Bomy

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Bomy
Administration
Arrondissement [[Arrondissement |]]
Code Insee
Code postal
Intercommunalité [[]]
Statistiques
Population   hab.
Superficie km2 
Densité  hab. par km2 
Autres
Site web


Territoire

caractéristiques générales, limites, hameaux, ...

Toponymie

Géographie

Dans sa présentation, le rôle des Vingtièmes de 1760 divise le territoire bominois en huit cantons, dont six reçoivent le nom de mont : mont Tirmant, mont de Laires, mont de Beaumetz, d'Ecoufflant, de la Ferné. Bomy apparaît donc comme le pays des six collines que peut justifier une position topographique en tête de vallée de la Laquette. La carte de Cassini, figurative quand elle indique le relief, traduit la même impression d'une topographie mouvementée. Le plateau a été déchiqueté, émietté par les divers vallons qui l'ont creusé et qui se concentrent dans le collecteur central dans lequel s'écoule la rivière naissante.

Le mouvement, la variété qu'imprime le relief, donne en conséquence au terroir bomynois l'aspect d'un paysage riant, offrant des sites pittoresques, comme le signalaient à l'envi les historiens locaux du XIXe siècle.

Cette réalité est cependant à nuancer. Le terroir de Bomy est difficile. Le sol y est très médiocre à l'exception des prés flottis qui y sont très bons, écrit Démoutier, le maire de 1811, au préfet du Pas-de-Calais. La mise en valeur de l'espace bomynois a été de ce fait difficile. Les espaces boisés, les bruyères et les landes incultes couvrent encore alors 15 % du territoire. Les terres sont généralement lourdes ou pierreuses, ce qui s'explique par l'importance des argiles à silex. La géographie explique aussi le relatif isolement dans lequel risque de se trouver cantonné le lieu. Il s'agit là d'une contrainte qui fut largement opératoire au cours d'une longue histoire[1].

La rotonde des tilleuls

Cette rotonde de tilleuls à Bomy a soulevé beaucoup de questions et fait naître quelques légendes. Ces arbres qu'on suppose fort âgés ont été déclarés site naturel classé en 1906. Leur implantation en cercle a donné lieu à de nombreuses interprétations : d'aucuns imaginant la sépulture d'un chef Franc, d'autres avançant que Charles Quint aurait pu faire planter ces arbres pour honorer la Trêve de Bomy.

Histoire

Les origines

Si l'on trouve des traces d'occupation humaine à Bomy dès les plus lointaines périodes de la préhistoire, ce n'est qu'à l'époque gallo-romaine que le territoire de la commune est véritablement mis en valeur. De récentes recherches ont mis en évidence l'existence probable d'une cadastration antique dans laquelle s'inscrivent quelques découvertes d'établissements (fours de potiers, deux établissements à Groeuppe, un possible à Sainte-Fréwisse). Le nom de Bomy pourrait représenter un nom de domaine Balmiacum = le domaine des grottes.

Durant la longue période du Haut-Moyen-Age, le domaine initial, dans sa ceinture de bois et forêts, est démembré, et c'est probablement l'installation de familles franques qui est à l'origine des hameaux de Pétigny, de Rupigny et de Berquigny. Groeuppe vient aussi d'un nom germanique grôpa = le fossé. Le cimetière mérovingien du Rietz, une monnaie carolingienne frappée à Arras, sont tout autant d'indices d'une continuité du peuplement. Le paysage hérité de l'Antiquité se dégrade devant les assauts de la forêt, mais des structures nouvelles se mettent en place autour des centres actuels de peuplement.

L'essor médiéval: la naissance du village

Avec l'an mil, on entre dans les beaux siècles du Moyen-Age. La mise en valeur du terroir se poursuit grâce à l'obscur labeur de paysans qui défrichent et augmentent de ce fait l'espace agricole. Les premiers seigneurs de Bomy, de la famille des Boutry, dont on suit l'existence entre 1136 et 1250, sont, du haut de leur site fortifié, la Motte Boutin, les véritables maîtres du lieu. Ils figurent parmi l'aristocratie moyenne du comté de Saint-Pol, dont dépend féodalement leur fief, mais leur domaine se compose d'éléments épars sis près de Saint-Pol, à Quelmes, en Ponthieu, et même en Flandre. La société féodale locale se compose aussi de modestes vassaux comme les Boulet, les Rupigny, les Ligny, les Mortagne.

