pierre blanche, en plein cintre et aux piédroits harpés, protégé d'un larmier à légers retours horizontaux. La nef comprend trois travées non étayées de contreforts, dont l'appareillage en pierre blanche montre de nombreux remaniements. Le mur sud, dont le soubassement a été largement cimenté, est percé dans sa première travée d'un portail également en plein cintre à larmier, aux piédroits harpés mais réparés en brique, et aussi plus bas que celui du pignon. Les deux travées suivantes sont percées de fenêtres géminées en tiers-point et à meneaux, de style gothique, à archivolte et larmier. Une corniche simple court sous la toiture. Le mur nord de la nef, en pierre sur un solin de silex et mortier repris en brique par endroits, présente d'anciennes baies. La première travée garde trace de l'arc en tiers-point d'une fenêtre qui fut murée vers 1892-1894, elle n'avait alors plus d'archivolte. Elle fut remplacée par une plus petite percée à côté, sans archivolte ni larmier, dans le même style que les autres de la nef. Un contrefort en pierre large et plat le sépare l'ancienne baie de la nouvelle. Au pied de cette fenêtre dans la deuxième travée nord figure l'arc en tiers-point d'un ancien portail qui a conservé son larmier. La troisième travée est percée d'une fenêtre similaire à celles au sud.

Le chœur

Plus élevé que la nef, le chœur est formé de deux travées et d'un chevet à trois pans, appuyés de contreforts. Son solin montre un damier de grès et silex équarris au sud, surmonté d'un cordon en grès, tandis qu'au nord il a été repris en brique laissant apparaître par endroit silex et mortier. Six fenêtres de style gothique en tiers-point éclairent le chœur, ternées, dont les meneaux forment des trilobes, dotées d'archivolte et de larmier. Seule la fenêtre du pan axial, moins haute du fait de la présence de la sacristie accolée en appentis, ne possède pas de meneaux. La deuxième travée nord est aveugle et son mur présente des remaniements : le tracé d'un arc en ogive surbaissée surmonté d'une archivolte en plein cintre témoignent de la présence d'une ancienne baie ouvrant sur le chœur. Puis, au-dessus, figure une portion de larmier en pierre en plein cintre. Enfin, encore au-dessus, se distingue un blason sculpté sur un petit cul-de-lampe et protégé d'un larmier en anse de panier. La présence des armoiries peut laisser penser qu'il y eut une chapelle seigneuriale à cet endroit mais aucune fondation n'a été observée d'après Roger Rodière ; sa construction dut être abandonnée.

Description intérieure

Le clocher

On accède au clocher par trois échelles de meunier dont la première porte la date de « 1744 ».

La nef

On entre dans la nef par une porte en bois qui porte le millésime « 1785 ». Très simple, la nef est voûtée d'un plafonnage en berceau. Contre son pignon occidental est appuyé une tribune en bois qui fut installée en 1894, et c'est pour elle qu'on a muré et déplacé la fenêtre du mur nord. L'arc triomphal séparant la nef du chœur est orné de huit moulures prismatiques reposant sur une corniche qui tient lieu de chapiteaux aux deux pilastres demi-octogones. La nef est pavée de carreaux de Sorrus.

Le chœur

Le chœur est plus élevé que la nef et possède une très belle voûte en croisée d'ogives à liernes et tiercerons, ornée d'un faux appareil, dont les clefs sont sculptées. Les arcs retombent sur des colonnes cylindriques engagées à dais architecturés de style gothique flamboyant : voûtés, à trois pans, leurs arcades en tiers-point sont parfois à redents, surmontées d'accolades à fleurons où l'on distingue quelques silhouettes d'oiseaux, et encadrées de contreforts à pinacles, l'ensemble couvrant deux galeries d'arcades. Ces dais coiffent des niches où sont présentées des statues portées par des culs-de-lampe à trois pans, eux aussi richement sculptés de feuilles de vigne et de grappes de raisin, d'entrelacs, avec çà et là le combat d'un dragon et d'un serpent, un ange ailé tenant un blason non sculpté, la tête d'un fou, toujours sous une frise de rosaces. Les clefs de voûte livrent quelques indications sur la construction du chœur et les seigneurs du lieu : hormis les classiques rosaces et le monogramme du Christ « IHS », figurent les armes du Biez (d'or à trois fasces de sable, surmontées en chef de trois merlettes de sable, rangées en fasces), dans un collier à la croix de Saint-Michel porté par deux anges. Ces armes sont timbrées d'un heaume cimé d'un aigle essorant. Un autre écu présente les armes de la famille de Coucy, sous la couronne comtale. Deux autres clefs présentent deux profils en médaillon, semblant représenter deux hommes coiffés du même bonnet noué sur la nuque, seul leur col est différent. On trouve enfin la date de construction des voûtes du chœur : « 1628 ». Le chœur est pavé en marbre.

Historique

L'église est dédicacée à saint Vaast, nom que portait le village avant qu'il ne prenne celui des seigneurs du Biez. La construction de l'édifice fut commencée du vivant d'Isabelle du Biez et de Jacques de Coucy, entre 1537, année de leur union, et 1550, année de décès de Jacques de Coucy. En pleine période de guerres entre Charles Quint et François Ier, la construction dut être retardée, voire recommencée en partie, et les voûtes du chœur furent achevées ou relevées en 1628. Le 14 juin 1699, un incendie a ruiné l'église, l'école voisine et deux maisons.

En 1865, les meneaux et vitraux des cinq fenêtres du chœur furent refaits. Le clocher a subi deux fois la foudre, en août 1871 et en 1886. Le fluide électrique avait suivi la corde de la cloche et s'était partagé en deux courants, l'un allant s'enfoncer dans la muraille nord, l'autre fracassant le portail latéral sud. En 1894, on installa la tribune et la fenêtre nord fut murée. En 1897, lorsque que le pavage de l'église fut remplacé, on trouva des os et après creusement plusieurs crânes disposés avec symétrie, sans aucun objet permettant de dater ces squelettes.

Sources et bibliographie