Lens' 14-18 centre d'histoire guerre et paix : Différence entre versions

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La réhabilitation de l'ancien Centre européen de la paix permettra, dans un second temps, l'accueil de séminaires et d'expositions temporaires.
 
La réhabilitation de l'ancien Centre européen de la paix permettra, dans un second temps, l'accueil de séminaires et d'expositions temporaires.
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==Origines du projet==
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La préparation des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale a permis de prendre conscience du désengagement de l'État, depuis des décennies, dans le domaine de la mémoire des conflits et, parallèlement, de la montée en puissance de l'action des collectivités territoriales depuis les lois de décentralisation de 1982. Ce constat a amené Daniel Percheron, Président de la Région Nord – Pas-de-Calais, à mettre sur pied, en 2010, un « Comité de pilotage des Chemins de Mémoire » afin, d'une part, de préparer une commémoration de grande ampleur pour la période 2014-2018 et, d'autre part, de développer un tourisme de mémoire de haut niveau, pour combler le retard pris sur les régions voisines, à savoir la Picardie, où l'Historial de Péronne avait initié un fort mouvement, dans les années 1990, et la Flandre belge, grâce au grand dynamisme des équipes d'''In Flanders Fields museum'', à Ypres.
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Présidé par Dominique Riquet, alors député maire de Valenciennes et conseiller régional, le Comité de pilotage régional était appuyé par un Comité scientifique, dont la direction a été confiée à [[Yves Le Maner]], alors directeur de [[La Coupole d'Helfaut-Wizernes|la Coupole, le Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord – Pas-de-Calais]]. En 2011, celui-ci a quitté la direction de [[La Coupole d'Helfaut-Wizernes|la Coupole]] pour prendre la direction de la mission « Histoire, Mémoire, Commémorations » créée au sein du Conseil régional Nord–Pas-de-Calais. Un programme en cinq points, fondé sur une approche à la fois culturelle et pragmatique, est rédigé par Dominique Riquet et [[Yves Le Maner]] et adopté par le Comité de pilotage. C'est ce programme qui a fourni le contenu d'une convention signée, le 11 avril 2011, par [[Daniel Percheron]] et Éric Lucas, directeur de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives du Ministère de la Défense. L'État s'engageait à réaliser un nouveau parvis et des stationnements à l'entrée de la [[Nécropole nationale Notre-Dame de Lorette|nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette]], alors que les collectivités prenaient en charge la maîtrise d'ouvrage de quatre programmes de grande ampleur : création d'un Mémorial international sur le plateau, à proximité de la nécropole (Région) ; construction d'un Centre d'interprétation sur la commune de [[Souchez]], au pied de la colline de Lorette ([[Communaupole de Lens-Liévin|Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin]]) ; réaménagement de la route d'accès à la nécropole nationale ([[Conseil général du Pas-de-Calais|Département du Pas-de-Calais]] et [[Communaupole de Lens-Liévin|Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin]]) ; création de circuits de randonnée pédestre et cyclotouriste autour du site de mémoire (Comité régional de Tourisme). En 2015, l'intégralité de ce programme a été réalisé, ce qui permet à la colline de Notre-Dame-de-Lorette de retrouver une place majeure dans la mémoire collective de la Grande Guerre en France et à l'étranger. L'État a classé le site de Notre-Dame-de-Lorette comme l'un des neuf « Hauts-lieux de la mémoire nationale » en 2014, au même titre que Fleury-sous-Douaumont, dans la Meuse.
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Le Centre d'interprétation de la Grande Guerre en Nord – Pas-de-Calais, baptisé Lens' 14-18, Centre d'Histoire Guerre et Paix, construit à [[Souchez]], à 2 kilomètres du [[Mémorial international de Notre-Dame de Lorette]] (« L'Anneau de la Mémoire »), est donc l'un des cinq points constitutifs de la convention signée entre le ministère de la Défense et le Conseil régional Nord – Pas-de-Calais, en 2011. Plusieurs projets, portés par les collectivités locales, n'avaient pas abouti au cours des années 1990 et 2000, en particulier le programme « Eutopia », qui visait à créer un « Parc européen de la Paix », dont le programme historique était pour le moins hasardeux. Le site d'implantation du nouvel équipement se trouve sur le territoire d'une commune qui fut totalement anéantie lors des combats de 1915 avant d'être reconstruite au cours des années 1920. Alors que la Région Nord – Pas-de-Calais avait entrepris de mettre en œuvre un programme de « Chemins de Mémoire » de grande ampleur, il était nécessaire de proposer aux visiteurs un équipement offrant une présentation à la fois rigoureuse et spectaculaire de l'histoire de la Grande Guerre en Flandre française et en Artois. Le Centre d'interprétation devait également fournir un appui utile pour les visites scolaires sur les anciens champs de bataille. Le site de [[Souchez]] est en effet situé au centre d’une zone où se concentrent plusieurs sites majeurs de la Grande Guerre : la nécropole nationale française de Notre-Dame-de-Lorette, le [[Nécropole nationale de la Targette|cimetière français de La Targette]] à [[Neuville-Saint-Vaast]], le [[Cabaret Rouge British Cemetery (Souchez)|cimetière britannique du Cabaret rouge]], à [[Souchez]], le mémorial britannique de [[Loos-en-Gohelle]], les carrières Wellington à [[Arras]], le [[Parc commémoratif canadien de Vimy|Mémorial canadien]] de [[Vimy]], les grandes nécropoles allemandes de [[Cimetière militaire allemand de Neuville-Saint-Vaast|Neuville Saint-Vaast]] et de [[Cimetière militaire allemand de Saint-Laurent-Blangy|Saint-Laurent-Blangy]].
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Le terrain sur lequel est édifié l'équipement appartient à la [[Communaupole de Lens-Liévin|Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin]], qui a pris, en 2012, la maîtrise d'ouvrage de l'opération, sous la conduite de David Pierru. L'équipement, dont le coût total s'élève à 9 millions d'euros, a été financé par la [[Communaupole de Lens-Liévin|Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin]], la Région Nord – Pas-de-Calais (2 265 000 €), le [[Conseil général du Pas-de-Calais|Département du Pas-de-Calais]] (1 510 000 €) et l'État (secrétariat d'État aux Anciens Combattants et ministère du Tourisme) (1 500 000 €).
  
