Jean-Claude Duchâteau (1935-1957)

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  • Jean-Claude Duchâteau est né le 17 décembre 1935 à Isbergues.
  • Soldat de 2e classe au 2e régiment parachutistes coloniaux. Il s'était engagé volontairement pour trois années en septembre 1955, dans les parachutistes coloniaux. Il avait d'abord fait campagne en Égypte, avant de partir en Algérie après une permission, dans la région de Koléa (30 kilomètres au sud-ouest d'Alger).
  • Il meurt pour la France le 28 juillet 1957 à l’hôpital militaire d’Alger (Algérie), à l'âge de 22 ans,des suites de graves brûlures reçues avec trois autres parachutistes.
  • Décoré de la médaille militaire et de la croix de valeur militaire avec palme.
  • Discours du maire d'Isbergues, M. Topart, prononcé lors de ses funérailles :

« Nous sommes réunis aujourd'hui afin d'honorer la mémoire d'un de nos concitoyens, le parachutiste Jean-Claude Duchateau, mort en Algérie le 28 juillet 1957, en combattant les rebelles. Jean-Claude Duchâteau, né le 17 septembre 1935, avait contracté un engagement volontaire en septembre 1955. après avoir passé quelques mois à Bayonne, il était dirigé sur le centre de Pau où il obtenait brillamment son brevet de parachutiste.

Lors de la rébellion algérienne, il partait en Afrique du Nord avec le 2e régiment de parachutistes coloniaux et participait à différentes opérations dans les régions de Batna, Colomb-Béchar, Alger. Après avoir pris part aux opérations d'Égypte avec son groupe de reconnaissance, il revenait en Algérie. Engagé dans un combat le 17 juillet 1957, près de la maison forestière d'Hel-Ouadene, à Orléansville, il était grièvement brûlé. je citerai les termes de la lettre de son capitaine, envoyée à son père, le 2 septembre 1957 :

« La compagnie progressait dans une forêt de pins où subsistaient des petits foyers d'incendie lorsqu'un combat contre un groupe rebelle s'engagea. Ceux-ci, mis en fuite par notre action, couvrirent leur retraite en incendiant la forêt. D'autres groupes qui stationnaient à la périphérie, firent de même et en quelques instants la forêt ne fut qu'un immense brasier. La résine des pins préalablement saignés, mais dont le ramassage n'avait pas été fait depuis longtemps, et un vent violent se levant à ce moment là, furent les agents actifs de cet embrasement. Cet incendie coûtait à l'unité plusieurs tués et plusieurs blessés, dont certains très graves. Malheureusement, votre fils se trouvait parmi ces derniers et il étaient atteint de brûlures profondes à la poitrine et au bras. Les blessés étaient quelques instants après, enlevés par hélicoptères depuis une clairière où les survivants avaient réussi à les ramener. Emmené d'urgence à l'hôpital Maillot, à Alger, tout était mis en œuvre pour l'arracher à la mort, pendant neuf jours : transfusion, sérum, puis reins artificiels, car les brûlures avaient entraîné une grave crise d'urémie. Le 26 juillet 1957, le général commandant le corps lui remettait la médaille militaire et la croix de la valeur militaire avec palme. Le 27 juillet, il a été administré par l'aumônier, et le lendemain il est mort sans s'en apercevoir, puisqu'il était sans connaissance depuis la veille au soir. Il a été durant cette longue période particulièrement courageux. Le parachutiste Duchâteau laisse à la compagnie un vide, car il avait l'amitié de ses camarades et l'estime de ses chefs et son souvenir sera conservé pieusement.»

C'est avec une légitime fierté que nous nous inclinons devant de telles pages de gloire. Nous saluons en lui un de nos jeunes héros, comme notre France en est prodigue et dont le courage est fait autant de l'acception raisonnée du devoir et du mépris de la mort. Car il est mort pour l'accomplissement d'un devoir qui lui a paru simple, sans mesurer que son héroïsme lui vaudrait des louanges d'honneur. À nous, il appartient d'inscrire son nom parmi ceux de nos héros, noms magnifiques, symbole de dévouement et de sacrifice.

À sa famille éplorée, au nom de la ville d'Isbergues, j'adresse l'hommage ému de notre profonde et douloureuse sympathie. Vous son père, vous ses parents, soyez fiers de ce héros, car vous participez à sa gloire. J'ose exprimer l'espoir que le retour de son corps dans sa ville natale, allégera un peu, s'il est possible, votre grande douleur. Que le grand exemple de ce mort nous montre, à tous, la voie à suivre sur le chemin de l'honneur et sachons comprendre qu'un sacrifice n'est jamais vain, lorsqu'il est accompli pour que vive la France. »

Lien interne

Sources

  • Le PG-CATM, mensuel envoyé aux prisonniers de guerre et combattants d’Algérie, Tunisie, Maroc. Informations Bernard Chochoy, de Wavrans-sur-l’Aa.
  • L'Écho de la Lys, 2 et 4 août 1957.
  • Louis Mortreux, Les héros de l'oubli, 1952-1962, hommage aux militaires du département du Pas-de-Calais morts au champ d'honneur en Algérie-Tunisie-Maroc, Divion, 2004, 254 pages.