François Delafollye

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François Eugène Delafollye est né le 23 juillet 1883 à Audrehem, fils de Séraphin Louis Joseph Delafollye et de Victorine Clipet. Il était ouvrier agricole. Il résida à Clerques à partir de septembre 1906.

Soldat de 2e classe au 16e bataillon de chasseurs à pied. Mort pour la France le 17 février 1915 à Marie-Thérèse en Argonne (Meuse), tué à l'ennemi.

François Delafollye a été porté disparu pendant près de vingt ans. Son corps n'a été retrouvé qu'en 1935, à côté d'un autre soldat inconnu. Comme il n'était pas possible de séparer les deux dépouilles sans craindre de faire une erreur, les deux corps ont été inhumés à Clerques dans une tombe commune. Le journal Le Grand Écho du Nord de la France, dans son édition du 23 octobre 1935, rapporte la cérémonie d'inhumation :

« Inséparables au combat et dans la mort, le chasseur à pied Delafollye et un camarade inconnu sont inhumés dans le même cercueil à Clerques

Le 17 février 1915, dans le bois de la Gruerie, près de Fontaine-Madame, en Argonne, le vaillant 16e bataillon de chasseurs à pied, qui comptait tant de ch'timi, partait à l'assaut des tranchées ennemies. Dans la boue traîtresse et gluante, sous le ciel glacial, le combat fut meurtrier. Le lendemain, la plupart des petits chasseurs manquaient à l'appel. Quelque corps furent retrouvés, les autres furent portées disparues. Ce fut le cas de François Delafollye, un cultivateur de 32 ans, du recrutement de Saint-Omer, qui, à la mobilisation, habitait Audenfort, hameau de Clerques. Quelques semaines après l'engagement, Madame Delafollye recevait du ministre de la guerre le douloureux avis de la disparition de son époux.

Pénibles, désespérément longues, les années s'écoulèrent qui vinrent effriter la faible impression que conservait Madame Delafollye de voir réapparaître son mari. Le deuil restait vivace, douloureux, à la ferme d'Audenfort, car la veuve n'avait pas la consolation de pouvoir prier devant la tombe de son compagnon. Comme tant d'autres, elle essaya vainement de retrouver sa trace. Restée digne et fidèle à la mémoire de son cher disparu, elle avait perdu tout espoir lorsqu'à la fin du mois d'août dernier (plus de 20 ans après) lui parvint une note officielle l'avisant que le corps de François Delafollye venait d'être retrouvé dans le secteur où il combattait lorsqu'il fut porté disparu.

Au cours de fouilles exécutées sous le contrôle du service des sépultures des champs de bataille français, les ossements de deux combattants avaient été découverts. Ils étaient l'un près de l'autre, enchevêtrés, mais une seule plaque d'identité révélée la présence de l'un des deux : François Delafollye, 16e bataillon de chasseurs à pied, recrutement de Saint-Omer. L'autre était un poilu inconnu. Il était impossible de les séparer. Se rangeant au désir de la famille, le ministre de la guerre accepta de lui rendre le corps du soldat Delafollye et en même temps, pour éviter toute méprise, de laisser dans la même bière les dépouilles glorieuses des deux frères d'armes. Delafollye a ainsi rejoint mardi son pays natal, son humble village d'Audenfort, amenant avec lui son anonyme compagnon d'outre-tombe.

La cérémonie Tous les habitants de la petite commune de Clerques et de son hameau d'Audenfort, en cette circonstance, se sont inclinées avec un pieux sentiment du souvenir, avec respect devant ces deux héros de la Grande guerre unis au-delà de la mort. La cérémonie fut simple comme il convenait, mais émouvant par le symbole qu'elle dégageait en cette période critique et pessimiste. À 9 h 30, devant la ferme familiale d'Audenfort, un long cortège recueilli se formait pour accompagner à l'église paroissiale et au cimetière de Clerques, les deux dépouilles confondues dans le même coffre recouvert d'un drap tricolore. Derrière la famille, nous notamment la présence de Messieurs Evrard-Daullé, conseiller d'arrondissement ; François, maire de Clerques ; le docteur Lorgnier ; Sauvage, président des anciens combattants d'Audrehem-Clerques ; Delengaigne, le plus grand mutilé de France ; Bonvarlet, vice-président des vétérans d'Ardres ; des conseillers municipaux de Clerques ; des représentants des associations d'anciens combattants des villages environnants, etc.

En tête du cortège venait la délégation de la 1354e section des vétérans d'Ardres, dont le drapeau était porté par M. Bomy ; celle de Polincove ; le drapeau des anciens combattants de Licques, porté par M. Butel ; celui de Bonningues, par M. Louchez ; d'Audrehem-Clerques, par M. Faussette ; celui d'Alquines, par M. Trollé ; celui de Landrethun, par M. Boulanger.

Au cours du service religieux, M. l'abbé Lecoutre, curé de la paroisse, prononça, du haut de la chaire, un éloquent sermon de circonstances.

Au cimetière, devant la tombe qui sera désormais commune aux deux héros, des discours furent successivement prononcés par Messieurs François, maire de Clerques ; Sau président des anciens combattants d'Audrehem-Clerques, et Evrard-Daullé, conseiller d'arrondissement. »


Lien interne

Sources