Monument aux morts de Fampoux

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Monument aux morts de Fampoux
Fampoux monument morts croquis.jpg
Localisation Fampoux
Conflits commémorés 1914-1918
Épitaphe Fampoux
à ses glorieux enfants
morts pour la France
Ils ont bien mérité de la patrie

Inauguration

Le monument aux morts de Fampoux a été inauguré le 19 avril 1925.

Le journal Le Pas-de-Calais hebdo rapporte l'inauguration dans son édition du 3 mai 1925 :

« Bénédiction et inauguration du monument aux morts pour la France

Dimanche 19 avril dernier, la commune de Fampoux inaugurait un monument du souvenir, élevé à la mémoire de ses 45 enfants morts au champ d’honneur et des 7 civils morts pour la France à la suite des bombardements, durant les terribles années d’occupation.

Le comité spécialement constitué en décembre dernier, réussit dans un temps très court, grâce à l’activité de ses membres, aux concours des sociétés locales, d'amis de Fampoux et plus particulièrement du club et des communes du Jorat (Suisse), à réunir la plus grande partie des fonds nécessaires à l’érection du monument.

Celui-ci, élevé sur une petite place assez élevée, à proximité du cimetière, est visible de presque tous les points du village. Il se compose d’un tertre en terre gazonnée, entouré d’une haute bordure de granit fin de Bretagne. Au milieu s’élève un socle également en granit, couronné d’un chapiteau ornementé, portant des attributs militaires et bas-reliefs en bronze. Sur les faces sont placés quatre panneaux de marbre blanc, portant les noms des morts glorieux, la date de l’inauguration et l’indication des concours reçus pour l’érection du monument. Au-dessus, une statue en marbre blanc représente un soldat français victorieux, qui regarde vers la ligne Hindenburg et domine toute la plaine de Fampoux à Monchy ; l’ensemble, très original, est saisissant de vérité.

Après le service solennel, célébré à 10 heures, en l’honneur des soldats de Fampoux morts pour la France, eut lieu la bénédiction du monument. La fanfare de Fampoux exécute parfaitement une marche funèbre de Chopin. Les jeunes filles et les jeunes gens de la commune réunis, exécutent un hymne en l’honneur des morts. Des bouquets et des couronnes sont déposés par les familles et les amis défunts. La délégation suisse, représentée par MM. Badel, président du club de Jorat ; Chappuis, représentant des communes suisses bienfaitrices ; Perret, rédacteur de la Tribune de Lausanne, délégué spécial, arrivé la veille, est reçue officiellement à la mairie.

MM. Burnand et de Cérenville, retenus à Paris, n’ayant pu accompagner leurs amis à Fampoux, se sont excusés.

Après les présentations et discours d’usage, des toasts sont échangés, exprimant réciproquement des sentiments d’amitiés et d’affection mutuelle. Dès 13 h 30, les sociétés de musique, sapeurs-pompiers, sociétés de gymnastique, de préparation militaires, d’anciens combattants, de secours mutuels, de la commune et des environs, au nombre de 19, commencent à arriver. Elles sont tour à tour reçues par le maire, les conseillers, les délégués et les commissaires, et un vin d’honneur leur est servi dans la mairie provisoire, parfaitement décorée aux couleurs suisses et françaises. On remarque particulièrement le drapeau du canton de Vaud, à bandes blanches et vertes, portant l’écusson et la devise : Liberté et Patrie.

Tout se passe dans un ordre parfait et les sociétés vont prendre leurs places respectives pour le défilé qui commence vers 16 heures. Les sociétés, après avoir été passées en revue par la municipalité, défilent tambours et drapeaux en tête, à travers les principales rues du village. Partout des emblèmes de bienvenue, des arcs de triomphe et des décorations ! Fampoux a fait sa toilette des grands jours, et depuis 25 ans, on a vu autant de monde, de bonne humeur et d’animation. Il faut féliciter les habitants de leur urbanité et les organisateurs de leur bonne volonté. À 16 h 45, tous les drapeaux sont groupés autour du monument. Au centre sont réunis les enfants des écoles. Les sociétés font la haie. Sur la tribune, les autorités locales et régionales, les délégués suisses, l’officier représentant l’armée, sont réunis.

La trompette de Fampoux sonne Aux Champs.

L'appel aux morts se fait : il est religieusement entendu. Les enfants des écoles récitent l'Hymne aux morts pour la patrie, de Victor Hugo, et déposent une couronne de lierre et de myosotis au pied du monument.

La délégation des cimetières britanniques dépose également une très jolie couronne, ainsi que la commune de Fampoux, les anciens combattants d'Athies, le club du Jorat.

Cette dernière couronne, de grande dimension et de toute beauté, portant l’inscription : Aux morts glorieux de Fampoux, sur un ruban de soie tricolore, est particulièrement remarquée.

