Pronville-en-Artois : Différence entre versions
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+ | {{toponymie}} ''Prodovilla'', 1115 ({{cart.}} du chap. d’Arras, {{n°}} 11), ''Brodovilla'', 1154 ({{cart.}} du chap. d’Arras, {{n°}} 24), ''Prouville'', 1219 ({{cart.}} du chap. d’Arras, {{n°}} 169), ''Provila'', 1259 ({{ch.}} de Ponthieu, {{n°}} 127), ''Poureville'', 1307 (titres et comptes d’Art., {{t.}} {{I}}, {{f.}} 41), ''Proville'', 1456 (mon de Mailly, {{t.}} {{II}}, preuves, {{n°}} 362) <ref>{{Loisne}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1101013/f396.image Page 308]</ref>. | ||
− | === | + | ===Cadre administratif en 1789=== |
− | + | Pronville, en 1789, faisait partie du bailliage de [[Bapaume]] et suivait la coutume d'Artois. Son église paroissiale, diocèse de Cambrai, doyenné de [[Beaumetz-lès-Cambrai]], était consacrée à saint Géry ; l'abbé de Saint-Aubert présentait à la cure <ref>{{Loisne}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1101013/f396.image Page 308]</ref>. | |
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== Histoire == | == Histoire == | ||
+ | Le territoire de Pronville faisait autrefois partie de la Gaule Belgique, pays occupé depuis le neuvième siècle avant Jésus-Christ par les celtes ; le village se trouvait dans le pays occupé par les Nerviens dont la capitale était Bavay. | ||
− | + | Après Clovis, le pays des Nerviens tombe dans la part de Clotaire, roi de Soissons. En 870, les Normands et les Danois se répandirent sur toute la province sans qu'on put leur opposer aucune résistance. Ces Normands détruisirent à [[Abbaye Saint-Georges de Baralle|Baralle l'abbaye de Saint-Georges]] fondée par Clovis et celle de [[Abbaye Sainte-Saturnine de Sains-lès-Marquion|Sainte-Saturnine à Sains les Marquion]]. | |
− | + | Dans le voisinage du village de Pronville, on a découvert un cimetière Mérovingien composé de nombreuses tombes renfermant des squelettes entourés de poteries, de vases en verres, de bijoux, des plaques de ceinturons, des agrafes et des broches en bronze avec pierres de couleurs enchâssées, des armes, des miroirs de métal, des colliers faits de petits anneaux de verre transparent, d'ambre ou de terre cuite émaillée, des bracelets en verroterie, des bagues en or avec chaton en métal ou en pierres de couleurs. Les tombes étaient de simples fosses creusées dans le calcaire, la tête tournée vers l'orient, mais à partir du sixième siècle, les tombes sont en bois ou en pierre. | |
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+ | Une bulle du pape Pascal {{II}}, datée de 1104, puis une autre du pape Innocent {{II}}, datée de 1137, confirme à nouveau les donations faites par les évêques, dans trente-quatre villages du Cambrésis et de l'[[Artois]], à l'abbaye de Saint-Aubert. La bulle d'Innocent {{II}} s'exprime ainsi : | ||
− | + | {{Citation|''Innocent, évêque, chef des serviteurs de Dieu, à notre cher fils Gautier abbé et aux fils de l'église de Saint-Aubert, situé dans la ville de Cambrai, substitue à lui et à ses successeurs à perpétuité l'autel de Chaum ([[Quéant]]) avec son appendice de Pronville, l'autel d'Osgice ([[Oisy-le-Verger|Oisy]]). Donné à Pise par le cardinal diacre Emeric, le deuxième jour de juin, le troisième de l'indication de l'an de l'incarnation de notre Seigneur, mil cent trente-sept et de notre pontificat l'an {{VII}}''}}. | |