Au XIe siècle (peut-être avant), le village devient paroisse, chef-lieu de doyenné et le culte de Sainte Fréwisse autour de la chapelle du même nom apparaît en 1187. L'Église est puissante et la générosité des fidèles, à la tête desquels s'affirment les sires, alimentent de donations pieuses des abbayes de Saint-Augustin-les-Thérouanne, de Clairmarais et de Watten.

La fin du Moyen-Age est temps de crises, de guerres, de querelles politiques, et d'incertitudes. La seigneurie principale passe au XIVe siècle entre les mains de la famille de Poix, avant d'entrer dans celles des Wissocq, au XVe siècle, au terme d'une succession compliquée dans laquelle est impliquée la famille de Bourgogne. La situation féodale nous est dès lors mieux connue, et du château de Bomy (qui n'est plus la motte Boutin, mais une nouvelle construction) dépendent une petite vingtaine de fiefs, sis dans le village, et à l'extérieur, à Wandonne, à Roellecourt, à Penin et à Herlin.

Le village-frontière (XVIe - XVIIe siècles)

Après le traité de Senlis en 1493, Bomy s'installe, en marge de la Régale de Thérouanne, dans la position d'un village-frontière, ardemment disputée, entre les appétits des rois de France et de l'Empereur d'Allemagne, entre autre roi d'Espagne. Cela vaut au village un péril continuel, et l'événement historique que constitue la Trêve de Bomy, signée en 1537, ne doit pas masquer les difficultés de la paysannerie subissant les malheurs répétitifs de la guerre. Le danger ne sera véritablement écarté qu'avec la destruction de Thérouanne en 1553, et mieux encore, après le rattachement définitif de l'Artois au royaume de France, conséquence de la Paix des Pyrénées en 1659. La dernière alarme sérieuse intervint en 1710, lors du siège d'Aire, pendant la longue et redoutable guerre de Succession d'Espagne.

Le village, dans sa société, nous est dès lors mieux connu, grâce aux Centièmes de 1569. La majeure partie de la propriété foncière est aux mains de la noblesse, de la bourgeoisie audomaroise et de quelques établissements religieux. La famille seigneuriale possède le quart du territoire. Une dizaine de familles de laboureurs (Davroult, Sénéchal, De France, Legrand) et de fermiers dominent la plèbe des ménagers et des menus propriétaires.

Le village connaît, après la Réforme, un siècle de renaissance catholique. L'église subit de puissantes restaurations entre 1580 et 1650 ; son mobilier s'enrichit grâce à la générosité des fidèles dont les fondations sont alors nombreuses. Les confréries du Rosaire et de Saint-Sébastien alimentent une piété plus vive. Autour de la source Sainte-Fréwisse, lieu de pèlerinage, se développe un culte populaire vivace.

Sept à huit cents Bomynois au XVIIIe siècle

Le XVIIIe siècle fut siècle de paix et Bomy put retrouver une certaine croissance. L'essor démographique est réel, après la dernière grande crise de mortalité de 1710, et la population atteint les 800 habitants à la veille de la Révolution.

Les Bomynois sont des paysans qui pratiquent une agriculture rustique mais solide, où la culture du blé et de l'avoine se révèle essentielle. L'artisanat se limite au textile (tisserands, fabrique de bas), à l'agro-alimentaire (brasseries, moulin), et au service de l'agriculture (maréchaux-ferrants, etc.).

La société bomynoise vit à l'ombre du château. Signe de la prospérité revenue, les seigneurs du lieu, de la famille de Trazégnies, purent élever, un peu après 1750, un château dans le style néoclassique. Possédant près du tiers du territoire, les seigneurs confortent leurs privilèges, et sont les principaux bénéficiaires de la rente foncière à laquelle participent encore d'autres nobles (les Hoston, les Fléchin de Wamin), quelques établissements religieux et hospitaliers et des bourgeois de Saint-Omer.

