Monument aux morts de Vieille-Église

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Monument aux morts de Vieille-Église
Vieille-Eglise monument aux morts.jpg
Localisation Vieille-Église
Conflits commémorés 1914-1918, 1939-1945, Indochine, Algérie
Marbrier Pruvost de Gravelines
Épitaphe 1914-1918
Vieille-Église
À ses enfants morts pour la France

Liste des noms inscrits

1914-1918
1914 1915 1916 1917 1918
Léon Duwattez Léon Gilliot Léon Delattre Alfred Delgove Georges Decobert
Rémy Vercoutre Henri Vilers Alfred Diacre Hilaire Wissocq Jacques Rigobert
Édouard Brulin Georges Hanscotte Aymar Hanscotte Auguste Saint Machin Marius Sailly
Ernest Lambert Gilbert Lamps Florimond Culnart Louis Évrard Victor Sailly
Albert Caron (1892-1914) Alfred Lambert Édouard Brunelot Auguste Barbier Daniel Lefebvre
Alphonse Burette Jules Varenne Paul Évrard Aimé Francois Paul Ammeux
Jules Delattre (1879-1916) Gaston Cousin Honoré Admont
Alfred Brunelot Léon Lombart Lucien Millot
Léon Decroix Henri Victor Sailly Lucien Durier
Gustave Pruvost Auguste Druwe
Maurice Wowe


1939-1945 1945 1948 1952 1956
Jules Deraedt François Delvincourt, déporté Roger Forteville Gilbert Milon Charles Wils
Octave Handscotte
Lucien Valque

Galerie

Inauguration du monument aux morts de Vieille-Église

Le journal La Croix du Pas-de-Calais rapporte l'inauguration du monument aux morts de Vieille-Église dans son édition du 26 août 1921 (inauguré le 14 août 1921) :

« La commune de Vieille-Église a magnifiquement exalté la mémoire de ses 42 enfants morts pour la France. Un beau monument surmonté d'un poilu en marbre de Carrare a été élevé près de l'église. L'inauguration a eu lieu le dimanche 14 août. Le village avait revêtu pour la circonstance un air de fête qu'on ne lui avait jamais vu. Partout des drapeaux, des guirlandes tricolores ; sur le parcours du cortège, une dizaine d'arcs de triomphe, dont plusieurs très beau. La belle église ogivale, don de Mademoiselle Degrez à la commune, était pavoisée aux couleurs nationales et à celles de la Vierge. On ne se lassait pas d'admirer la fraîcheur et la délicatesse des décorations harmonisées avec style de l'édifice. la chaire surtout, toute drapée de rouge et entourée de guirlandes tricolores, se détachait sur le fond blanc de l'église.

Dans la matinée, une messe solennelle dut chantée à l'intention des victimes de la guerre dans la paroisse. On y remarquait, au milieu d'une foule considérable, la présence du conseil municipal, de la société des anciens combattants de Vieille-Église et des familles des soldats morts pour la France. M. le curé invita les assistants à féliciter les morts de la guerre, à imiter leurs vertus et à prier pour eux. Après la messe, il bénit le drapeau des anciens combattants de Vieille-Église qui vient de se former.

L'après-midi commença par une déception, à 1 h ½ une forte averse de pluie. Vaines appréhensions. Le ciel s'éclaircit bientôt. A l'heure fixée, le cortège peut se mettre en marche : il va de la mairie à l'étude de Me Quenelle et revient à l'église. En tête se trouvaient les enfants des écoles, avec de petits drapeaux ou des écharpes, quelques jeunes zouaves, le fusil sur l'épaule. Puis c'est un groupe de 42 jeunes filles en blanc, avec écharpes tricolores, portant des couronnes en fleurs naturelles avec les noms des soldats morts ; une Jeanne d'Arc à cheval, représentée par la sœur d'un soldat décédé en Allemagne. ; une France en guerre entourée de soldats, une France victorieuse, une France en paix, l'Alsace et la Lorraine, un groupe nombreux d'infirmières sous la conduite de M. le docteur Lecomte en uniforme, le conseil municipal, la société des anciens combattants de 8 communes, la musique d'Oye-Plage, le clergé des paroisses voisines et enfin les familles des soldats pour la France. Le service d'ordre était bien fait par des commissaires volontaires et par la gendarmerie d'Audruicq.

