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UNE VOIE DE PELERINAGE OUBLIEE ?
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Eté 2005, le soir vient de tomber, un individu tape à la porte de la mairie de [[Bouvelinghem]]. Il se dit pèlerin. Il y a quelques jours encore, il était à Canterbury, au départ de son périple. Il espère bien arriver un jour à Rome, destination de la plupart des pèlerinages d'Europe. Après s'être réchauffé d'un thé sucré, il nous apprend qu’il est sur la Via Francigena, l'une des voies de pèlerinage les plus prisées au Moyen-Age, puis supplantée par celle de Compostelle et - presque - oubliée aujourd'hui ! Pourtant,  ce pèlerinage  semble connaître depuis peu un certain retour en force !
LA VIA FRANCIGENA
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Eté 2005... Le soir vient de tomber; Un individu tape à la porte de la mairie de Bouvelinghem. Il se dit pèlerin. Il y a quelques jours encore, il était à Canterbury, au départ de son périple. Il espère bien arriver un jour à Rome, destination de la plupart des pèlerinages d'Europe. Après s'être réchauffé d'un thé sucré, il nous apprend qu’il est sur la Via Francigena, l'une des voies de pèlerinage les plus prisées au Moyen-Age, puis supplantée par celle de Compostelle et  -presque- oubliée aujourd'hui. !
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Dans la période gauloise, la forêt immense qui recouvre notre région est traversée de sentiers dont un, plus important sans doute, relie déjà [[Arras]] (Nemetacum) à [[Thérouanne]] (Tarvenna). C’est cette voie de communication que les Romains améliorent afin de faciliter la rapidité des mouvements de troupes, et leurs conquêtes, et qui sera ensuite appelée [[Chaussée Brunehaut]], cette chaussée contribuera  également à l’évangélisation de la région.
  