M. Henri Bécu, président du comité et des anciens combattants, remet le monument à la commune. En termes choisis, il rappelle la fraternité d’armes des tranchées, et cette fraternité lui crée le devoir de rendre hommage à ses camarades qui ne sont pas revenus de la guerre. Il souhaite que le monument rappelle aux habitants de Fampoux les misères de envahis, des réfugiés, mais par-dessus tout, le nom de ceux qui sont morts à la tâche.

M. Bauchet, maire, dans un discours simple mais émouvant, remercie tous ceux qui ont bien voulu contribuer à la réussite de la cérémonie de ce jour mémorable. Il remercie tout particulièrement e président du club de Jorat et le représentant des communes Vaudoises, pour l’aide pécuniaire apporté à une malheureuse commune de la France meurtrie, puis il glorifie le poilu victorieux.

Un tonnerre d’applaudissements salue ces deux discours.

M. Badel, président du club, prend alors la parole dans un français très pur, trouve les termes justes, qui vont droit au cœur. Il apporte le salue de la Suisse et du canton de Vaud, et présente les membres de la délégation, excuse les absents. Il est heureux de voir le Jorat à l’honneur. Il rappelle le douloureux pèlerinage qu’il fit, en août 1919, dans les régions dévastées de Reims, Soissons, Arras, Lens, l’horrible souvenir qu’il en emporte et comment Fampoux fut adopté par le Club et les communes du Jorat : « Fampoux, village inconnu, représentant toute la France, et à qui on voulait tendre une main fraternelle par-dessus les frontières des deux pays ». Il rappelle encore la vaillance de notre armée, les misères éprouvées par les blessés, les évacués, passant en Suisse, les engagements volontaires des Suisse dans la Légion étrangère, l’amitié séculaire des deux pays, les luttes identiques pour la conquête de la liberté et de l’indépendance. Après avoir rendu un pieux hommage aux morts, adressé un mot aimable à la jeunesse de Fampoux : la génération qui se lève, l’espoir de demain.

M. Badel termine en souhaitant que dans un avenir prochain les peuples comprennent qu’il faut « Paix sur terre et bonne volonté parmi les hommes ».

Deux sapins venant du Jorat seront plantés près du monument.

MM. Jean Paris, conseiller général ; Versmée, conseiller général du canton de Bertincourt, enfant de Fampoux ; M. Scaillierez, conseiller d'arrondissement du canton d'Arras Sud, rappellent les souffrances des tranchées, la grandeur du sacrifice des héros, les espérances en des jours meilleurs, et terminent en souhaitant l’union des bons Français, pour le plus grand bien de la patrie. Les enfants des écoles chantent La Marseillaise, une musique les accompagne.

Des applaudissements nourris éclatent de toutes parts. La foule se disloque pour se rendre autour des kiosques, où des concerts seront donnés par les sociétés musicales. À 19 heures eut lieu le tirage des primes. Toutes les sociétés reçurent une prime variant entre 125 et 25 francs, ce qui fut pour elles une agréable surprise, puisqu’aucune indication n’avait été donnée à ce sujet. Elles eurent confiance et firent bien. L’entrain le plus cordial ne cessa de régner pendant toute la journée, qui restera inoubliable pour les petits et les grands.  »

Galerie

Liste des noms inscrits

Jean Héquet (1877-1915) César Demoullin (1892-1915) Arthur Couanne (1885-1916) Clovis Hermant (1888-1914)
Jules Bornay (1896-1917) Auguste Delacroix (1889-1915) François Hélard (1874-1916) François Sebert (1896-1915)
Eugène Lequeux (1890-1914) Georges Fouquez (1881-1915) Valentin Dehée (1880-1916) Lucien Roger (1891-1918)
Pierre Wiart (1889-1914) Émile Robillard (1893-1915) Lucien Givry (1894-1916) Marcel Sebert (1894-1917)
Alphonse Leblond (1886-1914) Gustave Dernoncourt (1883-1915) Lucien Lequeux (1892-1916) Maurice Héquet (1892-1917)
Jean-Baptiste Richard (1882-1914) Émile Courtin (1893-1916) Amédée Hutin (1877-1916) Jules Dreyfus (1877-1916)
Octave Beaucourt (1893-1914) Eugène Marchellier (1885-1915) Paul Tanchon (1893-1916) Léon Guilbert (1882-1917)
Joseph Dubois (1883-1914) Léonce Leroy (1883-1915) Alphonse Beaucourt (1891-1916) Louis Péru (1888-1917)
Henri Demoulin (1894-1914) François Decq (1888-1916) Édouard Tanchon (1894-1917) Émile Hermant (1895-1918)


Sources

Lien externe