Monument aux morts de Sailly-en-Ostrevent

De Wikipasdecalais
Aller à : navigation, rechercher
Monument aux morts de Sailly-en-Ostrevent
Sailly-en-Ostrevent monument aux morts2.jpg
Localisation Sailly-en-Ostrevent
Marbrier Platel d'Arras


Liste des noms inscrits

1914-1918

1914-1918
Augustin Bizet François Delannoy
Armand Mercier Jean-Baptiste Paris
Antoine Flon François Wiart
Julien Wiart Charles Leclercq
Jean-Baptiste Péru Joseph Savary
François Dupont (1888-1915) Michel Mercier
Octave Mazingue Henri Dupond
Louis Tranin Alfred Wiart
Paul Coutance Jules Briet
Joseph Vallin Amaury Leclercq
Louis Péru Clovis Dupont
Auguste Bultez Jean-Baptiste Barré
Jean-Baptiste Pintiaux Romain Doremus
Henri Péru Hippolyte Péru
Théophile Mercier Adrien Delchambre
Ambroise Denoyelle Gaston Leclercq
Antoine Pintiaux

1939-1945

Morts aux champs d'honneur Mort pour la France Déporté en Allemagne Victimes civiles
Émile Mazingue Henri Wasson Jules Jambart Henri Bossu
Lieutenant Stiquel Lucien Portejoie Jules Duconseille Madame Mathon-Delattre
Maurice Gauquié Charles Mazingue
Jean-Baptiste Mazingue
Jean-Baptiste Bossu
Geneviève Duchêne
Madame Coutance-Liétard
Monsieur et Madame Coutance-Duarquez et leur fille

Inauguration

Le journal le Pas-de-Calais rapporte l'inauguration du monument aux morts de Sailly-en-Ostrevent dans son édition du 12 octobre 1924 :

« Le village de Sailly a dignement honoré les morts de la grande guerre. Le 11 novembre 1923, dans le cimetière communal, à l'ombre d’un grand christ mutilé, sur la pierre tombale qui recouvra le vaste caveau qui renferme leurs restes, un bas relief d'une belle inspiration chrétienne avait été élevé et béni par le soin de la société des anciens combattants. Ce bas-relief représente, sur un immense bloc de granit, surmonté de la croix de guerre, un cimetière de guerre. La vue s’arrête sur une forêt de croix qui semblent, en s'éloignant, se multiplier à l'infini. Dans le fond du tableau, le soleil levant symbole de l'aube éternelle qui attend les vainqueurs, jette sur le champ du repos ses rayons d'espérance.

Dimanche dernier, toujours sur l'initiative des anciens combattants, un second monument était élevé sur la place publique. Sorti de la maison Platel d'Arras, il n’a rien de commun avec les poilus simili-bronze qu'on a adopté dans trop d'endroits. C'est toujours avec le granit que la commune de Sailly-en-Ostrevent a voulu symboliser le reconnaissant et immortel souvenir qu'elle veut accorder à ses grands morts. Sur un piédestal qui rappelle de façon très apparente, la victoire de 1918, et les noms des vainqueurs qui l'ont payée de leur sang, se dresse un poilu sculpté dans la pierre. Il a 2 m. 10 de haut. En tenue de campagne, il sort d’un abri, le regard attentif et cherchant l'ennemi. Dans la main, il tient une grenade. Il semble incarner la bravoure et le devoir et dire : patience, on les aura !

L'inauguration – la matinée

La journée pluvieuse n’a pu favoriser l’inauguration de ce beau monument. Cependant les habitants et leurs invités ont su braver la pluie et rien n’a laissé à désirer, sinon le mauvais temps.

Le soleil avait paru se montrer dans la matinée. Les habitants en profitèrent pour pavoiser leurs maisons et la couvrir rapidement de verdure, de drapeaux, de guirlandes, etc.

A 10 heures, l'église provisoire, aussi richement et aussi artistiquement décorée que peut le comporter un baraquement, revoyait la foule des fêtes de la bienheureuse Corsule. La messe fut chantée par l'abbé Hennebique, curé de Quiéry-la-Motte, l'harmonium était tenu par M. l'abbé Demay, curé de Mondicourt. A l'évangile, m. le chanoine Vitel, aumônier militaire, décoré de la légion d’honneur, pris la parole devant le conseil municipal, la société des anciens combattants, le secours mutuels et une foule immense et recueillie. L'orateur s'attache à faite comprendre l'âme du soldat français, vaillante parce que chrétienne. Aucune parole ne peut traduire l’effet produit par ce discours chaud, imagé et apostolique. Nos chers poilus revivaient les jours de misère et on peut dire qu'il n'en est pas uns qui ait laissé couler une larme. Après la messe, on se rendit au cortège au monument, où M. le curé procéda à la bénédiction et fit exécuter, au milieu de l'émotion générale, un chant cantate funèbre aux veuves, aux mères et aux morts de la grande guerre.

Le cortège prit ensuite le chemin du cimetière pour une visite aux restes sacrés des grands morts et pour le chant du De Profundis.

L'après-midi – inauguration officielle

A deux heures et demie, le ciel parut enfin sourire, après un repas rapide, le village était de nouveau debout ; les sociétés arrivaient nombreuses des villages voisins, drapeaux et musique en tête, de Vitry, de Lécluse, d'Hamblain, de Tortequesne, d'Étaing, de Noyelles, etc. après le vin d'honneur, le cortège se forma et se dirigea vers le monument. Les autorités prirent place sur la tribune. Remarqués : M. Bousquet, chef du cabinet de M. le préfet ; M. le commandant Dhaille, délégué militaire ; MM. Evrard, conseiller général ; Sylvain, Marc Scaillierez, conseiller d'arrondissement ; M. le chanoine Vitel ; M. Bézu, maire ; M. l'abbé Corroyer, curé de la paroisse ; MM. Edmond Mazingue, président des anciens combattants, Constant Ledru, secrétaire. M. Edmond Mazingue fit l’historique du monument et en fit la remise à la municipalité. M. Bézu, maire, promis, lui et successeur, d’en prendre la garde.

M. Constant Ledru remercia les autorités et le village et fit l'appel des morts, pendant que les enfants des écoles déposaient des gerbes de fleurs au pied du monument. MM. Bousquet et le commandant Dhaille, apportèrent le salut du gouvernement et de l'armée. M. Evrard, avec une éloquence que beaucoup ne lui connaissait pas, improvisa une allocution sur le patriotisme, la nécessité d'être fort pour avoir la paix.

M. le chanoine Vitel, au milieu d'un silence religieux que connaissent rarement les assemblées sur la rue, montra le soldat mourant pour l’union, pour le drapeau tricolore, pour les réparations imposées à l’Allemagne et pour la France libre et indépendante.

M. Scaillierez, écouté avec une grande sympathie, traça un programme magnifique à ceux qui veulent recueillir les leçons de nos grands morts. Après la série des discours, le cortège parcourut le village et la journée s’acheva dans le calme, le respect et l’espérance que laisse dans l’âme des bons français de telles manifestations. »

Galerie de photographies


Sources

Lien externe