Monument aux morts de Boulogne-sur-Mer

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Monument aux morts de Boulogne-sur-Mer
Boulogne-sur-Mer monument aux morts.jpg
Localisation Boulogne-sur-Mer - Monument adossé aux remparts de la vieille ville, au Fer à Cheval (Boulevard Eurvin), il occupe une surface totale de 700 m2 
Conflits commémorés 1914-1918, 1939-1945, Indochine
Épitaphe IL NOUS SIED DE MONTRER NOTRE RESPECT DES MORTS QUI SE SONT IMMOLÉS EN GARDANT LA CONTRÉE, AUX LIEUX OÙ LEUR MÉMOIRE AUGUSTE EST CONSACRÉE !
ET PORTER SUR LA STELE OÙ DES NOMS DE SOLDATS SONT INSCRITS DANS LE BRONZE ET QU'UNE PALME HONORE, QUELQUES UNES DES FLEURS QUI LEUR DOIVENT D'ÉCLORE !
Aux Boulonnais morts pour la France
1914-1918

Descriptif

Architectes : Albert Bonne (originaire de Boulogne) et Adolphe Thiers

Le massif principal, en marbre du pays, a une hauteur de 7 mètres sur une largeur de 12 mètres. Il est encadré d'un entourage de maçonnerie sur lequel sont gravés les noms des morts, d'une longueur totale de 24 mètres sur 12 de profondeur. Le monument aura coûté près de 300 000 francs, dont la moitié est couvert par souscription publique.

Inauguration

Pose de la première pierre du monument le 11 novembre 1923. Inauguré en juillet 1924.

« C’est dimanche qu’a eu lieu, au milieu d’un grand concours de peuple, l’inauguration du monument aux enfants de Boulogne morts pour la patrie.

Des fleurs sur la mer à la mémoire des marins disparus Avant l’inauguration, le matin à 8 heures, avait eu lieu en mer une impressionnante manifestation à la mémoire des marins boulonnais engloutis avec des chalutiers dragueurs coulés par l’ennemi. Une flotte, en ligne de file, ayant à sa tête les croiseurs français Oise et Aisne, le premier battant pavillon de l’amiral Barthes, commandant de la défense de la Manche et la Mer du Nord, et composée d’une douzaine d’unités du port de commerce : cargos, chalutiers, remorqueurs, prit la mer pour aller jeter dans les flots des fleurs et des couronnes. Des couronnes et des gerbes magnifiques furent lancées par-dessus bord, mélangées aux humbles bouquets et aux simples fleurs que des mères et des enfants abandonnaient au gré des flots en pleurant silencieusement.

L’arrivée du maréchal A onze heures, une foule nombreuse attendait à la gare centrale l’arrivée du maréchal Foch. A sa descente du train, le maréchal fut reçu par les autorités. Après s’être arrêté devant la plaque de bronze qui porte le nom des cheminots boulonnais morts pour la France et y avoir déposé une magnifique gerbe de fleurs, il gagne la basilique Notre-Dame où l’accueil Mgr Lejeune, archiprêtre, qui lui dit sa joie et sa fierté de le recevoir. Les autorités pénètrent dans l’église où les avaient précédés les membres du conseil municipal et les personnalités du monde maritime commercial et industriel de Boulogne pendant que les orgues, tenues par M. Buciali, jouent la marche funèbre de Chopin. Autour du catafalque recouvert du drapeau tricolore viennent s’aligner les drapeaux des combattants catholiques, des médaillés militaires et des sous-officiers. Des sociétés militaires avaient envoyé des délégations qui se placèrent derrière le maréchal Foch. Mgr Lejeune, prélat de sa Sainteté, préside au chœur ; M. l’abbé Lambry, vicaire à Notre-Dame, célèbre la messe. A l’offertoire, Mgr Lejeune monte en chaire et dit la dette morale qu’à contractée la France envers ceux qui l’ont aidée dans sa victoire, ses alliés d’abord et ses gouvernants qui n’ont jamais désespéré du pays, envers le grand chef aussi, dont le nom restera inscrit dans les annales du pays et acclamé avec un enthousiasme reconnaissant. C’est pour Mgr Lejeune l’occasion de rappeler que, sous la porte des Dunes, construite par les Césars, d’autres chefs, depuis Godefroy de Bouillon jusqu’à Louis XIV et Napoléon passèrent eux aussi. Le prélat associe leur souvenir à celui du maréchal, à qui il rend hommage. Il rappelle ensuite la dette contractée par la France envers les héros disparus. Après avoir félicité la ville de Boulogne d’avoir inscrit ce service funèbre dans le programme d’inauguration du monument, Mgr Lejeune dit qu’il ne suffit pas d’élever un magnifique monument, mais il faut ajouter à ces hommages terrestres celui de la prière et du sacrifice de la messe. Se tournant vers l’autel, le prélat souhaite que la générosité du sacrifice de la guerre apporte enfin à la France la paix que chacun désire. Ce sermon produit une profonde émotion sur l’assistance. Les chanteurs de Notre-Dame exécutèrent alors l’Ave Maria de M. l’abbé Cazin et M. l’abbé Catoire la partie de solo. M. Tiesset chanta avec toute son âme le Pie Jesu de Franck et les chanteurs de Notre-Dame le De Profundis en faux bourdon. A l’issue de la cérémonie, le prélat reconduisit les autorités au bas du perron de la cathédrale où le maréchal le remercia cordialement de son aimable accueil. Dans toutes les églises et temples de la ville, les offices de 11h30 furent présidés par MM. les doyens, curés et pasteurs et partout un hommage émouvant fut rendu aux morts de la grande guerre. Par une délicate intention, le commandant Thomas avait envoyé des détachements de 50 hommes dans chaque église, temple ou synagogue pour y représenter l’armée, plus un officier, un adjudant et un sergent.