 
==Conception du programme scientifique==
 
==Conception du programme scientifique==
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Le programme s'appuie principalement sur la présentation en grand format de 400 photographies d'archives (sur une sélection initiale de 5 000 clichés, acquis dans une trentaine de centres publics en Europe, au Canada et en Australie), sur des extraits de films, sur la présentation de la zone de front par le biais d'une mosaïque de photographies aériennes accessible sur table tactile, mais aussi grâce à la réalisation de cartes et de maquettes explicatives, enfin sur la place importante laissée aux objets recueillis en fouilles dans les tranchées autour d'[[Arras]].
 
Le programme s'appuie principalement sur la présentation en grand format de 400 photographies d'archives (sur une sélection initiale de 5 000 clichés, acquis dans une trentaine de centres publics en Europe, au Canada et en Australie), sur des extraits de films, sur la présentation de la zone de front par le biais d'une mosaïque de photographies aériennes accessible sur table tactile, mais aussi grâce à la réalisation de cartes et de maquettes explicatives, enfin sur la place importante laissée aux objets recueillis en fouilles dans les tranchées autour d'[[Arras]].
 
==Création et financement==
 
Le centre d'histoire guerre et paix Lens' 14-18 a été porté par la [[Communaupole de Lens-Liévin|Communauté d'agglomération de Lens-Liévin]] (CALL).
 
 
Sa construction a coûté 9 millions d'euros, financé par la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin (CALL), avec le soutien du [[Conseil général du Pas-de-Calais]] (1 510 000 €), de l'État (1 500 000 €) et de la Région (2 265 000 €).
 
  
 
==Conception==
 
==Conception==

Version du 25 novembre 2017 à 19:19

Le centre d'histoire guerre et paix Lens'14-18, situé à Souchez, présente l'histoire de la Grande Guerre sur le sol du Nord-Pas de Calais.

