Henri Darras

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Portrait d'Henri Darras
Portrait d'Henri Darras (1981)


État civil

Henri François Darras est né le 13 mars 1919 à Ronchamp (Haute-Saône), fils d'Henri Darras et d'Antoinette Bardet.

Parcours professionnel

  • Instituteur.

Activités diverses

  • Résistant au mouvement Libération-Nord.
  • Secrétaire de l'association des élus socialistes SFIO du Pas-de-Calais.
  • Président du comité départemental des habitations à loyer modéré (HLM).

Parcours politiques

Candidatures politiques

Éloge funèbre

Son éloge funèbre à l'Assemblée nationale a été prononcée le 27 juillet 1981[1]

« Nous avons également à déplorer la disparition de notre collègue Henri Darras. Bien qu'il ait été réélu dès le premier tour des élections législatives le 14 juin dernier, il n'aura pas été donné à Henri Darras de connaître cette nouvelle législature. C'est, en effet, le 2 juillet, alors qu'il séjournait dans l'Isère à l'occasion du congrès des H. L. M., qu'une crise cardiaque l'a terrassé . Jusqu'à sa dernière heure, Henri Darras s'est consacré à l'amélioration des conditions de vie de ses concitoyens.

Il était né en 1919, en Haute-Saône, où ses parents s'étaient réfugiés pendant la guerre.

Nommé professeur de cours complémentaire à Liévin dès la fin de la seconde guerre mondiale où sa conduite lui avait valu la croix des combattants de la Résistance, il fut élu conseiller général du canton de Liévin. La manière exemplaire dont il exerça ce premier mandat renforça l'estime que lui portaient ses concitoyens qui l'élisent successivement conseiller municipal de Liévin en 1947, puis maire de cette ville en 1952.

La confiance qui lui avait été accordée par les habitants de la ville et du canton de Liévin ne devait jamais se démentir puisqu'il conserva ces deux mandats locaux jusqu'à sa disparition au début de ce mois.

En l'appelant en 1956 à son cabinet, Bernard Chochoy, secrétaire d'Etat à la reconstruction, dont nous venons également de déplorer la disparition, lui donna l'occasion de se familiariser avec la politique au niveau national en le chargeant pendant deux ans des relations avec l'Assemblée nationale . Il acquit ainsi une nouvelle expérience.

En 1958, la fédération socialiste du Pas-de-Calais et le parti socialiste lui demandèrent d'être candidat dans la douzième circonscription de son département . Les électeurs qui avaient pu apprécier ses qualités et qui savaient avec quelle conscience il remplissait ses mandats locaux, lui accordèrent leur confiance, confiance qui, là non plus, n'allait jamais être démentie puisqu'il fut réélu député sans interruption six fois de suite.

Successivement membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, de la commission de la production et des échanges et enfin de la commission de la défense nationale et des forces armées, il s'intéressa essentiellement aux problèmes du travail. Fils d'un mineur mort silicosé à 100 p . 100, il devait, tout au long de sa carrière politique à l'Assemblée nationale, comme dans tous ses autres mandats, se considérer comme le défenseur de la mine et des mineurs . Quelles que soient les circonstances, mais surtout lorsque cette profession a connu des draines comme la catastrophe de Liévin en 1974, il fut de ceux qui refusèrent la fatalité et qui menèrent un combat incessant pour la sécurité et la dignité de ces travailleurs qui avaient tant fait, souvent au détriment de leur santé et de leur vie, pour le relèvement économique de la France.

On comprend, dans ces conditions, que le ralentissement de l'activité des houillères, tel qu'il a été voulu et organisé, constituait pour lui un phénomène inacceptable, qui devait le conduire à se battre à la fois pour le maintien de la production nationale de charbon à un niveau suffisant et pour la reconversion dans les meilleures conditions possibles des mineurs obligés de quitter leur métier pour exercer une activité nouvelle.

De 1959 à 1967, en tant que délégué à l'Assemblée parlementaire européenne, il suivit l'évolution communautaire de la production charbonnière et demanda la définition d'une politique cohérente de l'énergie qui garantisse au charbon la place qui doit lui revenir. En accédant en 1979 à la présidence du conseil général du Pas-de-Calais, il disposa de moyens nouveaux pour lutter avec détermination et efficacité en faveur du maintien du potentiel économique et industriel de sa région.

Dans ses fonctions de maire, il donna aussi le meilleur de lui-même. Sous son impulsion, la ville de Liévin se transforma peu à peu et se remodela . Pendant vingt-neuf ans, il a sans cesse mis en chantier de nouvelles réalisations qui constituent désormais un ensemble dont les habitants sont fiers.

Mais, s'il fut un bâtisseur et un excellent administrateur, Henri Darras fut aussi un homme politique qui eut le courage de ses opinions et qui ne cessa de lutter résolument pour la justice soçiale, la liberté et le respect de la personne humaine, idéaux qui pour lui s'incarnaient dans le socialisme.

Il aurait sans nul doute pris une part éminente à la politique de changement qu'il avait si longtemps appelée de ses vœux et pour laquelle il avait milité depuis l'âge de quinze ans.

Je sais que son souvenir restera vivace chez tous ceux qui lui ont fidèlement renouvelé leur confiance tout au long de sa carrière. J'ai senti, le jour de ses obsèques, le chagrin profond de toute une population — jeunes, anciens, femmes, travailleurs, immigrés. J'adresse à sa femme, à ses enfants et à tous ses amis, l'expression de nos pensées émues.

En hommage à la mémoire de nos anciens collègues je vous invite à vous recueillir quelques instants. (L'Assemblée observe une minute de silence). »

Galerie


Sources

Notes

  1. Journal officiel, débats parlementaires, 27 juillet 1981
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