Pourtant, ce pèlerinage  semble connaître depuis peu un certain retour en force !
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Les Romains font ensuite de même vers la côte, afin que les légions puissent s’embarquer pour l’Angleterre.
C'était donc là  une bonne occasion de se pencher plus sérieusement sur cette page peu connue de notre histoire locale et nationale...
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Dans la période gauloise, la forêt immense qui recouvre notre région est traversée de sentiers dont un, plus important sans doute, relie déjà Arras (Nemetacum) à Thérouanne (Tarvenna). C’est cette voie de communication que les Romains améliorent afin de faciliter la rapidité des mouvements de troupes, et leurs conquêtes, et qui sera ensuite appelée Chaussée Brunehaut… Cette chaussée contribuera  également à l’évangélisation de la région….
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Sur toute la Gaule, les voies quasi rectilignes fleurissent. Jules César en 58 {{AV JC}} ouvre une « route du soleil », liaison la plus courte entre la mer du Nord et Rome. De plus, après la domination des Arabes sur Jérusalem, Rome devient la principale destination des chrétiens en matière de pèlerinage et le restera avant d’être supplantée par le culte de Saint Jacques de Compostelle au {{Xe}} siècle. En Italie, le parcours suit des itinéraires lombards basés sur des voies romaines.
Les Romains font ensuite de même vers la côte,  afin que les légions puissent s’embarquer pour l’Angleterre.
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Sur toute la Gaule, les voies quasi rectilignes fleurissent… Jules César en 58 avant JC ouvre une « route du soleil », liaison la plus courte entre la mer du Nord et Rome. De plus, après la domination des Arabes sur Jérusalem, Rome devient la principale destination des chrétiens en matière de pèlerinage et le restera avant d’être supplantée par le culte de Saint Jacques de Compostelle au Xe siècle. En Italie, le parcours suit des itinéraires lombards basés sur des voies romaines.
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Cette route, un temps appelée Iter Francorum, est baptisée la Via Francigena vers 876. Elle devient disent certains ouvrages "l'épine dorsale du système routier de l'Europe occidentale ».  « Francigena » pour indiquer que le flux de voyageurs provenait de la France.  Ce parcours était aussi nommé via Romea, c'est-à-dire parcourue par les « romei », les pèlerins qui se rendaient à Rome. En vérité ce parcours n’était pas le seul qui menait à Rome, c’est bien connu !
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Au cours des siècles, la voie change plusieurs fois de nom : Via Francigena ou Francisca en Italie et en Bourgogne ; Chemin des anglois dans le royaume des Francs, chemin Romieux  en raison de sa destination…La Via Francigena est surtout utilisée par des Papes, des Empereurs, des banquiers, des marchands et des brigands. Comme Sigéric l’archevêque de Canterbury qui en  990, fait le voyage à pied , avant d’être reçu à Rome par le Pape Jean XV. L’archevêque y recense dans un succinct journal de voyage les 80 lieux formant les étapes de ce pèlerinage !
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Vers 1300, des milliers d’usagers empruntent ce parcours…
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Autant que militaire, la voie devient également d’une grande importance économique… Car contrairement à la route de Saint-Jacques de Compostelle qui est exclusivement destinée au pèlerinage, la via Francigena, traversant villes et marchés, est aussi  prétexte au commerce. De nombreuses hostelleries y prospèrent .  
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Cette route, un temps appelée Iter Francorum, est baptisée la Via Francigena vers 876. Elle devient disent certains ouvrages « l'épine dorsale du système routier de l'Europe occidentale »« Francigena » pour indiquer que le flux de voyageurs provenait de la France. Ce parcours était aussi nommé via Romea, c'est-à-dire parcourue par les « romei », les pèlerins qui se rendaient à Rome. En vérité ce parcours n’était pas le seul qui menait à Rome.
La via Francigena part donc d’un port de la côte de la mer du Nord, traverserait les villes et villages de Saint-Inglevert, Wadenthun, Alenthun, Guînes, Campagne les Guînes, Licques, Alquines, Bouvelinghem, Acquin-Westbécourt, Wisques, Saint-Omer, Blendecques, Helfaut, Inghem, Herbelles, Thérouanne, Enguinegatte, Enquin les Mines, Ligny les Aire, Auchy au bois, Esquerdes  Estrée Blanche, Ferfay, Cauchy à la tour,  Bruay, Amettes, Floringhem, Calonne, Divion, Houdain, Rebreuve Ranchicourt, Olhain, Fresnicourt le Dolmen, Cambligneul, Camblain l’Abbé, Mont saint-Eloi, Ecoivres, Maroeuil, Sainte Catherine , Arras, ….Cambrai, pour ce qui concerne notre département actuel du Pas-de-Calais … puis elle se prolonge sur Reims, Besançon, Pontarlier, Lausanne, Aoste, Pavie, Plaisance, le Col de la Cisa, Lucques, Sienne, Bolsena, Sutri pour arriver à Rome.  
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La plupart  de ces villes vit d’ailleurs s’ériger des cathédrales , comme à Reims… mais aussi l’hospice du grand Saint-Bernard, le monastère de Clairvaux et bien sûr la basilique Saint-Pierre de Rome. Un réseau d’hospices, tenus par des religieux  fut élaboré. Plus près de chez nous, on peut noter l’Abbaye de Wisques,  les cathédrales de Saint-Omer et de Thérouanne, le passage de Saint-Benoît Labbre à Amettes…
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De même que sur le guide des pélerins sont notées les haltes « religieuses » : Chapelles, calvaires, statues, fontaines dédiées à un Saint… Ces arrêts de prières ont-ils été créés sur la route de la Via Francigena ou au contraire, a-t-on tracé la Via  en fonction de lieux religieux existants ?
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Ainsi, à  Bouvelinghem existe sur le passage des pélerins le tilleul de Saint-Louis. Cette vieille souche d’un tilleul multicentenaire (classé patrimoine historique par l’Etat vers 1900) est-elle issue d’une légende ou peut-on y supputer une explication en rapport avec le pèlerinage ? Faute de trace écrite, probablement ne le saurons-nous jamais ?
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Malheureusement, les guerres et désordres politiques du milieu du XIVe siècle ainsi que le développement de routes nouvelles vers l’Est et les Alpes vont provoquer une baisse de fréquentation de la Via Francigena et le pèlerinage va progressivement tomber en désuétude autour du XVIIe siècle.  
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Au cours des siècles, la voie change plusieurs fois de nom : Via Francigena ou Francisca en Italie et en Bourgogne ; Chemin des anglois dans le royaume des Francs, chemin Romieux en raison de sa destination. La Via Francigena est surtout utilisée par des Papes, des Empereurs, des banquiers, des marchands et des brigands. Comme Sigéric l’archevêque de Canterbury qui en 990, fait le voyage à pied, avant d’être reçu à Rome par le Pape Jean {{XV}}. L’archevêque y recense dans un succinct journal de voyage les 80 lieux formant les étapes de ce pèlerinage !
  
