Louis Ducrocq (1883-1915)

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Louis Ducrocq
Portrait en médaillon de Louis Ducrocq

État civil

Louis Ducrocq est né le 17 février 1883 à Nielles-lès-Ardres, fils de Louis Séraphin Théodore Ducrocq et de Marie Roger ; frère de Théodore Séraphin Ducrocq. Il était cultivateur.

Parcours militaire

Soldat de 2e classe 16e bataillon de chasseurs à pied. Mort pour la France le 14 mars 1915 à l’hôpital de campagne Valmy (Marne), des suites de maladie contractée en service.

Enfance à Nielles-lès-Ardres, Brêmes-lès-Ardres et Zouafques

Louis était le premier enfant de Théodore Ducrocq et de Marie Roger qui se sont mariés à Nielles-lès-Ardres le 15 mars 1882. Théodore Ducrocq, valet de charrue de Nordausques avait été marié une première fois et avait eu deux filles mais son épouse est décédée à 26 ans en 1877. Sa famille s’est occupé des jeunes enfants et il est parti à Nielles-lès-Ardres pour être garçon de charrue chez Monsieur Franque [1] . C’est là qu’il rencontre une jeune fille de 20 ans, Marie Roger , enfant posthume née à Salbris revenue avec sa mère native de Nielles [2]peu de temps après le décès de son père Isidore Roger. Louis Séraphin Théodore Ducrocq s’est marié après contrat chez le notaire Ranson à Ardres [3] avec Marie Roger le 15 mars 1882 à Nielles-lès-Ardres . Les témoins ont été outre la mère de la mariée, Louise Nathalie Bernard veuve Roger, âgée de 55 ans ménagère remariée à Joseph Braure, Denis Courquin-Clipet, 24 ans , instituteur, François Franque 56 ans, propriétaire, le patron du marié, d’Eugène Mathorel 50 ans, et Adolphe Quételard 69 ans, garde-champêtre. Louis est nait 11 mois plus tard à Nielles-lès-Ardres Le couple aura encore cinq autres enfants. Il déménagera à Brêmes-lès-Ardres où Théodore devient garçon brasseur et en septembre 1885 nait une fille Louise [4]. Le 21 août 1887 nait une autre fille Aline [5]puis 2 ans plus tard Théodore Séraphin [6] et deux ans plus tard encore Berthe [7]. En 1891 Théodore Ducrocq fait l’acquisition d’un petite propriété d’une contenance de 28 ares deux centiares au hameau de Wolphus à Zouafques [8] et y devient cultivateur tandis que son épouse tient aussi le café-cabaret à l’enseigne du Cambrinus . Naîtra à Zouafques un 6ème enfants, une fille, Léa [9]alors que l’aîné Louis n’a encore que 10 ans . Celui-ci est certainement allé à l’école de garçons [10] puisque la fiche de recensement militaire renseignée lors de ses 20 ans lui donne un niveau 3 ce qui veut dire qu’il savait lire écrire et compter . A vingt ans c’est un jeune homme d’1 mètre 69 châtain de cheveux avec des yeux gris qui sort le n°174 au tirage au sort du canton d’Ardres [11]. Au conseil de révision il est déclaré bon pour le service. Il aurait dû faire 3 ans de service militaire mais il a bénéficié de la dispense de l’article 2 de la Loi de 1889 qui prévoyait une libération au bout après un an de service pour l’aîné orphelin de père et de mère, le fils unique, l’aîné des fils d’une famille d’au moins 7 enfants etc… Il a déclaré qu’il était l’aîné de 8 enfants, ce qui n’est pas tout à fait exact dans la mesure où ses deux demi-sœurs que son père a eues d’un premier lit étaient forcément plus âgées que lui. On peut donc penser qu’il a bénéficié d’une interprétation souple de la loi . Il s’est donc trouvé compris dans la deuxième liste de recrutement qui regroupe tous ceux avec les gros numéros qui ne faisaient qu’un an . Il est incorporé le 14 novembre 1904 au 147ème Régiment d’Infanterie où il passe un an comme soldat de 2ème classe jusqu’au 23 septembre 1905 date à laquelle avec le certificat de bonne conduite il passe dans la disponibilité dans le 16ème batailon de chasseurs à pied du régiment d’Infanterie de Sedan. Avant de partir au front il aura l’occasion d’effectuer deux périodes d’exercices au 147ème régiment d’infanterie du 28 août au 20 septembre 1908 et du 7 au 23 décembre 1911.

Age adulte et entrée dans la guerre

Lors du recensement de population de 1911 [12]Louis est cultivateur comme son frère Théodore Séraphin à la ferme familiale . A la déclaration de guerre Louis et son frère aident leur père sur l’exploitation . Ils sont d’autant plus utiles que leur père est vieillissant et peut-être déjà malade . Quelques mois plus tard d’ailleurs il décède le 27 novembre 1914 . Les deux frères partis à la guerre leur mère demeurera seule sur l’exploitation et ne pourra compter que sur ses filles pour se faire aider .