− | + | Lors de la création de l'[[évêché d'Arras]] en 1093 par le pape Urbain {{II}}, les biens furent donnés au nouvel évêché et nous trouvons dans un cartulaire du chapitre d'Arras la confirmation de ces possessions données par le pape Pascal {{II}}, le 2 décembre 1115 et, parmi elles, dans la portion du doyenné de Vaulx, comprise dans les limites du territoire de l'Artois, les autels de Vaulx, de [[Noreuil]], de [[Quéant]], de Pronville, de [[Cagnicourt]]..., mais comme les autels de [[Quéant]] et de Pronville avaient été donnés par l'évêque de Cambrai à l'abbaye de Saint-Aubert, ces autels continuèrent à faire partie de l'évêché de Cambrai et Robert, comte de Flandre, ainsi que les papes Pascal {{II}} et Innocent {{II}} confirmèrent les possessions de l'abbaye de Saint-Aubert, après entente avec l'évêché d'Arras. Ce cartulaire du chapitre d'Arras établit nettement que les villages de [[Quéant]] et de Pronville faisaient partie de l'Artois dès 1115. | |
− | + | Les archives de l'abbaye de Saint-Aubert contiennent une charte, datant de 1230, par laquelle Watier, Seigneur de Pronville, près [[Quéant|Quéant-en-Artois]], accorde, à l'abbé de ce monastère le droit de dîme sur vingt-cinq razières de terre situées à Pronville et joignant les terres du Cornet, ce qu'il fit du consentement de sa femme Mathilde et de celui de son fils aîné Jean. Un de leurs descendants [[Amand de Pronville]] épouse Guyote d’Hamelincourt avec laquelle il eut trois enfants, Louis, Guy et Alix qui devint religieuse de l’abbaye du Verger. [[Louis de Pronville]] eut un fils du même nom dont la fille Louise de Pronville, seule héritière porta la terre de Pronville dans la famille de Wignacourt. | |
− | + | Saint-Géry fut de tous temps le patron du village de Pronville, évêque de cambrai et d'[[Arras]], en 585, il fonda à Cambrai le monastère de Saint-Médard qui prit ensuite le nom de son fondateur. | |
− | + | A Pronville, désigné dans les vieux diplômes comme appendice de l'église de Quéant, on voit une église, un château, un moulin et deux chapelles situées toutes deux le long de la seule grande route du pays qui, reliant les routes de Cambrai à Bapaume et d'Arras à Cambrai, allait de Douai à Beugny par Lécluse et Villers-Cagnicourt. | |
− | + | La fête patronale est la ducasse, nom qui existait au {{XIIIe}} siècle. Le mot ducasse est la contraction de dédicasse, consécration de l'église à un saint, et la ducasse tombe le dimanche le plus proche du jour anniversaire de cette dédicasse. Le dimanche après la ducasse on fêtait le raccroc. | |
− | + | La Famille de Pronville nous est connue dès le {{XIIIe}} siècle. Elle portait de Sinople à la Croix engrêlée d’argent | |
− | + | Pronville a eu au moyen age une forteresse considérable, qui fut détruite au commencement du {{XIVe}} siècle, pendant la courte irruption des flamands en cette contrée en 1303. | |
− | + | Le château de Pronville avait été bâti à l’endroit d’un poste romain dit Peronna Villa. Le nom de villa indiquait un ensemble de bâtiments agricoles où presque tous les travailleurs étaient esclaves, et qu’un mur d’enceinte flanqués de tours protégeait contre les voleurs. | |
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+ | En 1368, monseigneur Gilles d’Escaussines, chevalier à Pronville en Artois, époux de Jeanne d’Espinoy (de la famille d’Espinoy Oisy). Le nom d’Escaussines ou d’Escausseurs appartenait à une ancienne famille du Cambrésis qui figure en 1266 et 1402 dans les chartes de l’abbaye de Saint-Aubert. Dans la charte de 1402 il est parlé d’un Alexandre d’Escausseurs dit le Gueulard ou le Goulu, parce qu’il était esclave de son ventre et amoureux de la bonne cuisine et de la bonne fumée. Cet Alexandre avait épousé Marguerite de Pronville avec laquelle il eut deux fils dont l’un, Godefroy, porta le titre de la terre venant de sa mère et périt à la bataille d’Azincourt en 1415, alors que l’autre s’établit à Cambrai. Gilles portait le titre de seigneur de Renne, il devait être le père d’Alexandre, marié à l’héritière des anciens seigneurs et administrait ses biens. | ||