Détail de l'épitaphe

La cérémonie de l’après-midi Après une très cordiale réception du maréchal à l’hôtel de ville, le cortège se met en marche, composé de l’harmonie du commerce et de deux détachements, l’un du 110e RI, l’autre des fusiliers marins, après lesquels viennent les autorités civiles et militaires, ainsi que les présidents des sociétés patriotiques.

On descend la Grande Rue et l’on parcourt les boulevards du Prince-Albert et Eurvin, pour gagner l’emplacement où s’élève le monument. Au moment où s’avance le maréchal Foch, la musique du 110e joue la Marseillaise et les têtes se découvrent. M. Farjon parle le premier pour rendre hommage aux morts de la guerre, aux Boulonnais qui ont voulu, par leurs offrandes, perpétuer leur mémoire, aux artistes qui ont exécuté ce monument, au gouvernement britannique qui prend part à notre cérémonie et enfin au grand chef qui a bien voulu la présider.

Après les discours de M. Duvet, au nom des réformés et anciens combattants du Pas-de-Calais, et de M. Druesne, président des anciens combattants catholiques ; M. Abrami, député, apporte avec émotion et respect le salut de la représentation nationale. Enfin, le maréchal Foch, qui rappelle l’histoire de l’agression allemande et de la victoire de la Marne et la place qu’a tenue Boulogne pendant la guerre, termine en s’écriant : « si aujourd’hui des incertitudes ou des inquiétudes nous assaillaient devant les lenteurs du rétablissement de la paix, reportons nous par le passé à ces temps de l’action. Ecoutons pour nous fixer le dernier écho de la bataille. Car le champ de l’honneur est ce théâtre où, loin des grandes cités, le feu de la rampe, par sa nature rigoureuse, perce bien des obscurités et où le regard s’élève au dessus des intérêts mesquins. Nos morts alliés se redressent pour nous redire le devoir : sauvegarder, maintenir par l’union franche et résolue qui fit leur force, la paix de justice et de liberté qui fut leur but et qui consacra le triomphe des principes pour lesquels ils sont tombés. » La journée s’est terminée par une visite au cimetière aux tombes des 6000 morts britanniques qui dorment leur dernier sommeil côte à côte avec leurs camarades polonais et un certain nombre de soldats belges et où les enfants des écoles ont jeté des fleurs.[1] »

Liste des noms inscrits[2]

1914-1918 Victimes militaires

Plus de 1 600 noms inscrits :