La paroisse reste le cadre essentiel de la vie locale. Si les curés ne sont plus forcément les doyens, ils assurent les services de la religion, de l'administration et les tâches de l'instruction publique. La foi religieuse reste probablement bien vive, mais un relâchement de la pratique commence à s'affirmer.

Une commune au temps des Révolutions (1789-1852)

La population adhéra avec enthousiasme à la Révolution. Erigée en chef-lieu de canton, la commune était considérée comme ardemment patriote, acceptant facilement la République en 1793, suivant en cela l'influence de ses notables, tels le curé Michaud, député à l'Assemblée Constituante, ou encore Antoine-François Coffin, jeune juriste qui devint administrateur du département sous le Directoire et qui put se rendre acquéreur du château.

Pendant la première moitié du XIXe siècle, Bomy reste un pôle de progressisme politique, véritable désert sacerdotal, en dépit des efforts des prêtres qui se plaignent constamment de la désaffection de leurs fidèles. Les notables qui occupent bien souvent les fonctions municipales affichent avec netteté leurs idées progressistes et l'un d'eux fonde une bibliothèque où l'on peut lire les ouvrages de Voltaire, fait remarquable et rare qui mérite d'être souligné.

Le village connaît alors son apogée démographique (860 habitants en 1851). Les agriculteurs, à travers toute leur variété sociale, composent plus de 70% de la population active et pratiquent une agriculture encore traditionnelle, fondée sur la production de céréales et l'élevage des ovins. Le défrichement des Grands Bois augmente la surface culturale. L'artisanat et le commerce sont limités, en dépit de quelques essais industriels suscités par les notables (une sucrerie au château).

La société bomynoise se caractérise par la domination de ses notables paysans (les Hochart, Palfart, Cleuet, Deligny et autres), aux prises avec le retour de la notabilité aristocratique (les Villemarest), et face à la plèbe des journaliers et des domestiques. Artisans, petits marchands, ménagers constituent les "classes moyennes".

Un siècle de déclin et de tensions (1850-1950)

La situation évolua après 1850, avec la grande crise du XIXe siècle. Les mutations économiques qui touchaient en profondeur la région du Nord expliquent le virage démographique de ce temps, marqué par un long déclin lié à l'exode rural, accentué par les pertes de la Grande Guerre. La commune perdit 200 habitants, le quart de sa population, en deux générations, entre 1866 et 1931.

L'agriculture poursuivait son lent cheminement vers le progrès. Les cultures se diversifièrent quelque peu et surtout la place de l'élevage devint plus importante. Artisanat et commerce prospéraient ou vivotaient suivant les périodes, et la proximité des mines de Fléchinelle permit la présence d'un petit groupe de mineurs. Mais dans l'ensemble la qualité de vie progressa, grâce à la croissance des revenus. L'habitat s'améliora et les municipalités eurent à coeur de favoriser les communications (chemins, poste) et de parfaire les équipements (électrification dans les années vingt, adduction d'eau en 1949), cherchant à les adapter aux exigences de la vie moderne.

De même, la situation politico-religieuse se transforma. Grâce à des prêtres de qualité, la chrétienté se reconstitua progressivement et on peut en déceler des signes tangibles, par la fondation d'une école libre (1854), à travers de grandes manifestations comme la Fête de Jeanne d'Arc en 1909, ou par la floraison de chapelles et de calvaires qui vinrent compléter le paysage religieux pendant la première moitié du XXe siècle. En symbiose avec ce mouvement, l'opinion glissait vers une certaine forme de conservatisme -à l'ombre du château de Bomy au temps des Villemarest, maires de 1852 à 1896.

La République, dans sa forme modérée, ne triompha qu'en 1889, sous l'égide du député Charles Jonnart et rencontra quelque difficulté à s'implanter au plan municipal. Les luttes politiques restèrent très vives pendant plus de deux générations, car l'opinion catholique et conservatrice assurait encore de fortes positions. Il en résulta une succession rapide de maires (neuf maires de 1896 à 1965) et quelques crises sérieuses, dont la plus sévère, liée à l'érection du monument aux morts, entraîna la dissolution du conseil en 1922.