− | + | En 1560, Jean de Miraumont, écuyer, était seigneur de Pronville, sa maison était au rang des familles équestres. | |
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− | + | En 1569, Pierre Lagneaux était propriétaire de la seigneurie vicomtière de Sart en Pronville qui comprenait 22 mesures de terre. | |
− | + | Dans l’église du monastère des Dominicains de Douai se trouvait le tombeau de Jeanne de Pronville, décédée en 1646, mariée en premières noces à Hugues de Wasselin de Lannoy. Cet Hugues de Wasselin de Lannoy était seigneur de Pronville en 1596. Le 23 décembre de la même année, il fut créé chevalier par Philippe II roi d’Espagne. | |
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+ | En 1632, la seigneurie fut confisquée par l’empereur et vendue par décret en 1676. | ||
− | + | Marie-Florence de Pronville épousa en 1672 Pierre de Chastellain, seigneur de Fontenay. | |
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+ | En 1729, le conseil d’Artois rendit un jugement qui maintenait le sieur Charles-Albert Châtelain écuyer dans ses droits et possessions de la seigneurie de Pronville, notamment dans le droit d’afforage sur les boissons et denrées qui se vendaient chez les cabaretiers du village. | ||
− | + | En 1741, les seigneurs ou hommes de fiefs du Baillage de Bapaume, dont dépendait Pronville, furent convoqués afin que les coutumes du bailliage soient de nouveau constatées. Pour la seigneurie de Pronville ce fut Messire de Poix de Robersalle. | |
− | + | Messire Arnould-Joseph Mairesse, écuyer et seigneur de Pronville, possédait le domaine de Pronville vers le milieu du {{XVIIIe}} siècle. | |
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+ | En 1780, il y avait quatre seigneuries dans l'étendue du territoire; elles appartenaient à MM Mairesse, Rouvroy de Libessart, Lefebvre de Noureuil et à Mme de Maulde. | ||
− | + | En 1781, les habitants du village demandent à être autorisés à faire un emprunt pour terminer leur église. | |
− | + | En 1793, le 2 janvier, le directoire du district de Bapaume dont dépendait Pronville, de « déclarer confisqués au profit de la nation, les biens situés dans l’étendue de ce district et « appartenant aux émigrés dont les noms suivent » : Armand joseph Mairesse de Pronville,... | |
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+ | De nombreuses personnes du district furent mises en arrestation comme suspectes ou comme fanatiques, dont à Pronville : Flandra et Saudemond (ex-bénédictin). | ||
+ | Après Waterloo, les troupes françaises rentrent par la chaussée Brunehaut et la route du Cateau, les anglais qui les suivent viennent mettre le siège devant Cambrai qui se rendit au bout de quelques jours. Le 26 juin, le roi Louis {{XVIII}} entre dans Cambrai d'où il adresse sa première proclamation aux Français. Bapaume reçoit une garnison prussienne et une garnison anglaise. Les Anglais occupent les villages de Quéant et de Pronville, et le territoire ne fut évacué qu'en 1818, année ou une terrible famine sévit dans la région, le pain se vendit 0,50 fr. la livre. | ||
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+ | Le 12 juin 1818, un incendie qui commença dans la grange d’un maréchal-ferrant détruisit 60 maisons et causa 160 000 francs de perte. | ||
