Monument aux morts de Vis-en-Artois

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Monument aux morts de Vis-en-Artois
Vis-en-Artois monument aux morts.jpg
Localisation Vis-en-Artois
Conflits commémorés 1914-1918, 1939-1945

Descriptif

Georges Besnier, archiviste départemental, mais aussi président de la commission mise en place par la préfecture pour statuer sur les projets de monument aux morts présentés par les communes réagit vivement au projet de Vis-en-Artois :

« Le projet présenté est vraiment scandaleux. On ne peut laisser passer sans protestation l'exploitation éhontée que fait l'entreprise parisienne Gourdon de la piété populaire à l'égard des morts de la guerre. Cette maison présente trois types de la plus ecoeurante banalité et les exécute en matériaux et proportions différentes suivants les ressources que lui laisse entrevoir la naïveté des délégations municipales. Alors qu'il ne manque pas à Arras même d'artistes capables de faire une oeuvre honnête et originale, qui ne sont pas encouragés, le rôle de l'administration doit être de s'opposer à la réussite d'un mercantilisme odieux.[1] »

Liste des noms inscrits

1914-1918

1914-1918
1914 1915 1916 1917 1918
Julien Catillion Eugène Ringeval Jean-Baptiste Mercier Nicolas Tabary Marius Corette
Moïse Wiart Moïse Lecherf Georges Deron Jules Masclef Adam Pruvost
Jules Leroux Jules Dequéant Louis Virlin Louis Ledent Paul Thiévet
Alexandre Dugimont Pierre Danel Émile Dubois Jules Peigne Alfred Dujardin
Siméon Lemaire Philibert Olivier Clovis Strique
Henri Devienne Henri Delannoy Maurice Delannoy
Eugène Duhamel Arthur Watel


Victime civile : François Moreau.

1939-1945

1939-1945
Jules Bisson André Mercier André Delannoy

Inauguration du monument

Le journal la Croix du Pas-de-Calais rapporte l'inauguration du monument aux morts dans son édition du 17 août 1924 :

« Dimanche dernier la population de Vis-en-Artois a honoré la mémoire de ses enfants au nombre de 31, tombés pendant la guerre pour la défense du pays. La décoration du village est un régal pour l’esprit et pour le cœur. Des drapeaux flottent partout, des arcs de triomphe, des oriflammes aux vives couleurs, et dans cette parure de fête, une foule nombreuse, ardente et respectueuse à la fois. Le matin, dans l’église trop petite pour contenir la foule émue qui s’y presse, M. le curé de la paroisse célèbre une magnifique messe. Puis, après l’évangile, dans une allocution d’une envolée superbe, il rappelle la mémoire des héros et retrace leurs vertus. Après la bénédiction du monument, tous les habitants se rendent au cimetière et les drapeaux s’inclinent devant chaque tombe. Dès 14 heures, les musiques de Croisilles et de Biache-Saint-Vaast et les 33 sociétés de combattants des villages voisins, drapeaux et clairons en tête, arrivent dans le village et sont reçus par la municipalité et le comité d’érection du monument. Des vins d’honneur leur sont servis. Le cortège se forme ensuite dans la rue d’Hendecourt. Les enfants du village en prennent la tête et la fanfare de Biache-Saint-Vaast ouvre la marche, suivie des autorités. M. Bertin-Ledoux, secrétaire général de la préfecture du Pas-de-Calais, entouré de la municipalité, M. Paul Decaudain, président des anciens combattants et du comité d’organisation, M. Marc Scaillierez, délégué de l’union départementale des anciens combattants. M. Evrard, conseiller général, M. Sylvain, conseiller d’arrondissement, M. le capitaine Vasseur et MM. les maires des communes environnantes. Après avoir parcouru toutes les rues de la localité, les sociétés se rangent face au monument auquel les drapeaux font une garde d’honneur. Avant de commencer la série des discours, un enfant récite une poésie patriotique, les élèves des écoles chantent très purement le Pro Patria et nous arrivons au discours.

C’est d’abord le salut des conscrits de la classe 1924 à leurs aînés, à ceux qui leur ont tracé le chemin pendant la Grande Guerre. Le jeune Delannoy Loréal au nom de ses camarades, s’acquitte parfaitement de cette tâche et d’unanimes applaudissements accueillent ses paroles. Le dévoué président de l’union des anciens combattants de Vis-en-Artois, M. Paul Décaudin, président du comité d’organisation, remet alors le monument à la municipalité. En termes élevés, il remercie tous ceux qui ont apporté leur concours à cette œuvre de reconnaissance, il glorifie le poilu et son rôle durant les hostilités. Puis, le voile qui recouvrait le monument tombe et l’orateur termine en faisant l’appel des 31 soldats de Vis-en-Artois morts au champ d’honneur. Des gerbes de fleurs sont déposées sur le socle, une fillette présente gentiment un bouquet au président du comité d’organisation. M. Drancourt, maire de la commune, accepte au nom de la municipalité le dépôt qu’on veut bien lui confier. Il a un mot aimable pour les organisateurs, un merci cordial à tous. M. Marc Scaillierez, au nom du comité départemental de l’UNC [Union nationale des combattants], glorifie le rôle de nos héros. « Ils ont gagné la guerre par leurs vertus, ils ont préparé la paix, qu’on ne les oublie jamais, qu’on n’oublie jamais les enseignements qu’ils nous ont donnés ! ». M. Evrard, conseiller général du canton de Vitry-en-Artois, célèbre l’héroïsme des enfants de Vis-en-Artois pendant la guerre ; il exalte les qualités de la population civile pendant l’occupation, son courage à relever son village de ses ruines. M. le capitaine Vasseur dit le bonheur qu’il a de se trouver parmi ses anciens frères d’armes. Il exalte le courage des enfants de Vis-en-Artois, qui, dès septembre 1914 sur les rives de l’Yser, se montraient déjà les fiers artisans de la victoire et forçaient l’admiration de tous ceux qui les voyaient à l’œuvre. Il fait confiance en face des manifestations revanchardes des Allemands, au sang-froid et à l’union des Français. Enfin, M. Bertin-Ledoux, secrétaire général de la préfecture du Pas-de-Calais, clôt la série des discours. En des termes éloquents et d’une parfaite ordonnance, il rappelle les souffrances de la population de Vis-en-Artois, son dénuement sous le joug des Allemands, sa misère après l’armistice. Il dit la magnifique conduite de ses soldats et la façon dont ils allèrent au sacrifice et à la gloire. « Que ces leçons ne soient pas perdues ! » La Marseillaise est exécutée. Les drapeaux s’inclinent, les clairons sonnent Aux Champs, toutes les têtes se découvrent, la cérémonie officielle est terminée. La société de gymnastique de Biache-Saint-Vaast exécute ensuite quelques mouvements d’ensemble très appréciés par l’assistance et les fanfares font entendre quelques beaux morceaux de circonstance. Il convient de féliciter les organisateurs et plus particulièrement M. Paul Décaudin qui s’est dépensé sans compter pour assurer la réussite de cette belle manifestation. »

Restauration du monument

Le monument a été entièrement restauré en 2013 par l'entreprise Serviloc. Les travaux ont consisté en un démontage et remontage complet à quelques mètres de l'emplacement initial. Le monument a également été mis en lumière à cette occasion.

Galerie de photographies

Sources

Notes

  1. courrier du 5 juillet 1924
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