De la via francigena ne subsistent que quelques tronçons, importants certes, en Angleterre, en France, en Suisse et en Italie. Le succès des circuits de randonnée et le développement des offres à vocation touristique et culturelle aidant, le Conseil de l’Europe  en 1994 déclare la Via Francigena « chemin culturel de l’Europe ». Le projet VIA FRANCIGENA se propose de relier à nouveau les étapes, « comme un fil conducteur de l’histoire, de l’art et de l’économie de l’Europe. »
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Vers 1300, des milliers d’usagers empruntent ce parcours.
En 1998, le tronçon Martigny (en Suisse) – Aosta (en Italie) est inauguré. Un balisage aide les pèlerins, visiteurs ou touristes …
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Dans notre région, la communauté de communes « Artois-Lys » (entre Saint-Omer et Béthune) et l’Office de tourisme du Lillérois, avec l’aide de fonds Européens, projette le balisage d’un tronçon d’environ trente-cinq kilomètres… entre Thérouanne et Estrée-Blanche…
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Cette même Communauté et SeaFrance ont également signé un partenariat pour la promotion de la Via Francigena… en lui proposant notamment de devenir le transporteur officiel des marcheurs entre Calais et Douvres !
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Aujourd'hui, la voie reprend vie... Des marcheurs, américains, allemands, anglais font de temps en temps une pause à Bouvelinghem...
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Nul doute que l’on reparlera de cette voie antique… et pleine d’avenir !
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Autant que militaire, la voie devient également d’une grande importance économique. Car contrairement à la route de Saint-Jacques de Compostelle qui est exclusivement destinée au pèlerinage, la via Francigena, traversant villes et marchés, est aussi  prétexte au commerce. De nombreuses hostelleries y prospèrent.
  
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== Itinéraire ==
  
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La via Francigena  part donc d’un port de la côte de la mer du Nord, traverserait les villes et villages de [[Saint-Inglevert]], Wadenthun, Alenthun, [[Guînes]], [[Campagne-lès-Guines]], [[Licques]], [[Alquines]], [[Bouvelinghem]], [[Acquin-Westbécourt]], [[Wisques]], [[Saint-Omer]], [[Blendecques]], [[Helfaut]], [[Inghem]], [[Herbelles]], [[Thérouanne]], [[Enguinegatte]], [[Enquin-les-Mines]], [[Ligny-lès-Aire]], [[Auchy-au-Bois]], [[Esquerdes]], [[Estrée-Blanche]], [[Ferfay]], [[Cauchy-à-la-Tour]], Bruay,[[Amettes]], [[Floringhem]], Calonne, [[Divion]], [[Houdain]], [[Rebreuve-Ranchicourt]], [[Olhain]], [[Fresnicourt-le-Dolmen]], [[Cambligneul]], [[Camblain-l'Abbé]], [[Mont-Saint-Éloi]], [[Écoivres]], Maroeuil, [[Sainte-Catherine-lès-Arras|Sainte-Catherine]], [[Arras]]...Pour ce qui concerne le [[Pas-de-Calais]]. Puis elle se prolonge sur Reims, Besançon, Pontarlier, Lausanne, Aoste, Pavie, Plaisance, le Col de la Cisa, Lucques, Sienne, Bolsena, Sutri pour arriver à Rome.
  