Le cortège put seul entrer à l'église. On chante quelques psaumes des premières Vêpres de l'Assomption et la Magnificat. En l'absence de M. le doyen, retenu à Audruicq par son ministère, c'est encore M. le curé qui donne le sermon. « il y aura demain 7 ans, dit-il, l'on entendit pour la première fois à Vieille-Église le canon de la bataille. Un bourdonnement léger, ininterrompu, mais très significatif, nous venait d'une région lointaine., d'au delà des frontières belges, des rives de la Meuse. C'était la bataille de Dinant, suivie de celle de Charleroy. Beaucoup de nos jeunes soldats, de ceux que nous pleurons aujourd'hui y assistaient. Ils y reçurent vaillamment le baptême du feu. La mort qui les guettait déjà, les épargna ce jour-là. Le premier soldat de Vieille-Église qui tomba au champs d'honneur fut Léon Duwattez. Il fut tué à Le Sourd, dans l'Aisne, le 30 août 1914, pendant la retraite des armées françaises. À partir de ce moment, les morts se succédèrent rapidement, avec une régularité implacable, jusqu'au 8 octobre 1918. Il y en eut 6 en 1914, 6 en 1915, 10 en 1916, 11 en 1917, et 9 en 1918 ».

M. le curé montre ensuite le dimanche enlevé aux familles ; il rappelle le christianisme oubliant et consacrant ces nobles traditions. «Aujourd'hui, ajoute-t-il, la gloire est au petit poilu de France. Il égale, s'il ne surpasse, les héros des siècles passés. Le voilà au-dessus de ce beau monument, immortalisé dans le marbre. Il presse sur son chœur le drapeau national, symbole de la patrie pour laquelle il va mourir. Il est encore debout et tourné vers Calais. Calais, la ville qui a été l'enjeu des dernière années de la guerre. Il semble redire le mot qui a couru tant de fois dans nos tranchées : non, ils ne passeront pas, les boches. À ses pieds sont les trophées de la victoire : un canon pris sur l'ennemi, et dans quelques jours des obus. Son nom ? me direz-vous. Le nom de ce poilu ? son nom ? Lisez-le sur le monument. Il s'appelle de 42 noms différents ; mais sous ces noms divers, c'est toujours le même soldat de France, courageux et hardi, affectueux, patient et résigné. Celui de Vieille-Église que vous avez connu et aimé. Ne lui ménagez pas votre admiration, il en est digne. Offrait lui des fleurs, il le mérite. Ajoutez y une prière. Il en a besoin. Et que dut haut du ciel, le dieu des combats, qui est aussi celui des victoires, accorde à tous, aux poilus encore vivants, la couronne des élus pour l'éternité.

M. le curé bénit ensuite le monument. M. O. Babelart fait l'appel des morts ; les enfants chantent une cantique et les discours commencent. Il y en a cinq. Ceux de M. le maire, de M. Louis Butez ; de M. Bollaert et M. Vasseur, conseillers d'arrondissement et de M. Boo, conseiller général du canton d'Audruicq. Le dernier discours est à peine achevé que la pluie recommence. C'est encore une fausse alerte. La pluie ne tombera que deux heures plus tard, mais cette fois avec le consentement des agriculteurs. »

Sources

  • Mairie de Vieille-Église
  • Louis Mortreux, Les héros de l'oubli, 1952-1962, hommage aux militaires du département du Pas-de-Calais morts au champ d'honneur en Algérie-Tunisie-Maroc, Divion, 2004, 254 pages.
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