Un centre d'interprétation de la Grande Guerre

C'est un équipement d'accès gratuit, accessible à tous les publics en particulier scolaires, il s'étend sur une superficie totale de 1 200 m². Le bâtiment accueille une exposition permanente de 600 m² retraçant de façon chronologique et thématique les grandes étapes du conflit sur le sol de la Flandre française et de l'Artois :

  • La guerre de mouvement (août-octobre 1914),
  • La guerre de tranchées,
  • La guerre d'usure, celle des offensives meurtrières (novembre 1914-février 1918),
  • L'occupation du Nord par l'armée allemande,
  • Le retour de la guerre de mouvement (mars-novembre 1918),
  • La mort au front,
  • L'Enfer du Nord, les ruines et la grande reconstruction.

Le centre d'interprétation comprend également un espace mémoriel qui permet de consulter, sur des postes informatiques, les fiches des 580 000 soldats morts sur le sol du Nord–Pas-de-Calais entre 1914 et 1918, faisant lien avec le Mémorial international de Notre-Dame de Lorette (ou Anneau de la Mémoire).

Il dispose d'un espace d'animation et de médiation, ainsi que d'un second espace d'information, dédié aux Chemins de mémoire en Nord – Pas-de-Calais.

La réhabilitation de l'ancien Centre européen de la paix permettra, dans un second temps, l'accueil de séminaires et d'expositions temporaires.

Origines du projet

La préparation des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale a permis de prendre conscience du désengagement de l'État, depuis des décennies, dans le domaine de la mémoire des conflits et, parallèlement, de la montée en puissance de l'action des collectivités territoriales depuis les lois de décentralisation de 1982. Ce constat a amené Daniel Percheron, Président de la Région Nord – Pas-de-Calais, à mettre sur pied, en 2010, un « Comité de pilotage des Chemins de Mémoire » afin, d'une part, de préparer une commémoration de grande ampleur pour la période 2014-2018 et, d'autre part, de développer un tourisme de mémoire de haut niveau, pour combler le retard pris sur les régions voisines, à savoir la Picardie, où l'Historial de Péronne avait initié un fort mouvement, dans les années 1990, et la Flandre belge, grâce au grand dynamisme des équipes d'In Flanders Fields museum, à Ypres.

Présidé par Dominique Riquet, alors député maire de Valenciennes et conseiller régional, le Comité de pilotage régional était appuyé par un Comité scientifique, dont la direction a été confiée à Yves Le Maner, alors directeur de la Coupole, le Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord – Pas-de-Calais. En 2011, celui-ci a quitté la direction de la Coupole pour prendre la direction de la mission « Histoire, Mémoire, Commémorations » créée au sein du Conseil régional Nord–Pas-de-Calais. Un programme en cinq points, fondé sur une approche à la fois culturelle et pragmatique, est rédigé par Dominique Riquet et Yves Le Maner et adopté par le Comité de pilotage. C'est ce programme qui a fourni le contenu d'une convention signée, le 11 avril 2011, par Daniel Percheron et Éric Lucas, directeur de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives du Ministère de la Défense. L'État s'engageait à réaliser un nouveau parvis et des stationnements à l'entrée de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette, alors que les collectivités prenaient en charge la maîtrise d'ouvrage de quatre programmes de grande ampleur : création d'un Mémorial international sur le plateau, à proximité de la nécropole (Région) ; construction d'un Centre d'interprétation sur la commune de Souchez, au pied de la colline de Lorette (Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin) ; réaménagement de la route d'accès à la nécropole nationale (Département du Pas-de-Calais et Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin) ; création de circuits de randonnée pédestre et cyclotouriste autour du site de mémoire (Comité régional de Tourisme). En 2015, l'intégralité de ce programme a été réalisé, ce qui permet à la colline de Notre-Dame-de-Lorette de retrouver une place majeure dans la mémoire collective de la Grande Guerre en France et à l'étranger. L'État a classé le site de Notre-Dame-de-Lorette comme l'un des neuf « Hauts-lieux de la mémoire nationale » en 2014, au même titre que Fleury-sous-Douaumont, dans la Meuse.