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+ | En 1883, un habitant de Quéant, parcourant les souterrains situés sous le village, découvrit une monnaie d'argent à l'effigie de l'empereur Trajan qui régna de 98 à 117 après Jésus-Christ, et une autre en bronze à l'effigie de Lucius Aurélius Vérus, associé à l'empire sous Marc-Aurèle et mort en 169. A peu près à la même époque, le chaufournier J.B. Delot, tirant de la marne pour son four dans un champ situé du coté de Pronville, trouva l'entrée d'une carrière communiquant avec les souterrains, et ramassa des pièces d'argent à l'effigie de Posthumus, un des trente tyrans de l'époque de Gallien qui commandait en Gaule en 257 et s'y fit proclamer empereur en 261 | ||
+ | |||
+ | En août 1914, le village fut envahi et occupé par les troupes Allemandes. De 1916 à avril 1917, furent construits, sur le terroir de Pronville, de nombreux ouvrages, blockhaus, tranchées, abris, pour l’édification de la ligne Hindenburg . Lors du recul de leurs troupes en avril 1917, les Allemands vinrent se poster sur cette ligne et n’en furent délogés que le 3 septembre 1918, date à laquelle, les troupes Écossaises et Navales du {{XVIIe}} corps commandées par le général Sir Charles Fergusson, aidées par le corps de tanks, libérèrent le village. | ||
+ | |||
+ | En 1922 fut trouvé, dans la ferme du château, appartenant à Mme veuve Bachelet, à la lisière de Quéant, une pierre de 0,35 m sur 0,20 m environ, sculptée de deux écussons soutenus par une guirlande, et sous couronne de comte : l’un portant un château à trois tours accolées ; l’autre une croix. Cette pierre devait surmonter l’entrée de l’ancien château, elle était dans une cave depuis longtemps et paraît datée de la fin du {{XVIIe}} ou du début du {{XVIIIe}} siècle. | ||
+ | |||
+ | Le 23 septembre 1920, suite à la destruction presque complète du village, Pronville reçoit la croix de guerre. | ||
+ | |||
+ | Suite aux délibérations du conseil municipal de Pronville, des 13 septembre 2007 et 22 octobre 2010, demandant le changement de nom de la commune, parait le Décret n° 2017-149 du 7 février 2017 portant changement du nom de communes, inscrit au Journal officiel n°0034 du 9 février 2017, texte n° 39, Pronville redevient "'''Pronville-en-Artois'''", comme autrefois. | ||
+ | |||
+ | == Patrimoine == | ||
+ | |||
+ | === Habitat === | ||
+ | Le village ayant été détruit en 1917, il ne subsiste plus de bâtiments remarquables | ||
+ | === Patrimoine religieux === | ||
+ | *Église Saint-Géry refaite en 1931, avec fonts baptismaux de 1675 | ||
+ | *Chapelle Ave Maria | ||
+ | *Chapelle au Sacré Cœur | ||
+ | *Chapelle Notre-Dame des Affligés | ||
+ | |||
+ | === Patrimoine éducatif === | ||
+ | *Écoles: l'école a fermée le 30 juin 2000 | ||
+ | |||
+ | ===Patrimoine commémoratif=== | ||
+ | *[[Monument aux morts de Pronville|Le monument aux morts]] | ||
+ | |||
+ | == Vie quotidienne == | ||
+ | Il y a actuellement 3 associations: | ||
+ | *l'association des anciens élèves avec une section tennis de table | ||
+ | *le comité des fêtes | ||
+ | *les petits pronvillois | ||
+ | |||
+ | == Des hommes et des femmes == | ||
=== Démographie === | === Démographie === | ||
{{Démographie | {{Démographie | ||
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====Les maires==== | ====Les maires==== | ||
{{ÉluDébut |Titre= Liste des maires successifs}} | {{ÉluDébut |Titre= Liste des maires successifs}} | ||
− | {{Élu | + | {{Élu |Début=Février 2018 |Fin=|Identité=Isabelle Tournel |Parti= |Qualité= }} |
− | {{Élu |Début=[ | + | {{Élu |Début=2008 |Fin=Février 2018|Identité=[[Bernard Battesti]] |Parti= |Qualité= }} |
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+ | {{Élu |Début=1929 |Fin=1971|Identité=[[François Cathelain]] |Parti=URD |Qualité= }} | ||
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+ | {{Élu |Début=1919 |Fin=1925|Identité=[[Emmanuel Sevrette]] |Parti= |Qualité= }} | ||
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+ | {{Élu |Début=1790 |Fin=1813 |Identité=[[François Joseph Hary]] |Parti= |Qualité= }} | ||
