Église Saint-Riquier de Douriez

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Église Saint-Riquier de Douriez
Douriez église.jpg
Informations
Dédicace Saint-Riquier
Dates de construction 1506, XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles
Particularités construction de la famille de Créquy
Classement  Classé MH (1982)
Accessibilité


Descriptif et historique

Un chapitre de sept chanoines fut fondé à Douriez en 1505, par François de Créquy, ambassadeur de Louis XII auprès du Roi d'Angleterre. La collégiale Notre-Dame fut bâtie sur le modèle d'édifices anglais, tout comme l'église Saint-Martin de Fressin. L'église de style gothique flamboyant comprenait alors une nef à trois vaisseaux achevée en 1506, un transept, un chœur terminé en 1518, et un clocher central assis sur la croisée du transept. C'est ainsi qu'elle fut représentée par les ateliers du peintre valenciennois Adrien de Montigny, dans la gouache des Albums du duc de Croÿ vers 1610. Mais en 1638 la guerre amène son lot de destructions, et un incendie dévasta l'édifice, faisant s’écrouler le clocher central et les voûtes, n'épargnant que le croisillon nord du transept. Les voûtes ne furent pas rétablies tout de suite, le clocher fut remonté mais de plus petite taille. La restauration de l'église fut l'objet d'un long procès avec les autorités, entre le chapitre et les gros décimateurs, avant qu'on ne remonte les voûtes du chœur et que l'on refasse son pavé en 1697, et que la nef ne retrouve ses voûtes en 1715, millésime sculpté sur la clef de voûte de sa première travée. Le bas-côté nord conserve un cul-de-lampe sculpté des instruments de la Passion, portant une inscription et un millésime effacé : « CE FUT FAIT LA M..VI » (1506 ou 1516).

À la fin du XVIIIe siècle, en 1762, la chapelle seigneuriale est démolie. Le chœur fut paré d'un mobilier neuf grâce aux dons de madame de Lameth, propriétaire du château de Douriez, anciennement des Créquy : lambris, maître-autel, stalles et clôture du chœur, purent ainsi être renouvelés en 1774. La Révolution allait mettre à mal le lieu de culte restauré. En 1835, une des voûtes de la nef doit être refaite et ce millésime est sculpté sur sa clef : "PC 1835". Puis de 1873 à 1833, un grand chantier de réfection est confié à l'architecte Massenot, d'Amiens : le clocher fut remplacé par une flèche, et la toiture unique qui couvrait les trois nefs est remplacée par trois combles indépendants.

Les voûtes du chœur possèdent des clefs sculptées, et leurs retombées forment des dais sculptés dominant des niches qui abritaient douze statues d'apôtres. Le tombeau de François de Créquy, daté du début du XVIe, repose sous un enfeu dont la voûte est richement sculptée, avec des clefs pendantes et des nervures à redents. Lambris, stalles et maître-autel (1774) du XVIIIe ont été restaurés à la fin du XXe siècle. Avec la grille du chœur en fer forgé, ils furent classés aux Monuments historiques en 1908. Le croisillon nord possède des clefs de voûte sculptées représentant la Nativité, l'Annonciation, l'Assomption, la Fuite en Égypte et la Visitation. Une inscription du XVIe siècle sur la muraille extérieure, au chevet, invite le passant à saluer l'église.

La nef possède des piliers octogonaux en grès, et ses bas-côtés ouvrent sur les croisillons du transept par des arcs Tudor d'inspiration anglaise. L'édifice est entièrement voûté en croisée d'ogives, s'élevant à 10 mètres de haut dans la nef, et à 13 mètres dans le chœur. Nef et chœur possèdent chacun 4 travées, ce qui en fait un édifice très imposant pour une petite paroisse.

Galerie

Sources et Bibliographie

  • Roger Rodière, Épigraphie du Pas-de-Calais, tome IV, Campagne-lès-Hesdin, p.  32.
  • Roger Rodière, Note sur l'église de Douriez, Bulletin de la Commission des Monuments historiques tome 5, p.  136.
  • Pierre Héliot, Les églises du Moyen-Age dans le Pas-de-Calais.
  • Pierre Héliot, « Les églises flamboyantes de Douriez et Fressin », Bulletin de la Commission des Monuments historiques tome 7, p.  497-498.
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