SOURCES
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La plupart  de ces villes vit d’ailleurs s’ériger des cathédrales, comme à Reims, mais aussi l’hospice du grand Saint-Bernard, le monastère de Clairvaux et bien sûr la basilique Saint-Pierre de Rome. Un réseau d’hospices, tenus par des religieux  fut élaboré. Dans le [[Pas-de-Calais]], on peut noter l’Abbaye de Wisques, les cathédrales de Saint-Omer et de Thérouanne, le passage de Saint-Benoît Labbre à [[Amettes]].
- Association Via Francigena
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- Via Storia Centre pour l’histoire du trafic « Via Francigena l’Européenne »
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De même que sur le guide des pélerins sont notées les haltes « religieuses » : chapelles, calvaires, statues, fontaines dédiées à un Saint. Ces arrêts de prières ont-ils été créés sur la route de la Via Francigena ou au contraire, a-t-on tracé la Via en fonction de lieux religieux existants ?
- NordMag « Les grandes voies de communication »
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Ainsi, à [[Bouvelinghem]] existe sur le passage des pélerins le tilleul de Saint-Louis. Cette vieille souche d’un tilleul multicentenaire (classé patrimoine historique par l’État vers 1900) est-elle issue d’une légende ou peut-on y supputer une explication en rapport avec le pèlerinage ? Faute de trace écrite, probablement ne le saurons-nous jamais ?
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Malheureusement, les guerres et désordres politiques du milieu du {{XIVe}} siècle ainsi que le développement de routes nouvelles vers  l’Est et les Alpes vont provoquer une baisse de fréquentation de la Via Francigena et le pèlerinage va progressivement tomber en désuétude autour du {{XVIIe}} siècle.
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De la via francigena ne subsistent que quelques tronçons, importants certes, en Angleterre, en France, en Suisse et en Italie. Le succès des circuits de randonnée et le développement des offres à vocation touristique et culturelle aidant, le Conseil de l’Europe en 1994 déclare la Via Francigena « chemin culturel de l’Europe ». Le projet VIA FRANCIGENA se propose de relier à nouveau les étapes, « comme un fil conducteur de l’histoire, de l’art et de l’économie de l’Europe. »
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En 1998, le tronçon Martigny (en Suisse) – Aosta (en Italie) est inauguré. Un balisage aide les pèlerins, visiteurs ou touristes. Dans le [[Pas-de-Calais]], la [[Communauté de communes Artois-Lys|communauté de communes Artois-Lys]] (entre [[Saint-Omer]] et [[Béthune]]) et l’Office de tourisme du Lillérois, avec l’aide de fonds Européens, projette le balisage d’un tronçon d’environ trente-cinq kilomètres entre [[Thérouanne]] et [[Estrée-Blanche]].
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== Sources ==
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*Association Via Francigena
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*Via Storia Centre pour l’histoire du trafic « Via Francigena l’Européenne »
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*''NordMag'', « Les grandes voies de communication »
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{{DEFAULTSORT:Via}}
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[[Catégorie:Histoire du Pas-de-Calais]]
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[[Catégorie:Voie du Pas-de-Calais]]

Version actuelle en date du 21 mars 2013 à 20:30

Eté 2005, le soir vient de tomber, un individu tape à la porte de la mairie de Bouvelinghem. Il se dit pèlerin. Il y a quelques jours encore, il était à Canterbury, au départ de son périple. Il espère bien arriver un jour à Rome, destination de la plupart des pèlerinages d'Europe. Après s'être réchauffé d'un thé sucré, il nous apprend qu’il est sur la Via Francigena, l'une des voies de pèlerinage les plus prisées au Moyen-Age, puis supplantée par celle de Compostelle et - presque - oubliée aujourd'hui ! Pourtant, ce pèlerinage semble connaître depuis peu un certain retour en force !

Dans la période gauloise, la forêt immense qui recouvre notre région est traversée de sentiers dont un, plus important sans doute, relie déjà Arras (Nemetacum) à Thérouanne (Tarvenna). C’est cette voie de communication que les Romains améliorent afin de faciliter la rapidité des mouvements de troupes, et leurs conquêtes, et qui sera ensuite appelée Chaussée Brunehaut, cette chaussée contribuera également à l’évangélisation de la région.

Les Romains font ensuite de même vers la côte, afin que les légions puissent s’embarquer pour l’Angleterre.

Sur toute la Gaule, les voies quasi rectilignes fleurissent. Jules César en 58 av. J.‑C. ouvre une « route du soleil », liaison la plus courte entre la mer du Nord et Rome. De plus, après la domination des Arabes sur Jérusalem, Rome devient la principale destination des chrétiens en matière de pèlerinage et le restera avant d’être supplantée par le culte de Saint Jacques de Compostelle au Xe siècle. En Italie, le parcours suit des itinéraires lombards basés sur des voies romaines.

Cette route, un temps appelée Iter Francorum, est baptisée la Via Francigena vers 876. Elle devient disent certains ouvrages « l'épine dorsale du système routier de l'Europe occidentale ». « Francigena » pour indiquer que le flux de voyageurs provenait de la France. Ce parcours était aussi nommé via Romea, c'est-à-dire parcourue par les « romei », les pèlerins qui se rendaient à Rome. En vérité ce parcours n’était pas le seul qui menait à Rome.