{{ÉluDonnées}} | {{ÉluDonnées}} | ||
{{ÉluFin}} | {{ÉluFin}} | ||
− | |||
− | == | + | ====Les adjoints au maire==== |
+ | *1953 <ref>{{Modèle:RAAP1953}}</ref> : Augustin Deleau. | ||
+ | *1959 <ref>{{Modèle:RAAP1959}}</ref> : Jean Plateau. | ||
+ | *1971 <ref>{{Modèle:RAAP1971}}</ref> : Augustin Deleau. | ||
+ | *1983 <ref>{{RAAP1983}}</ref> : Pierre Jésus, Robert Ficheux, Marie-Jo Derveaux. | ||
− | === | + | ==== Les natifs de Pronville décorés de la Légion d'Honneur ==== |
− | + | *[[Alexis Desoignies]] | |
+ | *[[Séraphin Faille (1763-1807)]] | ||
+ | *[[Amand Saudemont (1768-1834]] | ||
− | == | + | ==Galerie== |
− | + | [[:Catégorie:Image Pronville|Vers la galerie d'images...]] | |
− | + | ||
+ | == Notes et liens == | ||
+ | === Bibliographie === | ||
+ | *Comte de Proyart de Baillescourt, « Le cimetière mérovingien de Pronville », dans ''Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai'', tome LXXXIX, 1950, pages 131-135. | ||
=== Notes === | === Notes === | ||
− | + | {{Références}} | |
− | + | ||
− | + | ||
[[Catégorie:Commune du Pas-de-Calais]] | [[Catégorie:Commune du Pas-de-Calais]] | ||
− | + | [[Catégorie:Commune décorée de la Croix de guerre 1914-1918]] | |
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Version actuelle en date du 15 juillet 2023 à 19:30
Pronville-en-Artois | |
---|---|
Administration | |
Arrondissement | d'Arras |
Canton | Canton de Bapaume |
Ancien canton | Ancien canton de Marquion |
Code Insee | 62671 |
Code postal | 62860 |
Intercommunalité | Communauté de communes de Osartis-Marquion |
Statistiques | |
Population | 318 hab. |
Superficie | 6,09 km2 |
Densité | 52 hab. par km2 |
Autres | |
Site web | Pas de site officiel |
Cadastre | Vers 1837 : Tableau d'assemblage |
Sommaire
Territoire
Formes anciennes du nom de la commune [1] : Prodovilla, 1115 (Cartulaire du chap. d’Arras, n° 11), Brodovilla, 1154 (Cartulaire du chap. d’Arras, n° 24), Prouville, 1219 (Cartulaire du chap. d’Arras, n° 169), Provila, 1259 (chartes de Ponthieu, n° 127), Poureville, 1307 (titres et comptes d’Art., t. I, folio 41), Proville, 1456 (mon de Mailly, t. II, preuves, n° 362) [2].
Cadre administratif en 1789
Pronville, en 1789, faisait partie du bailliage de Bapaume et suivait la coutume d'Artois. Son église paroissiale, diocèse de Cambrai, doyenné de Beaumetz-lès-Cambrai, était consacrée à saint Géry ; l'abbé de Saint-Aubert présentait à la cure [3].
Histoire
Le territoire de Pronville faisait autrefois partie de la Gaule Belgique, pays occupé depuis le neuvième siècle avant Jésus-Christ par les celtes ; le village se trouvait dans le pays occupé par les Nerviens dont la capitale était Bavay.
Après Clovis, le pays des Nerviens tombe dans la part de Clotaire, roi de Soissons. En 870, les Normands et les Danois se répandirent sur toute la province sans qu'on put leur opposer aucune résistance. Ces Normands détruisirent à Baralle l'abbaye de Saint-Georges fondée par Clovis et celle de Sainte-Saturnine à Sains les Marquion.
Dans le voisinage du village de Pronville, on a découvert un cimetière Mérovingien composé de nombreuses tombes renfermant des squelettes entourés de poteries, de vases en verres, de bijoux, des plaques de ceinturons, des agrafes et des broches en bronze avec pierres de couleurs enchâssées, des armes, des miroirs de métal, des colliers faits de petits anneaux de verre transparent, d'ambre ou de terre cuite émaillée, des bracelets en verroterie, des bagues en or avec chaton en métal ou en pierres de couleurs. Les tombes étaient de simples fosses creusées dans le calcaire, la tête tournée vers l'orient, mais à partir du sixième siècle, les tombes sont en bois ou en pierre.
