Monument aux morts de Saulty

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Monument aux morts de Saulty
Saulty monument aux morts16.JPG
Localisation Saulty, rue des Écoles
Conflits commémorés 1914-1918, 1939-1945
Épitaphe Saulty reconnaissant à ses enfants
Pour la liberté
ils ont donné leur vie
Souvenons nous
Combattants de toutes les guerres, Associations adultes et jeunes, Restons unis pour honorer nos morts

Inauguration

Inauguré le dimanche 18 juin 1922.

« Dimanche 18 juin, ainsi que nous l’avons relaté brièvement, a eu lieu la cérémonie d’inauguration du monument élevé à la mémoire des soldats du pays, morts pour la France. Dans la matinée, toute la population est à l’œuvre pour l’érection de magnifiques et nombreux arcs de triomphe et pour la décoration des maisons et des rues que doit suivre le cortège. Puis, la messe célébrée à l’intention des victimes de la guerre, réunit une première fois la population de la paroisse.

Mais c’est l’après-midi qu’a eu lieu l’inauguration officielle et la bénédiction du monument. Bien avant l’heure fixée, les rues se remplissent de monde. Toute la région semble s’être donnée rendez-vous à cette manifestation patriotique. Les autorités invitées à présider la cérémonie se réunissent au domicile de M. Vaillant, maire de Saulty, car c’est de là que le cortège doit partir. Voici Mgr Julien, évêque d’Arras, dont la bonne grâce coutumière met à l’aise tous ceux qui l’approchent. Sa Grandeur est accompagnée de M. le vicaire général Hoguet. Puis arrive M. Bertin-Ledoux, secrétaire général de la préfecture, qui a fait un tour de force pour venir de Niort , où il assistait la veille au congrès national de la mutualité agricole et représenter ici M. le préfet du Pas-de-Calais. Il est accompagné de M. Gerbore, vice-président du conseil de préfecture, M. le colonel du 3e Génie, venu d’Arras pour venir représenter M. le général de division Huguenot ; M. Amédée Petit, conseiller général et M. Bouillet, conseiller d’arrondissement du canton d’Avesnes-le-Comte ; M. l’abbé Carpentier, doyen d’Avesnes-le-Comte, représentant le clergé du doyenné ; M. l’abbé Deneuville, enfant du pays, etc… le cortège se met en marche aux accents de la Marseillaise, exécutée par la jeune musique de Saulty qui, pour ses débuts, mérite tous nos compliments. C’est un magnifique défilé de groupes et de sociétés. Ce sont des cavaliers dont le gracieux uniforme évoque les soldats de l’Empire, et des boys-scouts à bicyclette, ce sont les jeunes filles qui, dans leurs jolis et frais costumes, remplissent dignement leur rôle. Une mention spéciale est due aux petits poilus et marsouins, qui ont déjà quelque chose de la discipline militaire. Ce sont toutes les sociétés de sapeurs-pompiers et d’anciens combattants venus s’unir à leurs camarades de Saulty pour rendre les honneurs aux glorieux morts de la guerre. Sans prétendre citer chacune des sociétés, nous dirons que le groupe des sapeurs-pompiers d’Arras fut particulièrement remarqué pour sa belle allure et l’entrain de ses trompettes. Pendant que les drapeaux des sociétés se groupent au pied du monument, la foule se masse, sur la place et les routes qui avoisinent. Les autorités montent à la tribune, dressée en face du monument. Nous sommes à l’instant solennel de l’appel de ceux, dont le nom est là, gravé sur le marbre. A chaque nom retentit la même lugubre et glorieuse réponse : « Mort pour la France ! » cependant que des palmes sont déposées au pied du monument et que plus d’une mère et d’une veuve laissent couler leurs larmes...

Puis, tour à tour, prennent la parole M. Bertin-Ledoux, représentant M. le préfet, M. Bouillet, M. Petit et M. le maire de Saulty. Chacun, avec le talent qui le distingue, s’applique à rendre aux morts qui sont les héros du jour, le tribut d’honneur et de gratitude qui leur est dû ; ils rendent hommage à la population de Saulty, ils invitent tous les assistants à faire leur profit des leçons de la grande guerre, à se grouper de plus en plus dans la concorde, l’union, la fraternité nationale, afin que ne soit perdu aucun fruit du sacrifice des morts et que la victoire de la paix soit gagnée par nous comme la victoire de la guerre a été gagnée par eux. Il est juste d’ajouter que M. le maire de Saulty a tenu, au nom de sa commune, à dire un merci bien mérité à M. et Mme Moncomble [Président du Souvenir Français] pour leur dévouement et leur générosité sans limite, soit dans l’acquisition du monument, soit dans l’organisation de la cérémonie du jour. Mgr l’Évêque, en ornements pontificaux, s’avance à son tour. Avant de bénir le monument, sa Grandeur ajoute aux accents patriotiques qui viennent de retentir, la note religieuse. Avec autant d’aisance que de finesse, Monseigneur s’inspire de l’idée géniale qui a guidé l’auteur du monument. Le soldat, gisant au champ d’honneur, reçoit la couronne de la France personnifiée par une femme, dont l’attitude et les traits symbolisent si bien la mère-patrie. Le groupe est dominé par une croix, dont la vue sera toujours, pour les parents des victimes de la guerre, une source de réconfort, en leur donnant l’espérance du revoir dans l’autre monde, et pour les passants, un souvenir du sacrifice suprême accompli par nos héros de la guerre qui se sont, à leur manière, identifiés à la Divine victime du Calvaire… Mgr l’Évêque procède à la bénédiction solennelle du monument. L’hymne national est joué une dernière fois par la musique. Et pendant que les autorités civiles se rendent à la mairie, Mgr l’Évêque distribue ses paternelles bénédictions à tous ceux qui se pressent sur son passage. Que les habitants de Saulty soient fiers de leur monument ! Œuvre de maître, en marbre de Carrare, érigée sur une propriété privée, en bordure de la route, il perpétuera la mémoire des enfants du pays morts à la grande guerre.[1] »

Liste des noms inscrits

1914-1918

1914 1915 1916 1917 1918
Désiré Dambrine Ferdinand Vaillant Oscar Cool Gaston Dambreville Léonce Vitry
Émile Choquet Fernand Goudmand Léopold Leclercq Jules Leclercq Jean Cuvilliez
Lucien Deschodt Élie Lemaitre Misaël Leclercq Léonce Caron (1872-1918)
Émile Lièvre Léon Mariel Pierre Debuire
Émile Macqueron
Nestor Leu
Achille Cool
Zéphir Dingreville

Non inscrit sur le monument aux morts : Paul Jules Roger

1939-1945

1939-1945
Désiré Bridoux Gustave Flajollet

Galerie de photographies

Notes

  1. Journal Le Courrier du Pas-de-Calais du 21 juin 1922
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