Château de Recq : Différence entre versions

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Le château de Recq est situé sur une hauteur, à l’écart du village. Une allée d’honneur, entourée de petits communs lui donne une harmonieuse perspective. A la forteresse médiévale qui défendait la seigneurie de Recques au Moyen Age, a succédé à partir de 1717 un château édifié par [[Oudard de Dixmude]], seigneur du lieu. C’est à son fils Jean-Baptiste que l’on doit la construction du château actuel en 1754.
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Il s’agit d’une belle construction de style Louis XV dotée d’un avant-corps central en rotonde et flanquée de deux pavillons en légère saillie. Si l’architecte est peut-être le célèbre [[Giraud Sannier]], auteur de quelques uns des plus beaux châteaux du [[Boulonnais]], les artisans d’origine boulonnaise sont en revanche connus. La finesse des éléments sculptés attribués au sculpteur Beausoleil, ainsi que la belle polychromie que dégage l’association de la brique et la pierre, donnent à l’édifice une décoration raffinée.
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En mai 1805, le maréchal Ney, alors chef d’État Major de Napoléon lors du camp de Boulogne, découvre le château de Recq et s’y installe avec son épouse. Au cours de l’été ils y reçoivent Hortense de Beauharnais accompagnée de son fils le prince Napoléon-Charles, âgé de deux ans et demi.
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Les proportions harmonieuses et le cadre verdoyant qui lui sert d’écrin contribuent à faire du château de Recq, inscrit aux Monuments Historiques depuis 1986, l’une des plus belles demeures du Montreuillois.
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Le château de Recq est situé sur une hauteur, à l'écart du village de [[Recques-sur-Course]]. Une allée d'honneur, entourée de petits communs lui donne une harmonieuse perspective.
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Un premier château dont quelques traces subsisteraient dans le parc a existé à proximité de l'emplacement actuel. La datation exacte n'est pas établie avec certitude, mais les analogies entretenues entre cet édifice et les châteaux de Long et d'Arry, tendent à en situer la construction vers 1770, sous le patronat de Jean-Baptiste Oudart de Dixmude (mort en 1795). La dernière représentante des Dixmude de Monbrun, la vicomtesse de Boisguien, s'éteint en 1892. Le château devient alors propriété d'une branche cousine, les Guiselin, avant de revenir aux Van Robais. Dans le parc, un cadran solaire portant la date de 1770 a été exécuté par Calicque, l'auteur de celui du pigeonnier du [[Château de Montcavrel|château de Montcavrel]].
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Il s'agit d'une belle construction de style Louis {{XV}}. Si l'architecte est peut-être le célèbre Giraud Sannier, auteur de quelques-uns des plus beaux châteaux du Boulonnais, les artisans d'origine boulonnaise sont en revanche connus. La finesse des éléments sculptés attribués au sculpteur Beausoleil, ainsi que la belle polychromie que dégage l'association de la brique et la pierre, donnent à l'édifice une décoration raffinée.
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Une cour dont l'angle nord-est est occupé par les dépendances, précède la façade principale. Le corps de logis, de plan rectangulaire et s'étageant sur deux niveaux, est doté d'un avant-corps central convexe flanqué de deux pavillons de plain-pied en légère saillie. Sur la façade principale, la maçonnerie de brique est rythmée de chaînages de pierre et de vingt baies à linteaux cintrés disposées symétriquement de part et d'autre du pavillon central, lui-même percé d'une porte en plein cintre au rez-de-chaussée et, à l'étage, d'une baie similaire accompagnée d'un balcon.
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La façade sur jardin est en craie. Elle présente aux extrémités deux avant-corps probablement ajoutés au {{XIXe}} siècle. Le toit brisé en ardoise est percé de lucarnes à linteau cintré, où se dressent sept hautes cheminées. Les deux communs en brique précédant ce corps de logis présentent des pilastres de pierre et des arcatures aveugles. À l'est, un ensemble agricole, comprenant une ferme, une grange, une écurie et un pigeonnier, offre sur un seul niveau couvert d'un toit à deux versants une architecture de brique semblablement soulignée de chaînage et d'encadrements de baies en pierre.
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En mai 1805, le maréchal Ney, alors chef d’État-Major de Napoléon lors du camp de [[Boulogne-sur-Mer]], découvre le château de Recq et s'y installe avec son épouse. Au cours de l'été, ils y reçoivent Hortense de Beauharnais accompagnée de son fils le prince Napoléon-Charles, âgé de deux ans et demi.
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Durant la Grande Guerre, un hôpital militaire fut installé, formant deux baraquements le long de l'allée du parc.
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Les proportions harmonieuses et le cadre verdoyant qui lui sert d'écrin contribuent à faire du château de Recq l’une des plus belles demeures du Montreuillois.
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Le château a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 9 septembre 1986.
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==Sources==
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* [[Delphine Maeyaert]], Chargée de mission développement patrimonial, [[Syndicat mixte du Montreuillois]].
  