Une bulle du pape Pascal II, datée de 1104, puis une autre du pape Innocent II, datée de 1137, confirme à nouveau les donations faites par les évêques, dans trente-quatre villages du Cambrésis et de l'Artois, à l'abbaye de Saint-Aubert. La bulle d'Innocent II s'exprime ainsi :
.« Innocent, évêque, chef des serviteurs de Dieu, à notre cher fils Gautier abbé et aux fils de l'église de Saint-Aubert, situé dans la ville de Cambrai, substitue à lui et à ses successeurs à perpétuité l'autel de Chaum (Quéant) avec son appendice de Pronville, l'autel d'Osgice (Oisy). Donné à Pise par le cardinal diacre Emeric, le deuxième jour de juin, le troisième de l'indication de l'an de l'incarnation de notre Seigneur, mil cent trente-sept et de notre pontificat l'an VII »
Lors de la création de l'évêché d'Arras en 1093 par le pape Urbain II, les biens furent donnés au nouvel évêché et nous trouvons dans un cartulaire du chapitre d'Arras la confirmation de ces possessions données par le pape Pascal II, le 2 décembre 1115 et, parmi elles, dans la portion du doyenné de Vaulx, comprise dans les limites du territoire de l'Artois, les autels de Vaulx, de Noreuil, de Quéant, de Pronville, de Cagnicourt..., mais comme les autels de Quéant et de Pronville avaient été donnés par l'évêque de Cambrai à l'abbaye de Saint-Aubert, ces autels continuèrent à faire partie de l'évêché de Cambrai et Robert, comte de Flandre, ainsi que les papes Pascal II et Innocent II confirmèrent les possessions de l'abbaye de Saint-Aubert, après entente avec l'évêché d'Arras. Ce cartulaire du chapitre d'Arras établit nettement que les villages de Quéant et de Pronville faisaient partie de l'Artois dès 1115.
Les archives de l'abbaye de Saint-Aubert contiennent une charte, datant de 1230, par laquelle Watier, Seigneur de Pronville, près Quéant-en-Artois, accorde, à l'abbé de ce monastère le droit de dîme sur vingt-cinq razières de terre situées à Pronville et joignant les terres du Cornet, ce qu'il fit du consentement de sa femme Mathilde et de celui de son fils aîné Jean. Un de leurs descendants Amand de Pronville épouse Guyote d’Hamelincourt avec laquelle il eut trois enfants, Louis, Guy et Alix qui devint religieuse de l’abbaye du Verger. Louis de Pronville eut un fils du même nom dont la fille Louise de Pronville, seule héritière porta la terre de Pronville dans la famille de Wignacourt.
Saint-Géry fut de tous temps le patron du village de Pronville, évêque de cambrai et d'Arras, en 585, il fonda à Cambrai le monastère de Saint-Médard qui prit ensuite le nom de son fondateur.
A Pronville, désigné dans les vieux diplômes comme appendice de l'église de Quéant, on voit une église, un château, un moulin et deux chapelles situées toutes deux le long de la seule grande route du pays qui, reliant les routes de Cambrai à Bapaume et d'Arras à Cambrai, allait de Douai à Beugny par Lécluse et Villers-Cagnicourt.
La fête patronale est la ducasse, nom qui existait au XIIIe siècle. Le mot ducasse est la contraction de dédicasse, consécration de l'église à un saint, et la ducasse tombe le dimanche le plus proche du jour anniversaire de cette dédicasse. Le dimanche après la ducasse on fêtait le raccroc.
La Famille de Pronville nous est connue dès le XIIIe siècle. Elle portait de Sinople à la Croix engrêlée d’argent
Pronville a eu au moyen age une forteresse considérable, qui fut détruite au commencement du XIVe siècle, pendant la courte irruption des flamands en cette contrée en 1303.
Le château de Pronville avait été bâti à l’endroit d’un poste romain dit Peronna Villa. Le nom de villa indiquait un ensemble de bâtiments agricoles où presque tous les travailleurs étaient esclaves, et qu’un mur d’enceinte flanqués de tours protégeait contre les voleurs.
En 1368, monseigneur Gilles d’Escaussines, chevalier à Pronville en Artois, époux de Jeanne d’Espinoy (de la famille d’Espinoy Oisy). Le nom d’Escaussines ou d’Escausseurs appartenait à une ancienne famille du Cambrésis qui figure en 1266 et 1402 dans les chartes de l’abbaye de Saint-Aubert. Dans la charte de 1402 il est parlé d’un Alexandre d’Escausseurs dit le Gueulard ou le Goulu, parce qu’il était esclave de son ventre et amoureux de la bonne cuisine et de la bonne fumée. Cet Alexandre avait épousé Marguerite de Pronville avec laquelle il eut deux fils dont l’un, Godefroy, porta le titre de la terre venant de sa mère et périt à la bataille d’Azincourt en 1415, alors que l’autre s’établit à Cambrai. Gilles portait le titre de seigneur de Renne, il devait être le père d’Alexandre, marié à l’héritière des anciens seigneurs et administrait ses biens.
En 1560, Jean de Miraumont, écuyer, était seigneur de Pronville, sa maison était au rang des familles équestres.
