Église Saint-Brice de Bernieulles

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Église Saint-Brice de Bernieulles
Bernieulles église chapelle.jpg
Informations
Dédicace saint Brice
Dates de construction XVe-XIXe siècles
Particularités
Classement
Accessibilité


Descriptif et historique

Placée sous le vocable de saint Brice, l'église de Bernieulles est un édifice hétérogène dont l'analyse laisse apparaître plusieurs campagnes de construction. Elle est bâtie en craie sur un soubassement de silex et de grès, la toiture est en ardoise. Régulièrement modifié, son plan affecte la forme d'une équerre. Le volume longitudinal est composé d'une nef simple, d'une tour clocher et d'un chœur. Une chapelle seigneuriale prolonge celui-ci vers le nord. Cet agrandissement intervient au XVIe siècle.

En 1810 une sacristie en brique complète l'ensemble. Adossée au chevet de l'édifice, elle est reliée au chœur par une porte. La partie la plus ancienne de l'église est la tour clocher attribuable au XVe siècle. Un couloir de deux mètres de long permet de gagner la chapelle en évitant le chœur.

Encadré par deux contreforts, le portail est percé dans la façade méridionale de la tour. Il est orné de deux bénitiers de pierre. Celui de droite, en stinckal gris, date du XVIIe siècle. Une seconde porte située à l'extrémité de la nef a été murée en 1893.

Le grand portail occidental est l'agrandissement d'une baie par le sculpteur bernieullois Jean-Marie Morel à la fin du XIXe siècle.

L'observation du mur ouest du clocher montre que la couverture antérieure de la nef était plus élevée et plus accentuée que l'actuelle. Cette reprise date de 1827.

À la base de la façade nord, on aperçoit les traces d'une ouverture plus ancienne, vraisemblablement la porte d'accès à un escalier menant aux étages de la tour. La chapelle seigneuriale conserve les indices de l'existence d'une petite baie et d'une porte réservée à l'usage des seigneurs. Dans le blocage qui masque la fenêtre, on remarque le remploi d'un cul-de-lampe ou d'une clé de voûte figurant un ange portant un écusson. On ignore la provenance initiale de cet élément sculpté caractéristique du XVe siècle.

Le terrain environnant l'église a été abaissé d'un mètre vers 1897 afin de dégager le pied des murs et d'assainir l'édifice trop humide.

Galerie église

Un riche mobilier

La simplicité de l'architecture est compensée par la richesse du décor et du mobilier en partie issu d'une succursale du couvent des Carmes de Montreuil-sur-Mer attestée à Bernieulles en 1475. La chapelle de cette annexe est détruite en 1829 après la mort du dernier frère.

  • La chapelle seigneuriale de la maison des de Créquy et des du Buisson (barons de Bernieulles), conserve les restes d'un très bel enfeu du XVe siècle ou du début du siècle suivant, marquant le tombeau d'un membre de la famille des Créquy. Son décor végétal de feuilles de vigne, de grappes de raisin et de choux frisés est caractéristique de l'art flamboyant. Dans le sol, on remarque une large dalle rectangulaire marquée aux angles par des petites croix, remploi d'une ancienne table d'autel. La pierre d'autel de 1762, accrochée au mur oriental, proviendrait de la chapelle des Carmes. Elle mentionne sa consécration par Louis Joseph de Montmorency Laval, évêque de Metz. La chapelle est également ornée d'une série de statuettes en bois polychrome du XVIIe siècle. Saint Pierre est reconnaissable à la clé du paradis qu'il serre contre sa poitrine. Saint Laurent, vêtu en diacre, a perdu son attribut, le grill, instrument de son martyr. Saint Joseph porte l'Enfant Jésus qui lui tire la barbe. Cette formule iconographique qui exprime la complicité entre le fils et son père nourricier est inédite dans le Montreuillois. La paroisse a également voué un culte à saint Roch. Né au début du XIVe siècle, Roch est le fils d'un riche marchand montpelliérain qui passe la plus grande partie de sa vie en pèlerinage. Il reste trois ans à Rome et en Italie où il se dévoue aux soins des pestiférés qu'il guérit d'un signe de croix. À son retour, atteint lui aussi par le mal, il s'isole dans une forêt pour éviter la contagion. Le chien d'un seigneur voisin lui apporte chaque jour un pain tandis qu'un ange panse sa plaie. L'épisode du chien et de l'ange a largement nourri l'iconographie de saint Roch. Il porte ici la tenue caractéristique des pèlerins : une tunique courte nouée à la taille, une grande cape et un chapeau à large bord orné des clefs de saint Pierre qui évoquent le pèlerinage à Rome. Il porte sa panetière en bandoulière mais a perdu son bourdon d'origine. Saint Roch découvre sa jambe gauche pour montrer l'ulcère qu'il porte à la cuisse. À sa gauche, le petit chien accroupi tient un pain dans la gueule. À droite, l'ange sans ailes est représenté sous les traits d'un enfant. Le visage de saint Roch au modelé sensible, aux pommettes saillantes, au nez droit et fin est mangé dans sa partie inférieure par une barbe en pointe. La jambe gauche ployée et le bras droit levé atténuent la rigidité de l'attitude. La facture de l'ange et du chien est assez grossière. Elle manifeste l'inaptitude des artisans de l'époque à représenter les traits de l'enfance.
  • L'église s'est enrichie d'un maître-autel et de deux autels secondaires de style néoclassique, issus de la chapelle des Carmes. L'autel de gauche est orné d'une Vierge à l'Enfant en bois polychrome. L'Enfant fait le geste de la bénédiction. Il a perdu la main gauche dans laquelle il tenait le globe marquant sa souveraineté sur le monde. Le traitement du drapé et la théâtralisation des attitudes rattachent cette œuvre à l'art baroque. La chaire en chêne sculptée proviendrait de l'abbaye Sainte Austreberthe de Montreuil-sur-Mer. La cuve agrémentée de feuillages sculptés date du XVIIe siècle. L'escalier et l'abat-voix semblent plus récents. Le décor de la nef est complété par deux statues de pierre représentant saint Roch et saint Benoît Labre, exécutées par Jean-Marie Morel (1846-1895). Il réalise des œuvres de facture identique pour le portail de l'église Saint-Saulve de Montreuil-sur-Mer à la même époque.

Galerie mobilier

Sources et bibliographie