1914-1918 Victimes civiles

Auguste Alloucherie Marguerite Die Charles Fontaine Marguerite Guiselin Madame Mc Donald-Fourcroix
Lucienne Brefort Pierre Dubois Madame Goudal-Pajot Fernand Hanquier Albert Maningue
Marguerite Corbec Fidéline Ducrocq Madame Guerin-Coignot Madame Hermant-Hanquez Madame Miaux-Playout
Clarisse Corion Albert Duhautoy Aug. Guiselin Jules Hue Madame Oudart-Gilbert
Rose Couvreur Madame Ferraton-Coutiez Ernest Guiselin Marie Hue Marie Poure
Maria Delannoye Denise Ferraton Ernest-François Guiselin Madame Lefevre-Ringot Madame Renaut-Hue
Albert Deguine Georges Ferraton Georges Guiselin Roger Lefevre Germaine Renaut
Louise Deguine Georgette Ferraton Madame Guiselin-Gressier Lucienne Lefevre Madame Thery-Delcloy
Henri Desassy Raymonde Ferraton Jean Guiselin Alphonse Leroy Madame Vandamme-Six
Madame Descamps-Fourcroy André Fluet Jeanne Guiselin Madame Leroy-Marcourt Madame Warnier-Devillier

1939-1945 Victimes militaires

Émile Abgrall Édouard Carreaux Jean-Victor Duhamel Jean Grevon Paul Mangin André Roger
Lucien Alexandre Charles Carru Alphonse Dupuis François Gros Léon Manier Marcel Rose
Jules Anquet Gaston Cassez Maurice Dupuis Norbert Grumelard Richard Marmin Pierre Saget
Louis Archambaudiere René Cassez Jules Duriez Sydney Hall Charles Martel Louis Sagnier
Lucien Arnoult Frédéric Caudevelle Marcel Duvinage André Haudiquet Émile Matringhen Armand Sagot
Henri Aucoin Marcel Chataing Émile Edouard Joseph Herchin Raymond Mercier Henri Sailly
Georges Barbe Marcel Chevrier Alfred Etienne Charles Hervet Eugène Merlin Charles Sanier
Maurice Bardeaux Lucien Claessen Jules Faucherand Christophe Hiver Jean-Marie Meynet Georges Sciacaluga
Charles Barriere Constant Claeyssen Joseph Faux Pierre Honvault Adolphe Miette Alfred Seillier
Jules Baudel Reymond Claque Jean Favre André Joly Maurice Mille Vincent Seillier
Alfred Beaurain Gaston Codvelle Alfred Fayeulle Henri Jourde Antoine Minet Robert Sgard
Charles Bernard Auguste Cogan Raymond Ferlicot André Kert René Mionnet Victor Siabas
Jules Besnier Maurice Corbasson Norbert Filiatre Alfred Lamarre Bernard Moleux Paul Simon
Roger Biasse Marcel Cousin Roger Flahaut Georges Lambert Henri Mollinger Jean Soret
René Blard Olivier Dachicourt Albert Fontaine Jean Lambert Jean Montadore Alfred Specq
Auguste Blond Maurice Daguebert Eugène Fontaine Charles Lang Aramis Morel Jean Streibig
Aimé Bocquillon Jean Debris Gatien Fontaine Fernand Le Boulanger Albert Nicolas Jules Telliez
Roger Boidin Marius Deherly Augustin Fortin Louis Leduc Marcel Nouvian Eugène Tetard
Albert Bonnet Paul Delahaye Jean Fourdinier Alfred Lefebvre Auguste Ovion Pierre Tetard
Albert Bonvarlet Louis Delamer Jules Fourrier Louis Lefebvre Jacques Pade Pierre Tetart
Eugène Bouchez Édouard Delaune Maurice Francoise Fernand Lefevre Jean Pannequin Frédéric Thery
Maurice Boulanger Maurice Deleforge Georges Froment Auguste Lemaire Émile Papin Jean Thuillier
Louis Bourgain Marcel Delgove Joseph Furne Michel Lemaire Gaston Parent Jules Tiertant
André Bouteillon Maurice Delicourt Paul Gachere Raymond Lemaire Maurice Pellerin Georges Touron
Marcel Boutillier Pierre Deloziere Alfred Gagneux Alfred Lenel Désiré Picquet Clet Treanton
Roger Brebion Léon Depoilly Robert Gaudin Albert Lengagne Marceau Piette Albert Triplet
Charles Brimeux Louis Depoilly Robert Georgin Eugène Lenglen Pierre Pochet Marcel Trolle
Robert Brisoux Louis Deprez Maurice Gerigne Léon Lepretre Georges Poilly Victor Ulrich
Joseph Brunel Roger Dervaux Roger Giniaux Charlemagne Leprevier Marcel Popelier Marcel Vavasseur
François Brunier Charles Descordes Emmanuel Glavieux Jules Lermet Marcel Preuvots Émile Vidor
Albert Caboche Albert Dhuime Pierre Gobert Georges Leroy Eugène Proyain André Vincent
Jean Caboche Raoul Douette André Golliot Gustave Leroy Marcel Prudhomme Julien Wallaert
Louis Caffier Pierre Dournel Émile Golliot Charles Letailleur André Pruvot Victor Wayolle
Henri Caloin Dit Dubois Eugène Dubot Louis Gout Georges Leturc Georges Puissant
Lucien Calon Jules Dubuis Alfred Gradelet Clément Loisel Jules Rageot
Jean Cantegrel Henri Ducrocq René Grave Albert Lorgnier Roger Rigaut
Auguste Caplain Jean Duflos Louis Grebet Émile Louchet Henri Rioux
Auxence Carpentier Michel Dufour Misael Gressier Georges Manchjelle Édouard Roc