En 1569, Pierre Lagneaux était propriétaire de la seigneurie vicomtière de Sart en Pronville qui comprenait 22 mesures de terre.
Dans l’église du monastère des Dominicains de Douai se trouvait le tombeau de Jeanne de Pronville, décédée en 1646, mariée en premières noces à Hugues de Wasselin de Lannoy. Cet Hugues de Wasselin de Lannoy était seigneur de Pronville en 1596. Le 23 décembre de la même année, il fut créé chevalier par Philippe II roi d’Espagne.
En 1632, la seigneurie fut confisquée par l’empereur et vendue par décret en 1676.
Marie-Florence de Pronville épousa en 1672 Pierre de Chastellain, seigneur de Fontenay.
En 1729, le conseil d’Artois rendit un jugement qui maintenait le sieur Charles-Albert Châtelain écuyer dans ses droits et possessions de la seigneurie de Pronville, notamment dans le droit d’afforage sur les boissons et denrées qui se vendaient chez les cabaretiers du village.
En 1741, les seigneurs ou hommes de fiefs du Baillage de Bapaume, dont dépendait Pronville, furent convoqués afin que les coutumes du bailliage soient de nouveau constatées. Pour la seigneurie de Pronville ce fut Messire de Poix de Robersalle.
Messire Arnould-Joseph Mairesse, écuyer et seigneur de Pronville, possédait le domaine de Pronville vers le milieu du XVIIIe siècle.
En 1780, il y avait quatre seigneuries dans l'étendue du territoire; elles appartenaient à MM Mairesse, Rouvroy de Libessart, Lefebvre de Noureuil et à Mme de Maulde.
En 1781, les habitants du village demandent à être autorisés à faire un emprunt pour terminer leur église.
En 1793, le 2 janvier, le directoire du district de Bapaume dont dépendait Pronville, de « déclarer confisqués au profit de la nation, les biens situés dans l’étendue de ce district et « appartenant aux émigrés dont les noms suivent » : Armand joseph Mairesse de Pronville,...
De nombreuses personnes du district furent mises en arrestation comme suspectes ou comme fanatiques, dont à Pronville : Flandra et Saudemond (ex-bénédictin).
Après Waterloo, les troupes françaises rentrent par la chaussée Brunehaut et la route du Cateau, les anglais qui les suivent viennent mettre le siège devant Cambrai qui se rendit au bout de quelques jours. Le 26 juin, le roi Louis XVIII entre dans Cambrai d'où il adresse sa première proclamation aux Français. Bapaume reçoit une garnison prussienne et une garnison anglaise. Les Anglais occupent les villages de Quéant et de Pronville, et le territoire ne fut évacué qu'en 1818, année ou une terrible famine sévit dans la région, le pain se vendit 0,50 fr. la livre.
Le 12 juin 1818, un incendie qui commença dans la grange d’un maréchal-ferrant détruisit 60 maisons et causa 160 000 francs de perte.
En 1883, un habitant de Quéant, parcourant les souterrains situés sous le village, découvrit une monnaie d'argent à l'effigie de l'empereur Trajan qui régna de 98 à 117 après Jésus-Christ, et une autre en bronze à l'effigie de Lucius Aurélius Vérus, associé à l'empire sous Marc-Aurèle et mort en 169. A peu près à la même époque, le chaufournier J.B. Delot, tirant de la marne pour son four dans un champ situé du coté de Pronville, trouva l'entrée d'une carrière communiquant avec les souterrains, et ramassa des pièces d'argent à l'effigie de Posthumus, un des trente tyrans de l'époque de Gallien qui commandait en Gaule en 257 et s'y fit proclamer empereur en 261
En août 1914, le village fut envahi et occupé par les troupes Allemandes. De 1916 à avril 1917, furent construits, sur le terroir de Pronville, de nombreux ouvrages, blockhaus, tranchées, abris, pour l’édification de la ligne Hindenburg . Lors du recul de leurs troupes en avril 1917, les Allemands vinrent se poster sur cette ligne et n’en furent délogés que le 3 septembre 1918, date à laquelle, les troupes Écossaises et Navales du XVIIe corps commandées par le général Sir Charles Fergusson, aidées par le corps de tanks, libérèrent le village.
