Tunnel sous la Manche

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Quelques chiffres

  • 150 kilomètres de galeries creusées
  • 140 mètres de profondeur maximale
  • 2 tunnels ferroviaires de 7, 60 mètres de diamètre
  • 1 tunnel de service de 4, 60 mètres de diamètre
  • Des tunneliers de 400 et 1.200 tonnes
  • 5 millions de mètres cubes de craie extrait
  • 2.000 ouvriers
  • 7 ans de chantiers

Historique

Au cours du XIXe siècle, l’idée de construire un tunnel sous la Manche fit l’objet de diverses propositions. Des travaux de reconnaissance importants furent entrepris en 1882 (d’après le projet de Thome de Gamond), mais des difficultés d’ordre politique et stratégique firent abandonner le projet.


Le chantier des années 1970

Le 20 janvier 1975 le gouvernement travailliste britannique en proie à la crise économique internationale et à une crise politique intérieure décide d’abandonner la construction du tunnel sous la Manche. Les travaux étaient pourtant bien engagés depuis novembre 1973 et laissaient espérer la fin du chantier dans le courant de l’année 1980. De part et d’autre de la Manche, les puits d’accès (nommés descenderie) étaient percés et on avait débuté le creusement des galeries de service (300 mètres du côté français, et 400 mètres du côté anglais). A Sangatte, le montage du tunnelier venant des États-Unis était presque achevé, alors que son homologue anglais était déjà en service. Lorsque l’abandon des travaux est décidé, près de 600 millions de francs avait déjà été dépensés.


L’ouvrage retenu était constitué de deux tunnels à voie unique et d’un tunnel intermédiaire (ventilation et services d’exploitation, de sécurité et d’entretien), dans le même esprit que le Tunnel qui sera finalement percé dans les années 1980-1990. Son tracé résultait d’une étude approfondie des conditions géologiques qui avaient fait l’objet de trois campagnes de reconnaissance par sondages en 1958-1959, 1964-1965 et en 1972-1973.


Selon les accords passés dans une convention signée le 20 octobre 1972 entre le Gouvernement Français, la société française du tunnel sous la Manche et la British channel tunnel company, la réalisation du tunnel devait s’effectuait en trois phases :

  • Phase 1 (débutée en avril 1971, achevée en décembre 1973) : mise au point du projet sous ses aspects techniques, économique et financier, acquisition de premiers terrains (coût estimé : 72 millions de francs)
  • Phase 2 (novembre 1973- juillet 1975) : creusement des puits d’accès au tunnel et des galeries de service (coût estimé : 266 millions de francs), et signature d’un traité franco-britannique (concession de la construction de l’ouvrage et acquisition définitive de l’ensemble des terrains)
  • Phase 3 (1975-1980) : construction du tunnel (coût estimé : 4 milliards 912 millions)


L’aventure s’arrêta donc au début de l’année 1975 alors qu’allait s’achever la fin de la deuxième phase des travaux. Elle avait été relancée en juillet 1957 par la création du groupement d’études pour le tunnel sous la Manche (GETM) qui rassemblait des intérêts économiques ferroviaires (partenaires du GETM : compagnie financière de Suez, société concessionnaire du chemin de fer sous-marin, fédération routière internationale, etc.). En 1960, le GETM propose aux gouvernements un projet de tunnel. Cette même année, un concurrent sérieux au tunnel voit le jour par la création de la société d’études du pont sur la Manche (SEPM) qui rassemble des intérêts économiques de la route, de l’automobile et du pétrole (partenaires du SEPM : banques nationalisées, union routière de France, union des chambres syndicales de l’industrie du pétrole, fédération nationale de l’automobile, etc.). En 1963, une commission mixte franco-britannique privilégie la solution du tunnel au détriment du pont estimé trop onéreux et jugé gênant pour la navigation dans le détroit. En février 1967, les deux gouvernements lancent un appel d’offres dans la presse international. Le 22 mars 1971, la maîtrise de l’ouvrage est confiée au Groupe du tunnel sous la Manche.