1939-1945 Victimes civiles

Déportés

Lucien Baly Henri Collonge Henri Desjardins Robert Juillien André Mahieu Marcel Prudhomme
Jacques Berr André Coupin Maurice Douchin Jean Lavoine Gisselin Maillard John Robinson
Isaie Bolluyt Lucienne Debruyne Henri Dubruque Pierre Ledez Raymond Mercier Georges Streibig
Marcel Bolluyt Georges Delcloy Madame Dupont-Doublecourt Charles Le Gall Robert Mergey Jean Tinchon
Marcel Brachet Michel Delcourt Joseph Gouriou Kléber Lenglen Joseph Nourtier Maurice Weill
Alphonse Cantegrel Jules Delnord Alfred Gradelet Albert Lesuave Rémy Parmentier Clémentine Weill
Louis Chatelain Roger Deltour Victor Hodique Pierre Letendard Madame Paugam-Lefebvre Henri Wimille

Résistance - FFI

Madame Alice Bacquet Gabriel Hardy
Charles Bollard Lucien Lagaise
Charles Carpentier Alfred Lamesch
Georges Charles Alfred Lamirand
Maurice Charles Roger Lejosne
Jacques Colin Alfred Lemaire
Silvain Dardik Hippolyte Lenfant
Nero Charles Del Louis Letailleur
Gaston Demailly André Macrel
Louis Dernoncourt André Maillard
Georges Dufetel Henri Maillard
Roger Fagoo Victor Merandet
Léon Fayolle Jean Rouvillois
Alphonse Froment Roger Thierry
Théodore Guilbeau Maurice Vanheeckhoet
Edmond Hardy Wladimir Zoubow

Indochine 1947-1952 - TOE

Alfred Beaugrand Raymond Ropitail
Élie-Joseph Bouquet Robert Souloumiac
Jean Brefort Marcel Sueur
Pierre Cagnard Raymond Vasseur
René Creton René Vasseur
Léon Delrue André Hebert
Jean Desongnis René Hendrycks
Émile-Alfred Face René Lacombe
Émile Floure Eugène Lacroix
Eugène Fontaine Michel Lassemblee
André Hebert André Laverdure
René Hendrycks Louis Lecoutre
René Lacombe Raymond Ropitail
Eugène Lacroix Robert Souloumiac
Michel Lassemblee Marcel Sueur
André Laverdure Raymond Vasseur
Louis Lecoutre René Vasseur

Afrique du Nord 1952-1962

Guy Couvois
Émile Defiez
Gérard Dilleman
Henri Dollet
Pierre Dubois
René Ehrhard
Gaston Fosseux
Gérard Fourcroy
Marcel Grignion
André Halle
Marcel Level
Francis Picard

Galerie

Notes

  1. La Croix du Pas-de-Calais, 20 juillet 1924
  2. transcription de la liste des noms par Lep62
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