Monument aux morts d'Étaples
Monument aux morts d'Étaples | |
Localisation | Étaples, érigé à l’origine sur la place d'Étaples, le monument a été déplacé au cimetière en août 1937 |
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Conflits commémorés | 1914-1918 |
Marbrier | Augustin Lesieux |
Épitaphe | A la gloire des enfants d’Etaples, morts pour la France |
Sommaire
Descriptif
Un marin désigne à son camarade fantassin, porte-drapeau de la patrie, l’Alsace-Lorraine sur une carte de la France. C’est pour reconquérir cette région dont la France a été spoliée, qu’ils sont allés à la mort.
Coût et financement
32 000 francs. Une souscription a permis de financer la moitié du coût du monument. Mais la commune a dû emprunter 8 500 francs au Crédit Foncier pour boucler la dépense.
Inauguration
Le journal La Croix du Pas-de-Calais rapporte l’inauguration du monument aux morts d'Étaples dans son édition du 4 janvier 1925 :
« Dimanche, la ville d'Étaples a inauguré le monument élevé par souscription publique à ses 220 enfants morts au champ d’honneur, à ses 40 victimes civiles. La cérémonie était présidée par le général Potez. Dès 9 heures, la municipalité et les invités étaient réunis à l’hôtel de ville où le cortège se forma pour se rendre à l’église.
Il comprenait les gendarmes, les sapeurs-pompiers commandés par le lieutenant Cantin ; la musique municipale la Lyre Étaploise, la société colombophile, le racing club étaplois, les membres des familles nombreuses, la société de secours mutuels, la fédération des sous-officiers, la 104e section des vétérans, l'union nationale des combattants, les réformés, les veuves de guerre et les parents, les pupilles et orphelins, le général Potez, le sous-préfet, le conseil municipal et les invités.
À dix heures, une messe solennelle fut célébrée en l'église Saint-Michel, par l’abbé Gaillot, doyen d'Étaples. Aux premières places on remarquait autour de la municipalité, les membres du conseil municipal, les délégations de sociétés avec leurs bannières ou drapeaux, le général Potez, MM. Peyriga, sous-préfet de Montreuil, Théret, sénateur ; le colonel Goodland, directeur du service des sépultures britanniques en France ; Masson, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées en retraite ; le colonel Day et la délégation britannique d'Étaples et de Trépied ; le docteur Guilluy, président de l’association des anciens combattants ; MM. Toussaint et Roux-Bigot, adjoints au maire ; Sénéchal, juge de paix honoraire ; Recoussine, maire de Paris-Plage et le docteur Malingre, conseiller général, maire de Berck ; la plupart des maires de la région ; Monthuy et Bataille, conseillers d’arrondissement ; De Beaumont, avoué à Montreuil ; le lieutenant Lempereur, commandant la gendarmerie de l’arrondissement ; Sagot ; Véron, notaire ; Géneau-Delaporte ; Danel, ingénieur des Ponts et Chaussées ; Abel Montador, administrateur principal de la marine, à Boulogne ; le capitaine Sergent, du 110e RI ; Sénéchal, lieutenant de douanes ; Seradour, agent maritime ; William Piggot secrétaire en chef de la mairie, etc.
À l’évangile, M. l’abbé Bridoux, de Boulogne, aveugle de guerre, parla éloquemment du grand sacrifice des morts de la guerre, dit leur valeur, prôna leur dévouement, leur abnégation pour sauver la patrie. Il déplora aussi que l’union sacrée soit méconnue par le gouvernement actuel qui a réouvert la guerre religieuse et la lutte des classes.
La messe est dite, le cortège se reforme et lentement au son de la musique et sous la pluie battante, regagne la place où se dresse, recouvert d’un drapeau tricolore et entouré de sapin, le monument, massif de pierres blanches aux lignes sobres portant deux dates : 1914-1918 et aux flancs duquel sont dressées deux rigides statues : un marin, un poilu, œuvre du statuaire Lesieux, de Guînes.
Sur la place, le mauvais temps n’a pas empêché la foule d’être compacte quand le clergé passe, précédant le cortège, toutes les têtes se découvrent.
Les tambours ouvrent le ban ; la musique joue la Marseillaise, puis l’hymne national anglais et M. le doyen Gailliot, d’un geste large bénit le monument derrière lequel a été sculptée suivant le vœu du conseil municipal et de la population toute entière, la croix rédemptrice.
Les discours commencent. M. Bailliet-Deboffles, maire d'Étaples, en termes émouvants, symbolise le sacrifice des enfants du pays, morts pour assurer la victoire, l’indépendance et la liberté de la petite et de la grande patrie. Après, M. Monthuy, conseiller d’arrondissement, le colonel Goodland (qui d'Étaples, partit pour le front) s’associe à la glorification des enfants d'Étaples, morts dans la tourmente.
M. Victor Morel, député, qui n’avait pas assisté à la cérémonie religieuse, parla des grands morts de la Grande Guerre et conclut : « nous avons le même idéal et un seul devoir : servir la France ».
Puis se fut M. Peyriga, sous-préfet, qui après s’être incliné devant le monument dit toute son admiration pour les victimes de l’épouvantable tragédie.
Le docteur Guilluy, président des anciens combattants, après avoir évoqué l’abnégation de ses camarades de combats s’écria : Debout les morts pour combattre les ennemis du dedans comme les ennemis du dehors !
Le général Potez évoqua ensuite la guerre, rappela le rôle joué lors de la retraite de Charleroi, par le premier corps d’armée qui, par son inébranlable résistance, entrava la marche en avant de l’ennemi et sauva la France en permettant à l’armée toute entière de se reconstituer pour livrer la bataille de la Marne.
Après ces discours, les enfants des écoles et les sociétés défilèrent et déposèrent des fleurs et des couronnes au pied du monument. À 14 h 30, un banquet particulièrement bien servi réunit toutes les personnalités présentes à l’hôtel des voyageurs. »
Liste des noms inscrits
1914-1918
Morts en Afrique du Nord
- Antoine Codron (1934-1956)
- Claude Lecerf (1935-1957)
- Jean Bonvoisin (1935-1958)
- Oscar Briche
- Guy Simon (1933-1958)
Galerie
Lien externe
Source
- Mairie d'Étaples