La guerre et le 16e bataillon de chasseurs à pied

Voici ce que Wikipédia indique concernant le 16ème bataillon de chasseurs à pied dont Louis faisait partie : « Pendant la Première Guerre mondiale, le 16, à l'instar des autres bataillons de chasseurs et de ses frères d'armes fantassins, va être de toutes les batailles de cet affrontement gigantesque qui va saigner la France et marquer le pays d'une manière indélébile.Il s'y couvrira de gloire comme l'atteste ce qui suit. 1914. Aux ordres du chef de bataillon Chenèble, il reçoit le baptême du feu le 6 août à quelques kilomètres de sa garnison, à la ferme de Trembloy, entre Briey et Labry. Au contact d'un régiment d'infanterie en attaque ; les combats sont intenses, le 16 va perdre 80 hommes en quelques heures… C'est le début d'une longue liste. Puis, c'est le repli sur la Marne où il se retrouve avec la 42e Division d'Infanterie, au bois de Chapton, à Mondement, à Normée ; il est engagé en Champagne au fort de la Pompelle et à la ferme d'Alger. Après la bataille de la Marne, c'est la course à la mer : le Bataillon, toujours au sein de la 42e DI, est envoyé en Belgique, tout près de la mer, pour s'opposer aux Allemands qui cherchent à franchir l'Yser. C'est là, le 30 octobre, à Ramscapelle, petite bourgade proche de Nieuport, qu'il va inscrire l'une de ses plus belles pages de gloire : un assaut particulièrement audacieux, de nuit à la baïonnette, qui permet d'enlever définitivement le village des mains de l'ennemi. Au cours de cette action, soutenu par des tirailleurs algériens et des Zouaves, le 16 a entraîné avec lui des éléments du 6e de Ligne belge. Le général commandant la 42e DI viendra en personne féliciter le chef de corps pour cette action qui permet de mettre un terme à la course à la mer. Ramscapelle sera la première inscription à apparaître sur son fanion. 1915. Après ces durs combats en Belgique, le bataillon est dirigé vers l'Argonne en janvier 1915 : c'est le début de la guerre de tranchées. Sa brillante participation à cette bataille de stabilisation, notamment dans le secteur de Bagatelle, lui vaut l'attribution de la Croix de guerre 1914-1918 et sa première citation à l'ordre de l'armée".

La mort rencontrée dans les plaines de l’Argonne

On ne sait pas à quelles opérations du 16ème BCP Louis a participé, peut-être à un certain nombre, en tout cas c’est bien en Argonne à l’hôpital complémentaire de Valmy qu’il se trouve hospitalisé pour une infection pulmonaire contractée au front. Son acte de décès transcrit à Zouafques le 11 mai 1915 indique « qu’il est décédé à l’hôpital complémentaire de Valmy le quatorze du mois de mars à une heure trente minutes du soir par suite de fièvre typhoïde ». Son feuillet matricule ( n°1843 ) ajoute : « par suite de fièvre typhoïde typique compliquée de congestion pulmonaire double contractée au cours des opérations militaires ».

Ma grand mère ( sa plus jeune sœur Léa Ducrocq) m’a raconté quand j’étais enfant comment accompagnée de sa mère veuve elle a pris le train pour Sainte-Menehould pour assister à une cérémonie militaire d’inhumation ou récupérer les effets de Louis . Les a-t-on dissuadées de rapatrier le corps dans le caveau familial, je ne me souviens pas du détail . Louis Ducrocq est actuellement inhumé dans la nécropole nationale de Sainte Menehould sous la croix numéro 3207 : toutes les informations de la plaque sont justes sauf la date du décès : 14-3-1918 au lieu du 14-3-1915.

Un an plus tard la famille Ducrocq Roger allait vivre à nouveau des mois d’angoisse, le plus jeune fils parti lui aussi au front ne donne plus de nouvelles. Il est d’abord réputé disparu mais on espère encore un courrier d’Allemagne s’il avait eu la chance d’être fait prisonnier . Mais les mois passent et finalement il faut se rendre à l’insupportable évidence : le soldat de 2ème classe Théodore Séraphin Ducrocq est mort pour la France « disparu au combat ». La date probable est le 2 mars 1916. En fin d’année 1916, le 28 mars la famille fera dire dans l’église de Zouafques une messe en mémoire de Louis et de son frère Théodore Séraphin.

Ce n’est que l’année suivante , le 1er mars 1917 que la famille aura quelques détails sur la fin de Théodore Séraphin, c’est un de ses camarades le soldat Bonnet qui écrit : « je ne l’ai pas vu mort mais j’ai appris qu’il avait été écrasé avec toute l’escouade dans leur abri le 2 mars à Douaumont».

Documents divers

Lien interne

Notes

  1. cf Nielles-lès-Ardres –Recencement de population –Liste nominative pour 1881 –M4137
  2. Sans doute partie dans le Loir-et-Cher comme domestique, elle y avait rencontré son mari et fondé une famille là-bas
  3. Sans doute pour préserver les droits de ses deux filles du premier lit
  4. Brêmes-lès-Ardres 29 septembre 1885-Hesdin 28 mars 1967
  5. Brêmes-lès-Ardres 21 août 1887-Montreuil-sur-Mer 25 octobre 1976
  6. Brêmes-lès-Ardres 27 septembre 1889-Mort pour la France à Douaumont 2 mars 1916
  7. Brêmes-lès-Ardres 17 avril 1891-Calais 2 janvier 1960
  8. adjudication par les héritiers Courbot de Calais à Monsieur Théodore Ducrocq-Roger du 9 mars 1891 Maître Cresson notaire à Ardres
  9. Zouafques 2 novembre 1893- Helfaut 6 janvier 1978
  10. jusque dans les années 1930 l’école publique accueillait les seuls garçons tandis que l’école privée accueillait les filles
  11. jusqu’en 1905 l’étape qui suit le recrutement était le tirage au sort prélude au conseil de révision
  12. Zouafques. Recencement de population : liste nominative. 1901 M 4276

Sources