Ferme d'Arsenville à Beaumerie-Saint-Martin

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Ferme d'Arsenville à Beaumerie-Saint-Martin
Beaumerie ferme Arsenville.jpg
Références cadastrales 2008 A 76 et 78
Dates 1631 ; XVIIIe ; 1875 ; 1926
Statut privé

Ferme à usage de distillerie à l'écart du bourg de Beaumerie-Saint-Martin, au lieu-dit Arsenville, 5 route départementale n° 349.

Descriptif

Elle est enclose d'un mur côté rue. Le corps de logis, à l'Est, en bordure d'alignement et disposé perpendiculairement à la voie, est composé d'un bâtiment de plan rectangulaire, sur lequel une tour de plan carré est adossée. Le toit de la maison, à deux versants et égout retroussé, est couvert de pannes. La partie située à l'Est, côté rue, a été tronquée lors de la construction de la tour. La maçonnerie de la tour, enduite comme l'ensemble du corps de logis, est en craie. Les angles sont en briques. Une frise de modillons court à la base du toit en pavillon couvert d'ardoises et percé d'un oculus. Les baies de la maison sont à linteaux cintrés. La tour comporte une baie en accolade.

Un bâtiment prolonge le corps de logis au Nord. Son plan est rectangulaire. La maçonnerie est en craie. La façade côté cour est crépie. Le toit, à deux versants, est couvert de pannes. Les baies sont rectangulaires. Le bâtiment situé à l'Ouest, sur la cour, est une grange. Elle est disposée perpendiculairement à la rue, en retrait d'alignement. Son plan est rectangulaire. La façade est enduite. Le toit, à deux versants, est couvert de pannes. Les baies sont en plein-cintre. Le pignon comporte des bardeaux de bois posés à clin. Un petit bâtiment (remise agricole) est implanté le long de la rue. Son toit, à deux versants, est couvert de tuiles mécaniques. La maçonnerie est en briques. Des pilastres délimitent les travées. Les baies sont rectangulaires.

Historique

Voici ce qu'écrit Albert Leroy à propos du manoir :

« Ce lieu-dit était le fief dont le plus ancien possesseur connu, Vincent de Hersentville, [...] vivait en 1374 [...]. En 1568, Arsentville appartenait à Martin Le Bon, seigneur de la Vacquerie et d'Harsenville. Par suite d'alliance, le domaine passa aux Heuzé. Henri Heuzé reconstruisit Arsenville. Le 8 janvier 1631 il passait marché avec Antoine Brisset et Valéry Lusca, maîtres-maçons et Jean Lemaire maître-charpentier à Montreuil-sur-Mer pour reconstruire le manoir. Le 19 septembre de la même année, Henri Heuzé chargeait Adrien Violette, couvreur d'ardoise, de faire le toit du pavillon. Enfin, le 8 août 1634, il faisait bâtir par Ch. Acoulon, maître-maçon, une muraille le long de sa propriété. [...]. [Les] Espagnols [...] devaient quelques années plus tard, soit le 8 juillet 1635, piller Beaumerie-Saint-Martin et la maison d'Arsenville. Le fief resta aux Heuzé jusqu'à la fin du XVIIe siècle et ensuite le manoir passa en diverses mains. Sur l'un des bâtiments annexes on peut lire un graffite au nom de Charles Deparis, accompagné de la date 1716. C'était sans doute le fermier du temps, les Deparis étaient une très ancienne famille agricole de Beaumerie [...].

À l'époque de l'établissement du cadastre, Arsenville appartenait à l'un des membres de la famille Hacot de Montreuil-sur-Mer. On trouve ensuite, en 1880, Adolphe Caron, percepteur à Montreuil, puis en 1889, Alfred Caron, propriétaire à Beaumerie. En 1891, le manoir était la propriété de Fontaine-Delahaye, de Campigneulles, puis en 1921 il appartenait à Tétu-Fontaine, cultivateur à Quend. En 1927, il était acheté par Benoît Dozinel, cultivateur à Sorrus, qui le revendit en 1930 à la société Levillain. On trouve ensuite le docteur Lemichez, de Montreuil, puis Boyaval-Bourgois dont le fils est l'actuel propriétaire.

Le corps de ce logis n'est pas antérieur au XVIIIe siècle. Il serait banal s'il n'était flanqué du pavillon qu'Henri Heuzé fit couvrir d'ardoises en 1631. En 1875, les fenêtres de ce pavillon avaient été retaillées avec goût, mais en 1926 on dénatura l'une d'elles. La fenêtre supérieure surmontée d'une archivolte en accolade a été respectée ».

Bibliographie

  • Albert Leroy, Les vieilles fermes du Pays de Montreuil, Montreuil-sur-Mer, 1972, tome 1, p.  12
  • Roger Rodière, Notices archéologiques sur les monuments religieux des environs de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais), 1885, t. 2, p.  287-288.

Source