Louis Martel (1813-1892) : Différence entre versions

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Il se lance alors en politique. Lors des [[élections législatives de 1849]], il se présente sur la liste du parti de l'ordre, est élu avec  78 000 voix, ce qui le place dans les meilleurs rangs pour le département du [[Pas-de-Calais]]. En décembre 1851, fort de ses convictions libérales, il proteste contre le coup d'état et redevient avocat. Il accumule sans doute dans cette fonction une énorme fortune (9 092 francs d'impôt foncier en 1872).
 
Il se lance alors en politique. Lors des [[élections législatives de 1849]], il se présente sur la liste du parti de l'ordre, est élu avec  78 000 voix, ce qui le place dans les meilleurs rangs pour le département du [[Pas-de-Calais]]. En décembre 1851, fort de ses convictions libérales, il proteste contre le coup d'état et redevient avocat. Il accumule sans doute dans cette fonction une énorme fortune (9 092 francs d'impôt foncier en 1872).
  
Il revient en politique en 1861 à la faveur des élections cantonales. Il se présente dans le [[canton d'Audruicq]] ; pour préserver son indépendance, il refuse l'appui de l'administration qui n'ose pas lui opposer de concurrent. Son élection est en conséquence un tremplin pour l'échéance législative de 1863. Dans la circonscription de Saint-Omer, il affronte, au nom du Parti libéral et des libertés nécessaires, Le Sergeant, candidat bonapartiste soutenu par l'administration. L'élection est disputée, mais Martel l'emporte de 13 860 voix contre 12 102 à son adversaire. Il siège au centre-gauche et figure parmi les fidèles de Thiers. En 1869, il est réélu sans concurrent et obtient  21 948 voix. Membre du Tiers-parti libéral, il signe la demande d'interpellation des 116 qui réclame la parlementarisation du régime et vote en juillet 1870 contre la déclaration de guerre.  
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Il revient en politique en 1861 à la faveur des élections cantonales. Il se présente dans le [[Ancien canton d'Audruicq|canton d'Audruicq]] ; pour préserver son indépendance, il refuse l'appui de l'administration qui n'ose pas lui opposer de concurrent. Son élection est en conséquence un tremplin pour l'échéance législative de 1863. Dans la circonscription de Saint-Omer, il affronte, au nom du Parti libéral et des libertés nécessaires, Le Sergeant, candidat bonapartiste soutenu par l'administration. L'élection est disputée, mais Martel l'emporte de 13 860 voix contre 12 102 à son adversaire. Il siège au centre-gauche et figure parmi les fidèles de Thiers. En 1869, il est réélu sans concurrent et obtient  21 948 voix. Membre du Tiers-parti libéral, il signe la demande d'interpellation des 116 qui réclame la parlementarisation du régime et vote en juillet 1870 contre la déclaration de guerre.  
  
 
En février 1871, il est élu député du [[Pas-de-Calais]] et obtient 147 867 voix, ce qui le place en tête de la liste conservatrice. Son rôle dans l'assemblée est loin d'être négligeable : il est vice-président du conseil supérieur de l'agriculture, du commerce et de l'industrie et président de la commission des grâces. Devant les incertitudes constitutionnelles, il finit par se rallier à la République pourvu qu'elle soit conservatrice ; il suit en cela l'évolution de Thiers, en se rapprochant du centre-gauche. Il vote en septembre 1873 contre le septennat, puis est parmi les trois  députés de la région qui acceptent le 30 janvier 1875 l'amendement Wallon qui fonde la République. Louis Martel est donc un des pères du nouveau régime. Le 12 juillet de la même année, il repousse la loi sur l'enseignement supérieur.
 
En février 1871, il est élu député du [[Pas-de-Calais]] et obtient 147 867 voix, ce qui le place en tête de la liste conservatrice. Son rôle dans l'assemblée est loin d'être négligeable : il est vice-président du conseil supérieur de l'agriculture, du commerce et de l'industrie et président de la commission des grâces. Devant les incertitudes constitutionnelles, il finit par se rallier à la République pourvu qu'elle soit conservatrice ; il suit en cela l'évolution de Thiers, en se rapprochant du centre-gauche. Il vote en septembre 1873 contre le septennat, puis est parmi les trois  députés de la région qui acceptent le 30 janvier 1875 l'amendement Wallon qui fonde la République. Louis Martel est donc un des pères du nouveau régime. Le 12 juillet de la même année, il repousse la loi sur l'enseignement supérieur.
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*''Inauguration du monument Martel à Saint-Omer'', imprimerie du Mémorial Artésien, Saint-Omer, 1897.
 