En 1922 fut trouvé, dans la ferme du château, appartenant à Mme veuve Bachelet, à la lisière de Quéant, une pierre de 0,35 m sur 0,20 m environ, sculptée de deux écussons soutenus par une guirlande, et sous couronne de comte : l’un portant un château à trois tours accolées ; l’autre une croix. Cette pierre devait surmonter l’entrée de l’ancien château, elle était dans une cave depuis longtemps et paraît datée de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle.
Le 23 septembre 1920, suite à la destruction presque complète du village, Pronville reçoit la croix de guerre.
Suite aux délibérations du conseil municipal de Pronville, des 13 septembre 2007 et 22 octobre 2010, demandant le changement de nom de la commune, parait le Décret n° 2017-149 du 7 février 2017 portant changement du nom de communes, inscrit au Journal officiel n°0034 du 9 février 2017, texte n° 39, Pronville redevient "Pronville-en-Artois", comme autrefois.
Patrimoine
Habitat
Le village ayant été détruit en 1917, il ne subsiste plus de bâtiments remarquables
Patrimoine religieux
- Église Saint-Géry refaite en 1931, avec fonts baptismaux de 1675
- Chapelle Ave Maria
- Chapelle au Sacré Cœur
- Chapelle Notre-Dame des Affligés
Patrimoine éducatif
- Écoles: l'école a fermée le 30 juin 2000
Patrimoine commémoratif
Vie quotidienne
Il y a actuellement 3 associations:
- l'association des anciens élèves avec une section tennis de table
- le comité des fêtes
- les petits pronvillois
Des hommes et des femmes
Démographie
|
Personnes
Les maires
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Février 2018 | Isabelle Tournel | |||
2008 | Février 2018 | Bernard Battesti | ||
1983 | 2008 | Jean-François Ribout | ||
1971 | 1983 | Léon Lacherez | ||
1929 | 1971 | François Cathelain | URD | |
1925 | 1929 | Joseph Manechez | ||
1919 | 1925 | Emmanuel Sevrette | ||
1904 | 1919 | Achille Legentil | ||
1892 | 1904 | François Cornet | ||
1888 | 1892 | Alfred Saudemont | ||
1884 | 1888 | Alexandre François Sevrette | ||
1869 | 1884 | Alfred Saudemont | ||
1860 | 1869 | Jules Soualle | ||
1855 | 1860 | François Labalette | ||
1850 | 1855 | Jean Baptiste Cochon | ||
1844 | 1850 | Jean-Charles Legentil | ||
1840 | 1844 | Bénoni Soualle | ||
1828 | 1840 | Jean-Charles Legentil | ||
1813 | 1828 | Englebert Hary | ||
1790 | 1813 | François Joseph Hary | ||
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Les adjoints au maire
- 1953 [6] : Augustin Deleau.
- 1959 [7] : Jean Plateau.
- 1971 [8] : Augustin Deleau.
- 1983 [9] : Pierre Jésus, Robert Ficheux, Marie-Jo Derveaux.
Les natifs de Pronville décorés de la Légion d'Honneur
Galerie
Notes et liens
Bibliographie
- Comte de Proyart de Baillescourt, « Le cimetière mérovingien de Pronville », dans Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai, tome LXXXIX, 1950, pages 131-135.
Notes
- ↑ Présentation de la forme ancienne du nom de la commune : Graphie ancienne, année de la mention, source dans laquelle apparaît la mention.
- ↑ Auguste comte de Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie nationale, 1907 Page 308
- ↑ Auguste comte de Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie nationale, 1907 Page 308
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ Recueil des actes administratifs de la préfecture du Pas-de-Calais. Numéro spécial du 5 août 1953. Tableau nominatif des maires et adjoints du département du Pas-de-Calais élus en 1953.
- ↑ Recueil des actes administratifs de la préfecture du Pas-de-Calais. Numéro spécial. Tableau nominatif des maires et adjoints du département du Pas-de-Calais élus en 1959.
- ↑ Recueil des actes administratifs de la préfecture du Pas-de-Calais et Bulletin d'informations administratives. Tableau nominatif des maires et adjoints du département du Pas-de-Calais élus en 1971.
- ↑ Recueil des actes administratifs de la préfecture du Pas-de-Calais de 1983. Tableau nominatif des maires et adjoints élus suite au renouvellement général des conseils municipaux des 6 et 13 mars 1983.