C'est que les grandes crises du premier Vingtième siècle ont touché en profondeur la société bomynoise et exacerbé sans doute ses divisions. La Grande Guerre a laissé des plaies profondes (28 soldats tués, un immense désarroi psychologique) que la crise des années trente et la Seconde Guerre Mondiale ont encore aggravées.

Mutations actuelles

Depuis une cinquantaine d'années, Bomy a poursuivi une évolution tout en contrastes, cherchant sa voie au milieu des puissantes mutations qui ont été celles de l'époque récente. Après un temps d'accalmie (1931-1968), le déclin démographique a repris, stoppé cependant dans les années quatre-vingts où l'on observe une très légère reprise. Ici comme ailleurs, le tissu socio-économique s'est modifié. Si l'agriculture reste l'activité essentielle, elle nécessite moins d'emplois et Bomy devient partiellement un village-dortoir pour un nombre de plus en plus grand de "migrants-alternants" travaillant en Audomarois ou en Pays d'Aire, secteurs autour desquels s'organise la polarisation de l'espace rural.

Face à cette donne nouvelle, la population a réagi et depuis une vingtaine d'années on a assisté à la croissance et à la diversification du mouvement associatif. Tourné tout d'abord vers les jeunes et vers les personnes âgées - deux catégories d'âge dont on commence dans les années soixante-dix à saisir la spécificité -, elle s'oriente aujourd'hui vers le développement. Il est très significatif que les Bomynois d'aujourd'hui prennent conscience de la richesse de leur patrimoine et aient à coeur de préserver leur environnement et de développer le tourisme, sans oublier les ressources stimulantes de la sociabilité locale, dont témoigne la réalisation récente de la salle des fêtes[2].

Patrimoine

Lieux et monuments

Liste des lieux remarquables

Habitat

Patrimoine religieux

Eglises, presbytère, chapelles, niches, calvaires, oratoires, ...

  • L'église Saint-Vaast
  • La chapelle du château de Bomy
  • La chapelle du Sacré-Cœur de Jésus
  • La chapelle Notre Dame de Grâce
  • La chapelle Notre Dame des Affligés
  • La chapelle Notre Dame des Sept Douleurs
  • La chapelle Notre Dame de la Délivrance
  • La chapelle Notre Dame de la Sainte Trinité
  • L'oratoire Notre Dame de la Sainte Trinité
  • La chapelle Notre Dame des Affligés
  • La chapelle Notre Dame du Bon Secours
  • La chapelle Notre Dame du Perpétuel Secours
  • L'oratoire Notre Dame de Lourdes
  • Douze niches
  • Trois calvaires

Patrimoine éducatif

Ecoles, collèges, lycées, universités, instituts de formation, universités populaires, ...

Patrimoine économique

Moulins, gares, forges, brasseries, ...

  • Le moulin à eau

Patrimoine militaire

Blockhaus, rampes V1, ...

Patrimoine judiciaire

tribunal, prison, ...

Patrimoine ethnographique

Coutumes et traditions : pratiques locales, costumes, musique, sports, gastronomie, folklore, fêtes traditionnelles, ...

Économie

Données actuelles

Infrastructures et équipements

Collectivités publiques et services : écoles, postes, piscines, bibliothèques, centres sportifs, ...

Vie quotidienne

Vie associative, sport, loisirs, etc

Des hommes et des femmes

Démographie

Évolution démographique (Sources : Cassini[3] et INSEE[4])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
1982 1990 1999 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
De 1962 à 1999 : Population sans doubles comptes. Depuis 2006 : Population municipale.


Personnes

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
  en cours      
         
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Maires, curés, instituteurs, officiers, décorés, personnalités, seigneurs, ...

Notes et liens

Bibliographie

Liens internes

Liens externes

Notes

  1. D'après René Lesage.
  2. D'après René Lesage.
  3. Population avant le recensement de 1962
  4. INSEE : Population depuis le recensement de 1962