*''Inauguration du monument Martel à Saint-Omer'', imprimerie du Mémorial Artésien, Saint-Omer, 1897.
 
*[http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=9272 Fiche sur le site de l’Assemblée nationale]
 
*[http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=9272 Fiche sur le site de l’Assemblée nationale]
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*Adolphe Bitard, ''Dictionnaire de biographie contemporaine française et étrangère'', Paris, 1887 [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2209045/f204.image Lire sur Gallica]
  
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Louis Martel

Louis Joseph Martel est né à Saint-Omer le 13 septembre 1813. Il suit de brillantes études au collège communal de Saint-Omer, puis au Lycée de Douai. Il obtient ensuite le titre de Docteur en droit à la Faculté de Paris. Il s'inscrit au barreau de sa ville natale où il brille par son talent d'orateur. En 1849, il est juge au Tribunal de Saint-Omer.

Il se lance alors en politique. Lors des élections législatives de 1849, il se présente sur la liste du parti de l'ordre, est élu avec 78 000 voix, ce qui le place dans les meilleurs rangs pour le département du Pas-de-Calais. En décembre 1851, fort de ses convictions libérales, il proteste contre le coup d'état et redevient avocat. Il accumule sans doute dans cette fonction une énorme fortune (9 092 francs d'impôt foncier en 1872).

Il revient en politique en 1861 à la faveur des élections cantonales. Il se présente dans le canton d'Audruicq ; pour préserver son indépendance, il refuse l'appui de l'administration qui n'ose pas lui opposer de concurrent. Son élection est en conséquence un tremplin pour l'échéance législative de 1863. Dans la circonscription de Saint-Omer, il affronte, au nom du Parti libéral et des libertés nécessaires, Le Sergeant, candidat bonapartiste soutenu par l'administration. L'élection est disputée, mais Martel l'emporte de 13 860 voix contre 12 102 à son adversaire. Il siège au centre-gauche et figure parmi les fidèles de Thiers. En 1869, il est réélu sans concurrent et obtient 21 948 voix. Membre du Tiers-parti libéral, il signe la demande d'interpellation des 116 qui réclame la parlementarisation du régime et vote en juillet 1870 contre la déclaration de guerre.

En février 1871, il est élu député du Pas-de-Calais et obtient 147 867 voix, ce qui le place en tête de la liste conservatrice. Son rôle dans l'assemblée est loin d'être négligeable : il est vice-président du conseil supérieur de l'agriculture, du commerce et de l'industrie et président de la commission des grâces. Devant les incertitudes constitutionnelles, il finit par se rallier à la République pourvu qu'elle soit conservatrice ; il suit en cela l'évolution de Thiers, en se rapprochant du centre-gauche. Il vote en septembre 1873 contre le septennat, puis est parmi les trois députés de la région qui acceptent le 30 janvier 1875 l'amendement Wallon qui fonde la République. Louis Martel est donc un des pères du nouveau régime. Le 12 juillet de la même année, il repousse la loi sur l'enseignement supérieur.

Il devient sénateur inamovible en 1875, élu sur la liste républicaine. Il est d'ailleurs le premier vice-président de cette assemblé en 1876. Il entre le 12 décembre 1876 dans le cabinet Simon comme garde des Sceaux et ministre des Cultes. L'opposition avec les catholiques est alors importante. Les évêques font signer une pétition demandant aux chambres de « faire respecter l'indépendance » du pape. Le ministère la fait saisir pour ne pas envenimer les relations avec l'Italie et interdit le congrès public des associations catholiques de France.

Le 16 mai 1877, le ministère est renvoyé suite au « coup d'état » de Mac-Mahon, Président de la République. Martel vote d'ailleurs le 23 juin contre la dissolution de la Chambre.

Comme les élections sénatoriales du 5 janvier 1879 donnent une majorité républicaine à la haute assemblée, il est élu président du Sénat. Mais, malade dès la fin de l'année, il se retire dans le midi et démissionne de sa fonction en mai 1880. Il s'installe dans sa propriété de Saint-Germain-de-Navarre près d'Evreux où il meurt le 4 mars 1892.

Sources