Église Saint-Nicaise de Ruisseauville

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Église Saint-Nicaise de Ruisseauville
Ruisseauville église.jpg
Informations
Dédicace saint Nicaise ; Notre-Dame du Joyel
Dates de construction XVIIe ; XIXe siècle
Particularités ancienne chapelle de l'abbaye
Classement
Accessibilité fermée au public


Descriptif extérieur

La tour

L'entrée principale de l'église s'effectue par la tour en avant-corps bâtie en brique à la fin du XIXe siècle. De plan carré, elle est percée à l'ouest d'un portail en plein cintre dont l'arc est en pierre, surmonté d'un arc mitré et d'une croix grecque. Au premier étage se dessine un arc de décharge en brique debout, reposant sur deux pierres calcaires. Au-dessus un ajour éclaire l'accès à la chambre des cloches. Celle-ci est séparée du premier étage par un cordon en pierre. Des baies à abat-sons en plein cintre, sous larmier de pierre, percent les quatre faces de la tour. Des modénatures en brique, formant des arcatures et un entablement, couronnent le clocher coiffé d'une flèche en charpente et ardoise octogonale à embase carrée.

La nef

La tour est appuyée contre le pignon occidental de la nef entièrement bâtie en brique, et dont les rampants présentent des motifs en épis. La nef présente trois travées qui ne se distinguent que par l'emplacement de trois fenêtres en plein cintre, sans larmier, distantes de celles du chœur. Aucun contrefort n'étaye l'église. Des briques noires forment la date de « 1864 » au mur nord.

Le chœur

Le chœur, aussi en brique, possède deux travées et un chevet à trois pans dont l'axial est aveugle, de même que la deuxième travée sud contre laquelle fut accolée une sacristie. Les mêmes fenêtres que la nef percent les murs du chœur. Une croix formée par des briques noires orne le pan axial du chevet.

Descriptif intérieur

Le narthex

Le portail ouvre sur le rez-de-chaussée de la tour couvert d'un plancher. Ses murs sont couverts dans la partie inférieure d'un lambris peint en marron orné de rosaces. Le bénitier daté de « 1664 » de l'ancienne chapelle devenue église, a été descellé du mur de la nef pour être placé dans l'entrée, une idée de l'abbé Nestor Delétoille dans les années 1938 à 1944.

La nef et le chœur

L'espace de la nef et du chœur se confondent sous un même plafonnage en berceau, séparés par aucun mur doxal, ni clôture. Deux piliers maçonnés en brique s'élèvent en un arc en plein cintre doté d'une petite tribune, qui permet d'accéder à l'étage supérieur de la tour. Un oculus perce le mur ouest. Une niche aménagée dans le mur sud de la nef accueille la sainte chandelle.

Historique

Les paroissiens étant privés de leur sanctuaire après la démolition de l'église abbatiale, la chapelle du village fut aménagée pour faire office d’église. Bâtie en 1664 par les moines de Ruisseauville et dédiée à Notre-Dame-du-Joyel, la chapelle avait été vendue à la Révolution à un certain Forêt qui en avait prélevé le fer et la charpente pour les besoins de la construction de son cabaret à l’entrée de Fauquembergues. Contre une indemnité de 400 f. qu’il réclama, la commune récupéra et restaura ce qui restait de la bâtisse qui devint l’église Saint-Nicaise, du nom de l’ancienne église paroissiale. Elle avait été dotée d’un modeste péristyle devant son portail pour y placer une petite cloche, « une espèce de petit clocher en paillotis ou torchis qu’on appelle étable à baudets » d’après l’abbé Sanson. À partir de 1854, on pensa à faire reconstruire l’église de fortune du village, un projet qui divisa les habitants : jusqu'en 1867 s’affrontèrent les partisans de sa restauration sur son emplacement et ceux de sa reconstruction sur la placette du village, … juste en face ! Il semblerait que cet acharnement ait été dû à la présence de deux cabarets, l’un jouxtant l’église et le second situé de l’autre côté de la place, chacun souhaitant voir l’église le plus près possible de son commerce...

En 1867, on se décida finalement pour sa restauration. L’église que découvrit Clovis Normand, architecte hesdinois, était « prolongée par une construction partie en brique partie torchis et planches, le tout dans un état de délabrement qui fai(sai)t ressembler la façade de l’église à une masure en ruine ». Il proposa d’approfondir le chœur et de démolir le péristyle de l’entrée pour établir un clocher au-dessus du pignon, mais il dut revoir les plans de la façade jugée « prétentieuse et de mauvais goût » par la Commission des architectes diocésains, pour finalement établir une tour porche, celle visible aujourd'hui.

L'église est encore appelée Notre-Dame-du-Joyel par les habitants de Ruisseauville, dédicace de l'ancienne chapelle. Saint Nicaise était le patron de l'église abbatiale démolie et le transfert du lieu de culte à l'ancienne chapelle amena l'édifice à avoir deux dédicaces.

Galerie

Sources et bibliographie