Le Centre d'interprétation de la Grande Guerre en Nord – Pas-de-Calais, baptisé Lens' 14-18, Centre d'Histoire Guerre et Paix, construit à Souchez, à 2 kilomètres du Mémorial international de Notre-Dame de Lorette (« L'Anneau de la Mémoire »), est donc l'un des cinq points constitutifs de la convention signée entre le ministère de la Défense et le Conseil régional Nord – Pas-de-Calais, en 2011. Plusieurs projets, portés par les collectivités locales, n'avaient pas abouti au cours des années 1990 et 2000, en particulier le programme « Eutopia », qui visait à créer un « Parc européen de la Paix », dont le programme historique était pour le moins hasardeux. Le site d'implantation du nouvel équipement se trouve sur le territoire d'une commune qui fut totalement anéantie lors des combats de 1915 avant d'être reconstruite au cours des années 1920. Alors que la Région Nord – Pas-de-Calais avait entrepris de mettre en œuvre un programme de « Chemins de Mémoire » de grande ampleur, il était nécessaire de proposer aux visiteurs un équipement offrant une présentation à la fois rigoureuse et spectaculaire de l'histoire de la Grande Guerre en Flandre française et en Artois. Le Centre d'interprétation devait également fournir un appui utile pour les visites scolaires sur les anciens champs de bataille. Le site de Souchez est en effet situé au centre d’une zone où se concentrent plusieurs sites majeurs de la Grande Guerre : la nécropole nationale française de Notre-Dame-de-Lorette, le cimetière français de La Targette à Neuville-Saint-Vaast, le cimetière britannique du Cabaret rouge, à Souchez, le mémorial britannique de Loos-en-Gohelle, les carrières Wellington à Arras, le Mémorial canadien de Vimy, les grandes nécropoles allemandes de Neuville Saint-Vaast et de Saint-Laurent-Blangy.

Le terrain sur lequel est édifié l'équipement appartient à la Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin, qui a pris, en 2012, la maîtrise d'ouvrage de l'opération, sous la conduite de David Pierru. L'équipement, dont le coût total s'élève à 9 millions d'euros, a été financé par la Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin, la Région Nord – Pas-de-Calais (2 265 000 €), le Département du Pas-de-Calais (1 510 000 €) et l'État (secrétariat d'État aux Anciens Combattants et ministère du Tourisme) (1 500 000 €).

Conception du programme scientifique

Le programme scientifique du centre Lens' 14-18 a été conçu par un comité scientifique présidé par Yves Le Maner (directeur de la Mission Histoire, Mémoire, Commémorations au Conseil régional), assisté de Yann Hodicq, et réunissant des spécialistes français, britanniques, belges et allemands : Piet Chielens (directeur du musée In FLanders Fields d'Ypres), François Cochet (professeur à l'Université de Lorraine (Metz)), Alain Jacques (directeur du service archéologique de la Ville d'Arras), William Philpott (professeur au King’s College de Londres), et Arndt Weinrich (chercheur à l'Institut historique allemand de Paris).

Le programme s'appuie principalement sur la présentation en grand format de 400 photographies d'archives (sur une sélection initiale de 5 000 clichés, acquis dans une trentaine de centres publics en Europe, au Canada et en Australie), sur des extraits de films, sur la présentation de la zone de front par le biais d'une mosaïque de photographies aériennes accessible sur table tactile, mais aussi grâce à la réalisation de cartes et de maquettes explicatives, enfin sur la place importante laissée aux objets recueillis en fouilles dans les tranchées autour d'Arras.

Conception

Le centre a été conçu par l'architecte et scénographe Pierre-Louis Faloci, enseignant à l'École d'architecture de Paris Belleville, auteur du musée du Mont Beuvray et de ses extensions (1995-2011), de la transformation du musée Rodin et de celui de Rochefort (2007), de l'aménagement paysager des abords du camp du Struthof et de la construction du Centre européen du résistant déporté (2008).

Inauguration

Le centre Lens' 14-18 a été inauguré le 30 mai 2015.


Sources

  • Dossier de presse de l'inauguration.