 
[[Catégorie:Château du Pas-de-Calais|R]]
 
[[Catégorie:Château du Pas-de-Calais|R]]

Version actuelle en date du 24 mai 2015 à 10:58

Château de Recq
Recques-sur-Course Château 2002.jpg
Dates 1754
Classement  Inscrit MH (9 septembre 1986)
Statut privé

Descriptif et historique

Le château de Recq est situé sur une hauteur, à l'écart du village de Recques-sur-Course. Une allée d'honneur, entourée de petits communs lui donne une harmonieuse perspective.

Un premier château dont quelques traces subsisteraient dans le parc a existé à proximité de l'emplacement actuel. La datation exacte n'est pas établie avec certitude, mais les analogies entretenues entre cet édifice et les châteaux de Long et d'Arry, tendent à en situer la construction vers 1770, sous le patronat de Jean-Baptiste Oudart de Dixmude (mort en 1795). La dernière représentante des Dixmude de Monbrun, la vicomtesse de Boisguien, s'éteint en 1892. Le château devient alors propriété d'une branche cousine, les Guiselin, avant de revenir aux Van Robais. Dans le parc, un cadran solaire portant la date de 1770 a été exécuté par Calicque, l'auteur de celui du pigeonnier du château de Montcavrel.

Il s'agit d'une belle construction de style Louis XV. Si l'architecte est peut-être le célèbre Giraud Sannier, auteur de quelques-uns des plus beaux châteaux du Boulonnais, les artisans d'origine boulonnaise sont en revanche connus. La finesse des éléments sculptés attribués au sculpteur Beausoleil, ainsi que la belle polychromie que dégage l'association de la brique et la pierre, donnent à l'édifice une décoration raffinée.

Une cour dont l'angle nord-est est occupé par les dépendances, précède la façade principale. Le corps de logis, de plan rectangulaire et s'étageant sur deux niveaux, est doté d'un avant-corps central convexe flanqué de deux pavillons de plain-pied en légère saillie. Sur la façade principale, la maçonnerie de brique est rythmée de chaînages de pierre et de vingt baies à linteaux cintrés disposées symétriquement de part et d'autre du pavillon central, lui-même percé d'une porte en plein cintre au rez-de-chaussée et, à l'étage, d'une baie similaire accompagnée d'un balcon.

La façade sur jardin est en craie. Elle présente aux extrémités deux avant-corps probablement ajoutés au XIXe siècle. Le toit brisé en ardoise est percé de lucarnes à linteau cintré, où se dressent sept hautes cheminées. Les deux communs en brique précédant ce corps de logis présentent des pilastres de pierre et des arcatures aveugles. À l'est, un ensemble agricole, comprenant une ferme, une grange, une écurie et un pigeonnier, offre sur un seul niveau couvert d'un toit à deux versants une architecture de brique semblablement soulignée de chaînage et d'encadrements de baies en pierre.

En mai 1805, le maréchal Ney, alors chef d’État-Major de Napoléon lors du camp de Boulogne-sur-Mer, découvre le château de Recq et s'y installe avec son épouse. Au cours de l'été, ils y reçoivent Hortense de Beauharnais accompagnée de son fils le prince Napoléon-Charles, âgé de deux ans et demi.

Durant la Grande Guerre, un hôpital militaire fut installé, formant deux baraquements le long de l'allée du parc.

Les proportions harmonieuses et le cadre verdoyant qui lui sert d'écrin contribuent à faire du château de Recq l’une des plus belles demeures du Montreuillois.

Le château a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 9 septembre 1986.

Galerie

Sources