Au cours des siècles, la voie change plusieurs fois de nom : Via Francigena ou Francisca en Italie et en Bourgogne ; Chemin des anglois dans le royaume des Francs, chemin Romieux en raison de sa destination. La Via Francigena est surtout utilisée par des Papes, des Empereurs, des banquiers, des marchands et des brigands. Comme Sigéric l’archevêque de Canterbury qui en 990, fait le voyage à pied, avant d’être reçu à Rome par le Pape Jean XV. L’archevêque y recense dans un succinct journal de voyage les 80 lieux formant les étapes de ce pèlerinage !

Vers 1300, des milliers d’usagers empruntent ce parcours.

Autant que militaire, la voie devient également d’une grande importance économique. Car contrairement à la route de Saint-Jacques de Compostelle qui est exclusivement destinée au pèlerinage, la via Francigena, traversant villes et marchés, est aussi prétexte au commerce. De nombreuses hostelleries y prospèrent.

Itinéraire

La via Francigena part donc d’un port de la côte de la mer du Nord, traverserait les villes et villages de Saint-Inglevert, Wadenthun, Alenthun, Guînes, Campagne-lès-Guines, Licques, Alquines, Bouvelinghem, Acquin-Westbécourt, Wisques, Saint-Omer, Blendecques, Helfaut, Inghem, Herbelles, Thérouanne, Enguinegatte, Enquin-les-Mines, Ligny-lès-Aire, Auchy-au-Bois, Esquerdes, Estrée-Blanche, Ferfay, Cauchy-à-la-Tour, Bruay,Amettes, Floringhem, Calonne, Divion, Houdain, Rebreuve-Ranchicourt, Olhain, Fresnicourt-le-Dolmen, Cambligneul, Camblain-l'Abbé, Mont-Saint-Éloi, Écoivres, Maroeuil, Sainte-Catherine, Arras...Pour ce qui concerne le Pas-de-Calais. Puis elle se prolonge sur Reims, Besançon, Pontarlier, Lausanne, Aoste, Pavie, Plaisance, le Col de la Cisa, Lucques, Sienne, Bolsena, Sutri pour arriver à Rome.

La plupart de ces villes vit d’ailleurs s’ériger des cathédrales, comme à Reims, mais aussi l’hospice du grand Saint-Bernard, le monastère de Clairvaux et bien sûr la basilique Saint-Pierre de Rome. Un réseau d’hospices, tenus par des religieux fut élaboré. Dans le Pas-de-Calais, on peut noter l’Abbaye de Wisques, les cathédrales de Saint-Omer et de Thérouanne, le passage de Saint-Benoît Labbre à Amettes.

De même que sur le guide des pélerins sont notées les haltes « religieuses » : chapelles, calvaires, statues, fontaines dédiées à un Saint. Ces arrêts de prières ont-ils été créés sur la route de la Via Francigena ou au contraire, a-t-on tracé la Via en fonction de lieux religieux existants ?

Ainsi, à Bouvelinghem existe sur le passage des pélerins le tilleul de Saint-Louis. Cette vieille souche d’un tilleul multicentenaire (classé patrimoine historique par l’État vers 1900) est-elle issue d’une légende ou peut-on y supputer une explication en rapport avec le pèlerinage ? Faute de trace écrite, probablement ne le saurons-nous jamais ?

Malheureusement, les guerres et désordres politiques du milieu du XIVe siècle ainsi que le développement de routes nouvelles vers l’Est et les Alpes vont provoquer une baisse de fréquentation de la Via Francigena et le pèlerinage va progressivement tomber en désuétude autour du XVIIe siècle.

De la via francigena ne subsistent que quelques tronçons, importants certes, en Angleterre, en France, en Suisse et en Italie. Le succès des circuits de randonnée et le développement des offres à vocation touristique et culturelle aidant, le Conseil de l’Europe en 1994 déclare la Via Francigena « chemin culturel de l’Europe ». Le projet VIA FRANCIGENA se propose de relier à nouveau les étapes, « comme un fil conducteur de l’histoire, de l’art et de l’économie de l’Europe. »

En 1998, le tronçon Martigny (en Suisse) – Aosta (en Italie) est inauguré. Un balisage aide les pèlerins, visiteurs ou touristes. Dans le Pas-de-Calais, la communauté de communes Artois-Lys (entre Saint-Omer et Béthune) et l’Office de tourisme du Lillérois, avec l’aide de fonds Européens, projette le balisage d’un tronçon d’environ trente-cinq kilomètres entre Thérouanne et Estrée-Blanche.

Sources

  • Association Via Francigena
  • Via Storia Centre pour l’histoire du trafic « Via Francigena l’Européenne »
  • NordMag, « Les grandes voies de communication »